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EAN : 9791022613033
128 pages
Editions Métailié (12/05/2023)
3.53/5   16 notes
Résumé :
La vie d’Erasmo Aragón change soudainement quand il est faussement accusé d’abus sexuel. Il perd son travail dans une université américaine et ne peut plus renouveler son permis de séjour. Après une crise nerveuse il rencontre Josefin, une infirmière suédoise, à laquelle il s’accroche désespérément. Afin d’oublier son passé, ils démarreront une nouvelle vie ensemble à Stockholm, mais les fantômes latino-américains, la monotonie, la dépendance et les anxiolytiques fe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce dernier opus d'un de mes auteurs de prédilection , l'écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moyà , on retrouve le prof paranoïaque Erasmo Aragon de son livre « Moronga » et le danger de dénonciation de harassement sexuel sans fondement non seulement aux États Unis mais ici aussi en Europe.
Le personnage à la suite d'une fausse accusation d'abus sexuel sur mineur se retrouve du jour au lendemain sans boulot , loin de son pays qu'il a fuit pour les États Unis où il enseignait dans une université. Mais le plus grave c'est que cette accusation développant chez lui anxiété et paranoïa à l'extrême, il se retrouve à l'hosto psychiatrique où il fera la connaissance de Josefin une belle infirmière suédoise. Tout cela n'empêche pas qu'il est loin d'être un agneau. À cinquante et un ans ayant à la place de la cervelle la moronga ( penis en salvadorien ) , comme souvent chez les hommes 😁( exit mes amis babeliotes et mes propres hommes 😁 ), qui le harcèle constamment à la vue des dames et même à la vue de la fille de dix-huit ans de Josefin qu'il va suivre en Suède, les pépins ne seront jamais loin. Effectivement la moronga couplée avec ses bobos présents et son inertie naturelle face à l'existence (exit les dames ) finit par lui être fatale, lui apprenant ainsi qu' « Avec les Suédoises, ça ne rigole pas. ». Alors qu'il se demande « Comment a-t-il pu en arriver là dans sa vie, à ce point où sa relation avec le monde, sa survie, dépend d'une femme », dans sa tête sous cachets anxiolytiques, le bordel continue incessamment à tourner à mille à l'heure …..

Sacré Moyà , toujours avec ce langage cru , mais allant comme un gant à ses personnages tous fêlés plus ou moins, ici à l'extrême, toujours angoissés , condamnés à l'errance. Comme toujours avec son style sec et méticuleux il maintient la tension jusqu'à la fin sans aucun temps mort. Un livre qui m'a un peu moins passionnée des sept autres livres lus de lui, car probablement étant un peu moins intense et plus bref.

Merci infiniment aux éditions Metaillé et NetGalleyFrance pour l'envoie du livre.
#LHommeapprivoisé #NetGalleyFrance
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L'homme apprivoisé du titre, c'est Erasmo Aragón, l'un des (anti-)héros de "Moronga", précédent opus de Castellanos Moya.
Erasmo, ancien militant gauchiste salvadorien, avait fui la violence de son pays et trouvé refuge aux USA, où il occupait un poste de professeur d'espagnol dans une obscure faculté du Wisconsin.
Désormais quinquagénaire, il sort tout juste d'un bref séjour en hôpital psychiatrique après avoir souffert d'une grave crise nerveuse provoquée par des accusations d'abus sexuel. Lesquelles, bien que totalement fausses, ont tout de même causé son licenciement. Sans travail ni revenus, et bientôt sans permis de séjour, Erasmo évite néanmoins un retour fatal en Amérique centrale grâce à Josefin, une infirmière suédoise qui l'a hébergé avant de lui proposer d'aller s'installer avec elle à Stockholm.
Voilà donc Erasmo qui coupe les ponts avec son passé et qui commence une nouvelle vie, sous anxiolytiques et aux crochets de sa nouvelle compagne. Mais malgré les médicaments, le désoeuvrement, la dépendance financière et les frustrations auront tôt fait de ranimer sa paranoïa.

Dans ce roman court et intense, l'auteur revient à ses thèmes de prédilection : l'angoisse, le déracinement et l'errance perpétuels de ceux qui ont fui leur pays, tentent leur chance dans un autre mais échouent à s'y sentir chez eux.
Ce livre-ci me laisse un peu sur ma faim, parce qu'il est un peu trop bref et un rien moins intense que d'autres textes de Moya, notamment ceux écrits à la première personne du singulier, dans lesquels on se retrouve jouissivement enfermé dans la tête du narrateur en pleine logorrhée féroce proche du flux de conscience. Mais en toute logique, Moya n'a pas utilisé ce procédé ici, le cerveau autrefois bouillonnant de ce pauvre Erasmo étant désormais « apprivoisé » par les calmants.
Quoi qu'il en soit, le propos est toujours aussi pertinent, le ton lucide et ironique, et les fans de l'auteur y trouveront largement leur compte.

