Cours, Lola, cours !

Un 20 août, à 15h55, la vie de Lola a basculé. du haut de ses mêmes pas 10 ans, elle a compris qu'il y aurait un avant et un après. Son papa est parti, a tout plaqué « pour une raison impérative ou pour deux cent mille raisons confuses » et ne reviendra pas.
La vie continue cependant, doit continuer même, avec sa maman, son frère, Mina aussi.
Une nouvelle organisation, une autre harmonie, il faut du temps à Lola pour accepter tout cela.

Et c'est là ce que nous propose Geneviève Casterman : ce temps de reconstruction, le retour à la couleur après les temps obscurs. Pour certains, cela s'exprimera par le dessin, l'écriture, la musique, le psy… Lola, ce sera par la course à pied, l'activité grâce à laquelle elle va surmonter son chagrin et retrouver force et confiance en elle.

Chacun sa résilience.
Un très joli message d'espoir que nous délivre là l'auteur, au travers d'une BD d'une grande sobriété, équilibrant adroitement le texte et le dessin, pour aborder un sujet grave tout en pudeur.

Merci beaucoup aux Éditions esperluète et à l'opération Masse critique de Babelio pour cette jolie lecture.

Voici un album que je comptais lire en lecture offerte à mes élèves, mais il est bien trop difficile. Non par le thème, car je leur ai déjà lu le très réussi Cimetière des mots doux abordant le décès d'un enfant.
Mais par la compréhension même de l'ouvrage.

C'est l'histoire d'une petite fille dont le papa décide de s'en aller de sa vie.
Elle ne va pas se laisser abattre et l'athlétisme sera sa canne, son exutoire. 

J'ai bien aimé le message de l'album transmettant de l'espoir aux enfants qui se retrouvent dans une pareille situation.
Le temps aide et se fixer un but également, mais sans l'étayage d'un adulte ayant compris ou vécu cette expérience, l'enfant passerait à côté du message.
Il est trop dilué.

Les illustrations au fusain changent de ce qu'on peut voir. J'aime bien pour ma part.
Toutefois, ayant déjà lu des albums au fusain, je sais que les élèves n'y sont pas habitués et n'apprécient pas toujours.
Tristes, sombres, on distingue mal... sont les remarques qui ressortent en général.

Pour résumer, un album à ne pas mettre entre les mains de n'importe qui, mais à offrir à un enfant qui se retrouve dans cette situation d'abandon.
La présence d'un adulte est cependant requise.

Cours Lola, cours est un court album métaphorique.
Du jour au lendemain, la vie de Lola bascule. Ils étaient tous les 4 dans la voiture lorsque son papa a décidé de les quitter, de "quitter le bateau". Une vie à 3, une vie sans papa commence et Lola cherche dans la course à pied un moyen de s'évader, de prendre de la distance et son envol par rapport à sa vie de famille qui a volé en éclat. Sa vie est alors comme une course, elle dépasse les événements avec tantôt de la vitesse tantôt de la fatigue. La course est un peu son échappatoire, son moyen de ne pas tomber tout en développant son abnégation face à la vie mais c'est aussi une métaphore de la vie : avancer quoi qu'il arrive, se donner du mal même si parfois on s'essouffle ou que les choses ne se passent pas comme on le souhaite.
Les dessins rappellent un peu des estampes. Ils illustrent l'histoire d'une façon assez conceptuelle. Les dessins de chaussures reviennent souvent. le gris- noir prédomine. On peut être surpris justement par l'ambiance des illustrations. Nous ne sommes pas dans un album de jeunesse coloré et lumineux mais plutôt sombre et réflexif sans tomber dans le pessimisme.
Je pense que c'est un album qui peut être exploité en CM2-6e mais avec un accompagnement à la compréhension. Il peut également être un point de départ à une réflexion existentielle, un atelier philo sur la vie avec des enfants plus grands.
Bref, c'est un album qui peut parler à des enfants et des adultes.
Merci aux éditions esperluète et à babelio de m'avoir fait bénéficier de cet ouvrage lors de la dernière masse critique. Il est toujours aussi agréable de découvrir de nouvelles histoires sous d'autres formes.

Je suis perplexe par rapport à cet album. Je ne sais pas à partir de quel âge il est destiné mais je doute qu'un enfant puisse en comprendre l'enjeu, n'ayant moi-même pas trop compris où voulait en venir l'autrice. Il est à mon sens beaucoup trop court. Les conséquences de la séparation des parents sont à peine évoquées et on se retrouve subitement embarqué dans une compétition de course à pied avec Lola. Cela aurait mérité d'être plus développé afin que l'enchainement des actions ait une réelle répercussion et qu'on puisse ressentir un minimum d'émotions qui sont totalement absentes ici. Les dessins (au fusain ?) sont sympathiques et complètent un peu l'histoire en illustrant ce qui n'est pas décrit. Néanmoins, l'ensemble reste survolé, on passe de la séparation des parents à la compétition de course à pied, le fait que Lola court régulièrement et que cette activité est finalement un exutoire pur elle, étant totalement occulté. Il faut vraiment lire entre les lignes. Et donc j'en reviens à ce que je disais plus tôt : cet album ne sera certainement pas compréhensible par des enfants dans le message qu'il souhaite véhiculer.

Je remercie Babelio et masse critique pour l'envoi de cet ouvrage. Je ne m'attendais pas à ce format, je m'attendais plus à un livre de poche avec une histoire un peu plus approfondie.

Ma fille a 8 ans, je lui ai dit que je le lui donnerai quand j'aurais fini ma lecture. Mais je m'interroge sur la compréhension de ce texte de la part d'un enfant. Un adolescent peut être mais alors le format n'est pas le meilleur.

Les dessins ne m'ont pas beaucoup plus et l'histoire survole, comme Lola lorsqu'elle cours ai-je envi de dire.