Coup de coeur pour cet album vraiment magnifique.
En le voyant la première fois, je me suis dit : "Super une histoire de kangourou, c'est pas souvent !"
Et j'ai commencé à le lire à ma fille qui va bientôt avoir 6 ans sans l'avoir lu avant. Comme elle était très attentive je n'ai pas voulu m'arrêter.
Mais l'histoire n'est pas très facile, et je dois avouer que j'ai dû puiser en moi pour garder une voix joyeuse du début à la fin.
Nous avons pris le temps de regarder les dessins au crayon, à la fois doux et poétiques.
Des dessins qui nous plongent en enfance, en tendresse, en douceur...
Mais c'est pourtant bien une histoire "de grand" que
Geneviève Casterman nous raconte, l'histoire d'un amour qui reste fort et brillant comme au premier jour malgré la maladie et les difficultés qu'elle engendre au quotidien.
Pendant toute la lecture je me disais que cette histoire était vraiment essentielle car elle parle de la vie, tout simplement.
On ne choisit pas quand, dans une famille, une mamie ou un papi "perd la tête" à cause de la maladie. Et c'est important de pouvoir se souvenir que ces personnes n'ont pas toujours été ainsi. Même si c'est avec le coeur serré que l'on repense à tout cet "avant", c'est aussi avec de la joie et du soulagement, car penser à ces moments c'est un peu les revivre.
Alors, j'ai continué, avec la voix légère, oui, car cela me semblait indispensable pour dire la déclaration d'amour de ce Kangourou à sa femme, partie petit à petit... Indispensable pour que cette histoire puisse être accessible à ma fille sans l'écraser. C'est le texte qui m'a portée. Il est à la fois intime et universel, tendre et déroutant...
Maturin, notre Kangourou amoureux, commence à se poser des questions sur sa femme quand elle lui prépare de la soupe aux roses !
Force de caractère, force d'amour et d'humanité, toujours auprès de celle qu'il aime, au nom de toutes ces années écoulées, Maturin nous prend par la main pour nous guider à travers le chemin tortueux, mais riche et intense, de la maladie de sa bien-aimée.
Alors, accrochée à ma voix, j'ai vu ma fille fascinée par les dessins, par l'histoire de Maturin, me dire en un soupir à la fin :
" Il est triste ce livre, maman, mais il est vraiment très beau."