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EAN : 9782812612329
160 pages
Editions du Rouergue (22/03/2017)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Encore adolescente, Fanny Capel est "tombée fan" du chanteur Prince, comme on tombe en amour, jusqu'à entraîner deux copines avec elle à Minneapolis pour lui parler dix minutes ! Elle rapporte les souvenirs excitants et délirants vécus par elle ou d'autres groupies de la star. Un témoignage éclairant sur la condition de fan.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Encore adolescente, Fanny Capel est « tombée fan » du chanteur Prince, comme on tombe en amour, jusqu'à entraîner deux copines avec elle à Minneapolis pour lui parler… dix minutes ! Elle rapporte les souvenirs excitants et délirants vécus par elle ou d'autres groupies de la star. Un témoignage éclairant sur la condition de fan.
Un an après la mort de Prince, elle fait paraitre ce livre témoignage étonnant, qui mêle souvenirs personnels et sonde le choeur des fans, nous dévoile les affres d'une passion dévorante dans une ballade à la fois intime et poétique

Ce récit court et intense sonde, la condition étrange des fans entre dévotion inconsciente et lucidité.. : .comment devient-on fan ? Y a-t-il des prédispositions à « se fixer » sur un artiste en particulier ?

Ces passionnantes interrogations, Fanny Capel tente, sans forcément avoir de réponse toute tracée d'y trouver des pistes de réfléxion.


Le livre est en tout cas très touchant, un peu comme une madeleine de proust tant il réussit à faire renaitre le paradis perdu de la jeunesse tout en n'oubliant pas de nous renseigner sur le parcours exceptionnel de l'artiste..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Entre ordinaire et extraordinaire, ce témoignage bouleversant révèle à la fois l'histoire musicale d'une personnalité mythique et la trajectoire des fans gravitant autour de leur idole. Ce livre, remet en question les idées préconçues relatives aux fans et redéfinit leur statut car si le mot « dévotion » peut être utilisé pour parler de l'amour absolu des fans pour leur star, il ne peut en aucun cas être confondu avec la soumission fanatique inhérente à la religion, comme le rappellera un des témoignages de ce roman, critiquant le peu d'études sérieuses effectuées par les médias ou les autorités scientifiques (psychologues, sociologues) à ce sujet.

Mais ce qui est poignant dans ce livre, c'est la réflexion humaniste et philosophique sur le sens de la vie qui peut parfois sembler assez désenchantée voire, désespérée par son extrême lucidité. Ainsi, le lecteur de plus de quarante ans échappe difficilement au caractère réflexif de l'oeuvre qui montre que tout un chacun essaie de donner un sens à sa vie et le rythme effréné de la quête de l'idole permet de mieux supporter l'existence dans toute sa répétitive platitude. Et en effet, peu de gens ont la chance de vivre de leur passion (ou de vivre passionnément). Devenir fan a permis à l'auteur comme à des millions d'autres gens, à travers l'adoration de Prince ou d'autres personnalités, de supporter la grisaille de leur quotidien :
« Eux qu'on prenait pour de doux dingues, les voilà devenus des gens actifs, responsables, heureux autant qu'on peut l'être, des gens comme les autres. Ils ont su mener leur barque. Ils ont trouvé un boulot, un nid, un rôle. Mais souvent, ils ne savent pas à quoi ça tient, ils ont le blues. Comme si, à leurs vies bien réglées, il manquait décidément quelque chose. Parfois, ils chassent l'impression qu'ils jouent à être des grands, que d'un moment à l'autre ils vont éclater de rire, changer de jeu. Et alors, un soir, quand tout le monde dort dans la maison où s'abrite la famille qu'ils ont construite, que cesse le tourbillon du divertissement, ils posent sur la platine poussiéreuse un vieux vinyle... ».