En partenariat avec les Editions Métailié.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Erasmo Aragón a perdu son travail dans une université américaine. Il fait la connaissance de Josefin, une infirmière suédoise et part s'installer chez elle, à Stockholm. Ce qui aurait pu être un renouveau pour lui ne va pas être de tout repos…
Lorsqu'on lit cela, on se dit que l'histoire n'est pas nouvelle, que l'on a lu cela dans bon nombre de romans. Pourtant, ce n'est pas le cas et je n'ai pas voulu en dire plus pour ne rien dévoiler. Mais je peux dire que j'ai aimé l'écriture d'Horacio Castellanos Moya, auteur que je ne connaissais pas mais que je vais désormais suivre. Je ne cache pas que j'ai eu un peu de mal à entrer dans son univers mais passées les premières pages, j'ai eu de l'empathie pour le personnage.
Avec une plume plutôt acérée, l'auteur met en scène toutes les angoisses, le déracinement, et peut-être même la peur de l'enracinement qui rend Erasmo naïf et docile… Par certains côtés, il m'a fait penser au Meursault de Camus. Je souris en écrivant cela car L'Étranger de Camus fait partie de mes oeuvres préférées et, paradoxalement, j'avais également eu du mal à entrer dans son univers aussi.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Les aventures d'un ouin-ouin.
Gnin-gnin je suis une victime, gnin-gnin c'est la faute des autres.
Bon, certes, le narrateur a dû quitter son pays, le Salvador, face à la violence des gangs.
Certes il a été victime d'une dénonciation calomnieuse, ce qui lui a fait perdre son boulot aux États-Unis.
Oui c'est vrai, ça l'a plongé dans une crise de paranoïa dont il se remet à peine.
Oui, il est déraciné, il est paumé.
Mais quel type odieux !
Il a rencontré une femme beaucoup plus jeune que lui, belle et attentionnée, qui va l'héberger, l'aimer et l'accueillir dans sa vie à Stockholm.
Et lui, que fait-il ? Il fantasme sur les copines de sa compagne. Il fantasme sur la propre fille de sa compagne. Il traîne dans les bistrots pour mater les serveuses et voir s'il n'y aurait pas une ouverture.
Et il se contemple le nombril, et il se plaint, se plaint, se plaint.
Lu au second degré, c'en serait presque drôle si l'auteur y avait mis un peu plus d'humour.
Tel quel, c'est brillamment écrit en mode "Je suis dans la tête du narrateur" (sans nous épargner aucun détail) "et dans ma tête c'est la pagaille"… mais on cherche vainement le but de cet exercice de style.
Cet homme apprivoisé reste à l'état sauvage.

Traduction fluide par René Solis.

Challenge Globe-trotter (Salvador)
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Horacio Castellanos Moya m'était jusqu'à présent inconnu, c'est donc avec « l'homme apprivoisé" que j'entre dans son univers. le personnage principal Erasmo anti-héros par excellence n'a absolument pas trouvé grâce à mes yeux. Son histoire ne m'a pas émue et je dirais même qu'Erasmo m'a agacé. Par ailleurs, la plume de l'auteur ne m'a pas complètement séduite. le langage cru était-il nécessaire ? Je n'en suis pas sûre. En revanche je dois reconnaître qu'il a su, avec brio, montrer les méandres de l'esprit. L'esprit torturé d'Erasmo en devient presue contagieux.
Même si je n'ai pas été convaincue par "l'homme apprivoisé", j'ai envie de tester un autre titre de cet auteur qui, on le sent bien, à une écriture maîtrisée. Il me faut peut-être un peu plus de temps pour que de mon côté je me sente apprivoisée par cet écrivain salvadorien.
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critiques presse (1)
LeMonde
17 août 2023
Ce bref récit d’un nouveau déracinement forcé interroge efficacement le glissement du statut de victime à celui de boulet.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Josefin est partie. Il aurait voulu se mettre debout, la prendre dans ses bras, l'embrasser, l'emmener au lit pour faire la paix ; mais il n'a pas trouvé la force de s'approcher d'elle, encore moins de la toucher, il a eu peur. Il reste assis, les yeux fixés sur la porte par où elle vient de sortir, avec dans le brouillard effrayant de son cerveau rien que des pensées vacillantes et sans forme. C'est sans retour, il en est à présent convaincu, cette femme ne s'ouvrira plus jamais pour lui.
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Et il n'ouvre plus les pages culturelles. Il est dégoûté face au trop-plein d'informations sur les scandales touchant les célébrités, dégoûté par les lynchages, par ces victimes de harcèlement, toujours plus nombreuses, qui, habillées à la dernière mode, réclament de l'argent. Il abomine le politiquement correct qu'il considère comme un rejeton du puritanisme, et qui est coupable de sa chute ; mais il se garde bien de le dire, même à Josefin.
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Non, il n'avait pas idée de l'endroit ou il allait vivre après le 31 juillet. Il se sentait enore dans le brouillard, sans visibilité pour faire des projets. Il avait presque quarante jours de sursis. La seule chose dont il était sûr, c'était qu'il ne resterait pas à Merlow City. Et le plus probable était qu'il ne pourrait pas non plus rester aux Etats-Unis : son visa de travail était encore valable un an, mais avec la clause qu'il travaillerait exclusivement à Merlow College, et à présent qu'il avait été licencié, il perdait sa validité. L'avocate de Caridad lui avait fait savoir que s'il obtenait une autre offre de travail, le visa pourrait éventuellement être revalidé. Mais qui allait lui offrir un emploi ? Il pouvait déjà s'estimer heureux que la plainte contre lui ait été classée, et de ne pas être dans une prison pour migrants dans l'attente d'être renvoyé au Salvador.

