Challenge Variétés 2015
Catégorie : Un livre qui ne soit pas de la fiction
Thomas Cathcart et Daniel Klein réitère leur concept de philosophie expliquée par les blagues avec ce nouvel ouvrage plus centré sur la mort et la vie après (ou non).
Descartes,
Platon,
Aristote, Heidegger,
Schopenhauer,
Woody Allen, autant de noms qui permettent de revenir sur des concepts aussi larges que variés comme l'âme, l'immortalité, l'Enfer, le Paradis, les EMI, l'éternité, la cryogénisation, le deuil, la mémoire, le spiritisme etc. Ainsi, cet ouvrage couvre largement le spectre de cette inconnue universelle qu'est la mort.
Les auteurs, armés de leur humour et de leur talent de vulgarisation n'hésitent jamais à faire appel à Schopinou, Heidi ou encore Soren (à vous de reconnaître les philosophes qui se cachent derrière ces petites familiarités) pour non seulement nous présenter la pensée de ces philosophes sur ces questions que soulève la mort mais également pour amener à nous interroger un peu plus sérieusement sur ces mêmes questions et nous confronter à nous-mêmes et à nos conceptions personnelles.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cet ouvrage. Moins que le précédent tout de même. Si "
Platon et son ornithorynque entrent dans un bar : La philosophie expliquée par les blagues [sans blagues ?]" m'avait séduit par son approche simple de la philosophie, je dois avouer qu'ici j'ai été légèrement déçu par le propos trop superficiel.
Il faut ajouter que le présent ouvrage ne se borne pas uniquement à la philosophie mais va lorgner du côté de la théologie, de la biologie et de la médecine. Ce qui est logique ne serait-ce que pour aborder les thèmes du Paradis et de l'Enfer qui varie en fonction des religions et je ne parle pas du fait que la mort est n'échappe jamais à la biologie ou à la médecine.
Pour ce qui est des blagues de cet ouvrage, globalement pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent. La majorité n'est pas à se tordre de rire mais certaines (trop rares) sont vraiment bonnes.
Le plus est au niveau de la forme. La structure s'axe autour d'un dialogue continu entre nos deux auteurs et leur voisin André. Ce dernier en promenant son chien dans le quartier les a entendu débattre avant de les rejoindre avec ses questions. André, en réalité, c'est nous. Nous lecteurs avec notre petit bagage philosophique bancal, nos très nombreuses questions et notre soif d'apprendre, de comprendre et d'appréhender les grands penseurs de ce monde. Cela n'est pas sans faire quelque peu écho au dialogue socratique mais une version beaucoup plus moderne.
Je reste néanmoins dubitatif devant la traduction et aurait bien volontiers jeté un coup d'oeil à l'original. En effet, les nombreuses évocations du Pays Basque et de Bayonne m'ont un peu surpris. Adaptation ou traduction là aussi ? Tout est possible bien que j'ai plus souvent croisé les anglophones à Biarritz qu'à Bayonne...