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sur 3136 notes
Il y a parfois des rencontres magiques avec un auteur. Ma première rencontre avec Sorj Chalandon fut le Quatrième Mur. Et j'ai été ébloui par ce roman. Mais est-ce vraiment un roman ?
Sans doute dans nos vies nous effleurons des pierres avec nos mains fragiles, des édifices plus grands que nous, nous longeons des murs et nous les rasons parfois comme si nous ne savions pas que derrière ces murs d'autres personnes les rasent aussi tout près de nous, peut-être en même temps et souvent dans la même errance. Parfois par miracle il nous arrive de traverser ces murs. Nous ne nous en apercevons jamais au premier instant. A peine un peu de plâtre sur le bord des épaules. Et un peu de lumière qui reste au bord des yeux. Nous sommes des passes-murailles. Notre vie consiste à traverser des murs et à passer dans l'envers du décor. Là où la vie est vraie, celle qu'on ne perçoit pas forcément au premier abord. Les livres nous aident beaucoup dans cette transgression...
Au théâtre, le quatrième mur désigne un mur imaginaire situé sur le devant de la scène, séparant la scène des spectateurs et au travers duquel ceux-ci voient les acteurs jouer.
Ce mur est-il si imaginaire ?
La trame du roman repose sur une trêve. Jouer l'Antigone d'Anouilh, mais pas n'importe quand, n'importe où et pas avec n'importe quels acteurs.
Nous sommes à Beyrouth, en pleine guerre. Un metteur en scène parisien, Georges, sur la promesse faite à un ami mourant, Sam, a l'ambition de partir à Beyrouth et de rassembler sur une scène de fortune dressée sur des lieux déjà saccagés par les combats, différents comédiens qui sont présumés ennemis, dont les leurs se font la guerre, là-bas c'est-à-dire tout près, de l'autre côté du mur...
Les trêves sont des failles magnifiques dans les murs dressés par la barbarie des hommes.
Et la scène d'un théâtre n'est pas toujours au milieu du public. Elle est parfois au milieu des bombes et des gravats, des enfants en sang, des femmes qui pleurent en les portant à bout de bras leur tête pendante, en criant vers le ciel ou ailleurs, des hommes qui les retiennent en pleurs eux aussi... Non, je me trompe peut-être, justement ce metteur en scène veut dresser cette scène de théâtre improvisée au plus près de la guerre.
L'idée est de rassembler des acteurs issus des différentes factions politiques et religieuses impliquées dans le conflit pour jouer la pièce sur une scène de fortune lors d'un répit de deux heures, en guise de témoignage de bonne volonté. le choix d'Antigone n'est pas un hasard. Beyrouth est dans son histoire le théâtre d'une tragédie. Alors, Georges a l'idée, ou plutôt porte l'idée de son ami Sam mourant, de faire jouer des comédiens qui incarneront les personnages de cette pièce, qui s'opposent et s'interpellent dans cette tragédie mythique : Antigone, Créon, Hémon, Ismène, Eurydice... Alors, vous imaginez, lorsque Georges propose de faire monter sur scène une Palestinienne incarnant justement Antigone, un Druze, un Maronite, des Chiites, une Chaldéenne, une catholique arménienne et un juif, il y a quelque chose d'incroyable, presque improbable. Une façon de lézarder, de traverser déjà un mur impossible...
Le théâtre est une trêve de deux heures. Alors, je me dis naïvement que, si on peut faire la paix durant deux heures, ce sont deux heures volées à la guerre, volées à la barbarie, au sang, aux armes qui parlent. Deux heures, cela veut dire qu'on peut sans doute en rajouter deux autres encore, puis deux autres. Puis des jours aussi... Alors des jours d'apaisement, de paix peut-être, viennent qui sont possibles ensemble... Je sais, je suis sans doute naïf, mais alors, à quoi servent les livres, ce que nous sommes ici entre nous, ce qui nous lie...
C'est un projet culturel et il est magnifique, mais au fond, tout projet quel qu'il soit, dès lors qu'il permet de réconcilier et rassembler des femmes et des hommes au-delà des clivages historiques, au-delà des différences religieuses ou ethniques, doit forcer le respect.
J'ai trouvé ce roman bouleversant. Les personnages sont beaux, entiers, passionnés. Je suis persuadé que l'auteur leur ressemble. L'écriture est belle et violente, comme la vie. L'émotion est à fleur de peau. Elle doit réveiller en nous un sentiment d'indignation.
Peut-être que la puissance des livres comme celui-ci, empli d'humanité, c'est de faire tomber des murs que l'on croyait infaillibles. le quatrième mur est un livre fraternel. Je ne raserai plus les murs comme avant. Je les traverserai. Il nous faut traverser les murs, c'est vital.
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Touchée ! J'ai traversé le mur de Sorj Shalandon et j'ai été atteinte par ses mots acérés.