La semaine suivante, Josefin et Erasmo s'étaient vus à nouveau au Whole Bean. Il ne savait pas si elle acceptait leurs rencontres par curiosité professionnelle, pour effectuer un suivi de son cas, ou si elle avait un autre intérêt caché. Cela lui importait peu. Il avait besoin de compagnie, de soutien, de quelqu'un avec qui parler, qui comprenne ses peurs et ses angoisses. Le type à la grosse barbe noire n'était pas réapparu ; cela aurait été une bêtise d'envoyer de nouveau le limier qu'il avait déjà repéré. De toute façon, ils pouvaient obtenir des informations sur leurs conversations à travers Josefin elle-même, rien de plus naturel, se disait-il. C'est pour cela qu'il s'abstenait de lui révéler ce qu'il pensait vraiment, le dégoût qu'il ressentait à l'égard de la société qui l'entourait, son profond ressentiment envers ceux qui l'avaient piétiné et le système qu'ils représentaient, et qu'il se limitait à exprimer des choses correctes, acceptables, qui ne la surprendraient pas. Sa peur était telle que, sans qu'il s'en rende compte, ses véritables pensées et opinions en étaient venues à se cacher dans une partie obscure de son cerveau.
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La docteure lui a expliqué que ce genre de sentiments, culpabilité et auto-apitoiement, sont des restes de la dépression que la paroxétine n'arrive pas à contrôler. Elle lui a dit que le cachet était comme un excellent gardien de but qui laisse parfois un ballon entrer dans sa cage. Elle cherche presque toujours une comparaison footballistique pour expliquer les problèmes : elle a longtemps pratiqué ce sport. Lui, il s'est dit que le cachet était comme un gardien qui encaisse des buts toujours du même côté, mais l'image lui est venue après qu'il est sorti de la consultation. Il a perdu les réflexes, l'étincelle, l'envie de provoquer avec des traits d'esprit.
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Il boit le dernier reste de café. Un petit nuage farceur, surgi d'on ne sait où, jette pour un moment une ombre sur la terrasse.
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Videos de Horacio Castellanos Moya (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Castellanos Moya
EN LIGNES avec Jacques Aubergy, éditeur et traducteur.
Aujourdhui "Severina" de Rodrigo Ray Rosa
Avoir comme conseiller Pablo Ignacio II, c'est gage d'exigence et d'engagement. Se former au droit, “faire” cadre dans la restauration collective, s'essayer à la traduction et devenir par rupture éditeur d'une littérature latino américaine qui explore le continent, c'est marque d'un désir accompli. Ainsi est née “L'atinoir”, néologisme, maison d'édition, librairie et belle adresse marseillaise
"L'atinoir – édition" Conçu au Mexique sous l'impulsion de l'écrivain Paco Ignacio Taibo II et créé à Marseille en 2006, L'atinoir publie de la littérature, des essais et de la poésie écrits pour l'essentiel dans des pays d'Amérique latine. Depuis 2014, les choix éditoriaux privilégient les formes brèves de la fiction. La plupart de ces textes sont publiés en version bilingue. http://www.latinoir.fr/
Plus loin... Jacques et son "métier" https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/tripalium/la-serie-documentaire-dmdm-jacques-aubergy-editeur-de-passion-latino/ Jacques Aubergy est notamment traducteur de l'écrivain salvadorien Horacio Castellanos Moya. https://desmotsdeminuit.francetvinfo.fr/mot-a-mot/horacio-castellanos-moya-la-litterature-contre-les-escadrons-de-la-mort/
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