Au moment de la mort de Prince, Fanny Capel ressent l'urgence de terminer un livre commencé depuis quelques temps et de rendre hommage à celui qui a occupé sa vie depuis 1988, date à laquelle elle est « tombée fan ». Ainsi, cette oeuvre, cette élégie ou ce chant mortuaire tel un thrène constitué de millions de voix, accompagne « le démiurge » parti pour toujours rejoindre les étoiles. Celles et ceux qui avaient entendu « la musique de leur rêve (comme on dit l'homme de ses rêves) », celles et ceux qui avait croisé une « musique faite pour eux, qui vivait en eux à leur insu bien avant qu'ils n'accèdent à sa forme objectivée, audible », celles et ceux qui avaient « reconnu sa musique comme la pulsation même de leur être », cette musique qui « les avait révélés à eux-mêmes » ce sont retrouvés seuls le 21 avril 2016, « amputés » de leurs rêves, de leur quasi double-vie d'initiés sans plus aucune alternative que de tâcher de recoller les fragments de leur être afin, je l'espère, de parvenir à créer le tableau de leur existence propre et y vivre réellement, pleinement et pourquoi pas, intensément :
« Oui, je me suis souvenue de ceux dont je ne connaissais rien, sinon les avatars qu'ils s'étaient choisis pour vivre cette vie rêvée auprès de lui… Raphy, Calhoun, Bahn, Chak… Vous, contraints de reprendre vos noms ordinaires, vos noms que j'apprenais seulement avec stupeur, maintenant que vous aviez décidé de signer vos messages, de jeter à bas le masque, le rideau définitivement tombé […]. Je vous découvrirais nus, fragiles, banals, vous que j'avais connus créatures magnifiques sous le halo surnaturel qui émanait de lui. […] Devant nous s'ouvrait un avenir inconnaissable, impossible à regarder en face. ».
Lien : http://yzabel-resumes-et-poi..
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C'est à coup sûr , que l'on soit fan du petit homme ou pas, le plus touchant des témoignages sortis cette année sur Prince. A l'heure ou , dans quelques semaines , des milliers de fans français vont célébrer , à leur façon, la mémoire de celui qui fut pour eux bien plus qu'un simple musicien de génie, ce récit d'une passion peu commune vient à point nommé. Fanny Capel , il faut le dire, n'est pas n'importe qui. Professeur de lettres dans un Lycée de la Banlieue parisienne, chanteuse à ses heures, rédactrice occasionnelle à Télérama, Chroniqueuse jadis sur France Culture, sa plume est lisse, et elle sait comme personne tirer les larmes du souvenir en lui donnant un retentissement universel. Bien plus qu'un simple hommage à son idole disparue, Fanny Capel pose la question du pourquoi et du comment devient on un jour, Fan? Elle s'attache aussi à montrer comment ces grandes accélérations du vécu qui rythment la vie du Fan- ou la morosité tout à coup disparaît par la seule grâce d'un disque entendu ,ou d'un concert ou on communie- peuvent un jour à notre grand regret, s'arrêter, ou devenir moins essentiel, avec l'âge qui arrive, les enfants, les responsabilités qui nous incombent; la fatigue , le travail...
C'est donc vers une formulation beaucoup plus essentielle que ce petit livre passionnant nous entraîne. Et si La "fanitude" était comme une pilule de survie à la grisaille du quotidien?
Une façon de prendre la tangente sans jamais plus se retourner?