J'ai tremblé sous le bruit infernal des tirs et des bombardements.

Mon coeur a saigné pour les victimes… broyées sous les coups, égorgées, massacrées, violées.

J'ai eu du chagrin aussi pour les femmes et les enfants que des maris ou des pères abandonnent pour aller faire la guerre.

J'ai eu peur de ces garçons devenus des agresseurs, enfermés dans le cercle infernal de la vengeance, ces malades qui assassinent en riant.

J'ai eu du respect pour les rêveurs du théâtre qui tentent d'instaurer la paix, ne serait-ce que pour quelques heures.

Et je remercie l'auteur qui réussit à faire vivre des moments aussi intenses.

« Et ceux qui vivent encore vont commencer à les oublier et à confondre leurs noms. C'est fini »
(Anouilh, Antigone,1942)
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On sort de ce nouveau roman de Sorj Chalandon à genoux , tant l'émotion est grande.
Beaucoup de thèmes essentiels sont abordés dans ce récit plutôt court :

L'engagement politique tout d'abord avec ce que le combat pour la Palestine a représenté en France au début des années 80 et que l'on a un peu oublié actuellement, d'autres causes ayant chassé cette époque de notre mémoire.

La fidélité en amitié qui érige des devoirs, en particulier celui de respecter les promesses faites, c'est ce qui conduit Georges à partir à Beyrouth pour faire aboutir le projet de son ami Sam de jouer l'Antigone d'Anouilh avec des acteurs issus de tous les peuples qui s'affrontent.

La symbolique ensuite , avec le choix d'une oeuvre créée et jouée pendant la seconde guerre mondiale et qui met en avant un personnage , Antigone , dont l'acte de résistance la conduit à la mort.

L'amour aussi est omniprésent dans le roman, celui de Georges pour sa femme et sa fille, mais également, la fascination amoureuse qu'il a ,vis à vis d'Ismane , l'Antigone qu'a choisie Sam.
L'amour également impossible entre la Palestinienne et le Chrétien, un sentiment qui nait au dessus des barrières mais qui reste utopique.

Utopique également le projet de monter cette pièce en pleine guerre même si les acteurs franchissant les frontières de leurs clans arrivent à se retrouver et à vivre des instants hors du temps, presque magiques, les bombes, aveugles les projettent à nouveau dans la cruelle réalité.

Et puis la guerre, avec toutes ces horreurs , les massacres dans les différents camps, l'absurdité des combats. La raison de Georges, confronté de plein fouet à la violence et à la mort chavire.
Le quatrième mur , celui qui sépare les acteurs sur scène du public est aussi celui qui sépare la raison de la folie.

Une nouvelle fois, Sorj Chalandon nous éblouit par sa maitrise de l'intrigue et la puissance de son écriture.

Bien sur, la pièce d'Anouilh est déjà sur ma table de chevet...
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Les idées folles réussissent parfois et c'est comme un espoir suspendu au-dessus des désastres, sauf que dès le début, le lecteur sait que celle-là ne va pas fonctionner, sait qu'il s'enfonce dans la guerre des autres, celle qu'on voit à la télévision entre deux préoccupations quotidiennes.
Décidé à respecter la promesse faite à son ami Sam qui vit ses derniers jours, Georges monte un projet fou : faire jouer Antigone à Beyrouth par des acteurs amateurs qui seraient de toutes confessions.
Mon avis sur ce livre est partagé, peut-être, parce que faire intervenir le théâtre dans une tragédie bien trop réelle, présente quelque chose d'artificiel ou alors parce que les personnages m'ont paru inconséquents, inconscients des enjeux de leur environnement. Une petite déception.
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J'ai plusieurs fois eu l'occasion de dire sur Babelio, notamment dans les critiques des pièces de Wajdi Mouawad, que la guerre du Liban me touchait particulièrement. Sans doute d'abord parce qu'elle m'a accompagnée tout au long de mon enfance, étant né en 1979, peu de temps après son début et "finissant" en 1990 (une guerre civile finit-elle vraiment à une date fixe) alors que j'avais 11 ans. J'ai donc en tête des images de guerre, de drames que je ne pouvais comprendre mais dont je ressentais toute l'horreur et la détresse des populations. le fait que ce soit un pays de langue française a sans doute également joué, et j'ai régulièrement rencontré des Libanais à plusieurs moments de ma vie, des étudiants qui ont pu me parler de la réalité vécue sur place.