Un livre touchant ,émouvant même par endroits, , qui va devenir un indispensable de toute bonne bibliothèque princière.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"En 1988, je suis tombée fan. Cet état a occupé l'essentiel de mon adolescence et de ma vie de jeune adulte. Pendant plus de dix ans, j'ai poursuivi une chimère nommée Prince, dont la voix, le visage, le nom peuplaient ma stéréo, les écrans de ma télévision et les murs de ma chambre. J'ai été follement, absurdement, bêtement fan. J'ai collectionné les photos, les coupures de presse. J'ai acheté tous ses disques officiels, je me suis procuré la plupart de ses enregistrements pirates. Je me suis grisée de sa musique. J'ai fait le pied de grue au pied de son appartement parisien, espérant l'apercevoir. Pendant les concerts, j'ai balancé des fleurs sur scène, j'ai hurlé, j'ai ri, j'ai pleuré. Je l'ai suivi en tournée à travers l'Europe, dès que j'en ai eu la liberté. Paris, Londres, Francfort, Sheffield, mes premiers voyages empruntaient le sillage de sa belle ombre. Cela n'a pas suffi. J'ai voulu toucher sa lumière, traversant un océan à sa rencontre, forçant le destin à plusieurs reprises. Dans la nuit du 31 août 1994, au Glam Slam Club de Minneapolis, ma trajectoire de fan a atteint son apogée."
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"Pour les très jeunes gens qu'ils sont, ce premier amour absolument anormal oblitère leur vie future, telle l'ombre d'une faux sur un champ de blé en herbe. Ils le savent, même les plus naifs et les dingues d'entre eux.Ils l'aiment et ne l'auront jamais."
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Ensuite, bien sûr il y a eu des redites, des facilités - une ou deux scories, puis des albums entiers bons pour la poubelle.
A la fin, ils ne savaient même plus en égrener la liste par ordre chronologique, comme naguère.
Les titres plus récents se mêlaient, interchangeables... chose inavouable, on ne les réécoutait même pas en intégralité. On devait désormais passer au tamis des albums boursouflés pour en extraire l'or - bien entendu, n'importe laquelle de ces pépites aurait valu à un nouveau venu la réputation de génie, mais de Prince on ne supportait pas l'à-peu-près.
On eût même honte de "Chaos and Disorder", le bien nommé, collection de rogatons jetés à la tête de sa maison de disques en 1999 pour se débarrasser d'un contrat devenu encombrant.
Il y avait bien eu un dernier sursaut, le feu d'artifices expérimental "The Rainbow Children", en 2001, comme la promesse d'une renaissance à l'aube de nouveau millénaire. Et puis plus rien.
Il finissait par se pasticher, chaque nouvel album ne suscitait chez eux qu'une indifférence vaguement agacée... encore ces slows sirupeux, ces gimmicks funky ressassés, ces minauderies vocales, ces auto-références superflues... le tout enrobé de propagande pour Jehovah, un comble pour celui qu'ils avaient connu insaisissable et rebelle, échappant à toutes les catégorisations.
Il avait changé, ou bien c'était eux...
D'ailleurs on eût dit que lui-même n'y croyait plus, il avait fini par distribuer ses albums gratis, en supplément d'un journal, avec le ticket d'un concert, dans un emballage cheap, sans livret, comme un gadget sans importance... "3121"..."20TEen"... des numéros de matricule...
Lui vieillissait, eux avaient grandi. Ils avaient découvert d'autres territoires musicaux, des talents plus frais, ou ils s'étaient même détournés de la musique.
Mais rien dans leur vie n'avait remplacé cette émotion sauvage que leur procurait, autrefois, le nouvel album de Prince. Et ils cherchaient à se souvenir de de que ça faisait d'écouter "Purple Rain", dans les années 1980.
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Le fan, à proprement parler, est une maniaque, dans la mesure où il s'adonne à ce que les autres, les gens réputés normaux, taxent de "manie".
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Vidéo de Fanny Capel
© Éditions du Rouergue, 2017. Réalisation du montage par Romain Grésillon
Encore adolescente, Fanny Capel est « tombée fan » du chanteur Prince, comme on tombe en amour, jusqu?à entraîner deux copines avec elle à Minneapolis pour lui parler? dix minutes ! Elle rapporte les souvenirs excitants et délirants vécus par elle ou d?autres groupies de la star. Un témoignage éclairant sur la condition de fan. À paraître un an après la mort de Prince.
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