Alors quand je me plonge dans ce Quatrième mur sans connaitre l'histoire (juste un petit pressentiment avec le titre vers une importance donnée au théâtre) et que je me rends compte qu'il s'agit d'une pièce à monter au Liban en pleine zone de guerre, en cherchant à réunir les différents protagonistes, je n'ai pu qu'être rapidement touché et captivé. Et le troisième axe abordé étant celui d'un couple avec un jeune enfant face aux difficultés que l'éloignement du mari au Liban pour le projet provoque, j'ai presque cru que le livre avait été écrit pour moi.

Au delà des échos personnels que le récit fait résonner en
moi, le style de Chalandon est réellement splendide. Il est assez simple et descriptif la plupart du temps mais sait s'envoler dans des tournures originales pour décrire les émotions, les atmosphères, tout ce qui justement est difficile à décrire. Il ne semble rien y avoir de gratuit dans les mots choisis, une recherche continuelle de retranscrire le réel vécu plutôt que vu. Les scènes de guerre, de violence terrible sont poignantes, et mes yeux n'ont pu rester secs face à tant d'horreurs.

Le choix narratif est également totalement réussi. Sans vouloir rien divulgâcher, la construction est savamment orchestrée du début à la fin. Je ne suis pas étonné que le livre ait donné lieu à des adaptations au théatre (presque logique) mais aussi TV ou cinéma (même si j'ai trouvé peu d'éléments sur ces deux projets). La narration est riche de moments forts où la surprise nous saisit même à la lecture, je n'ose donc imaginer ce que cela pourrait donner en prise directe.

J'ai longtemps cru que la naïveté du projet initial (vouloir chercher la paix au milieu des décombres grâce à une pièce de théâtre) allait aboutir à trop de bons sentiments. Mais le livre est vraiment à l'image de la vie, où les rêveurs sont réveillés par la violence de la réalité. Ce livre est terrible, d'autant plus qu'il nous aura permis avec lui d'imaginer un monde meilleur. Un monde où les murs ne seraient là que pour protéger et pas pour séparer. Mais malheureusement le quatrième mur du théâtre est bien trop transparent pour protéger les artistes de la triste réalité.
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Avis de tempête...
Vous ne ressortirez pas indemne de cette lecture d'une violence rare et d'une humanité encore plus rare.
Face au déchaînement des haines, rien de tel que l'espérance d'un homme qui se meurt et qui croit corps et âme à son projet de pièce de théâtre au coeur de la Beyrouth meurtrie.

Antigone... C'est cette femme debout, la tête haute face aux règles absurdes des hommes.
Antigone... C'est la pièce que Samuel a choisi pour faire avancer la paix.

Sorj Chalandon est unique dans son style d'écriture. Il a cette capacité à nous faire ressentir les pulsions, les sentiments, les combats, les joies, les délires, les folies et les douleurs des protagonistes.
Que l'on soit à Belfast aux côtés des opprimés dans Mon traitre ou au coeur de la guerre au Liban avec le quatrième mur, il nous prend par la main et nous guide sous les coups, les bombes et les insultes. Il nous protège.. à peine. Il nous tend un maigre bouclier pour nous laisser ressentir jusque dans nos tripes les affres des conflits et des combats.
La lecture de ses romans n'est pas confortable mais elle est une urgence ! Elle est un véritable coup de poing pour nous réveiller et nous inviter à avancer vers plus d'humanité.
"Plus jamais ça !"
J'ai l'impression d'avoir goûté plus amèrement à la guerre en lisant les lignes de ce roman qu'en regardant les nouvelles jour après jour.
Et en regardant à l'avenir mes jeunes élèves syriens, ukrainiens ou afghans, je me demanderai quel Samuel leur a tendu la main pour leur permettre de rester tout simplement humains.
A quand le Prix Nobel de littérature pour Monsieur Chalandon ?
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Il y a longtemps que Chalandon me faisait de l'oeil... une occasion s'est présentée à moi d'enfin le sortir de ma PAL. Et je ne suis pas déçue... Il est vrai qu'on peut trouver l'écriture un brin pompeuse, mais j'ai choisi de faire fi et de me laisser porter par cette histoire... que j'ai trouvé belle et dure à la fois. Pour tenir promesse à un ami décédé, le personnage principal prend l'avion et débarque à Beyrouth afin de monter la pièce Antigone. Bombardements, conflits, guerre, Georges se retrouve plonger tête première dans un combat qui ne lui appartient pas... Chalandon maîtrise le sujet et le rend captivant... Une lecture ardue, mais qui en vaut amplement le coup... Et un prix très mérité. Je ne peux que vous le conseiller.
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Nous sommes en 1982. Pour honorer une promesse faite à un ami mourant, Georges accepte de laisser sa femme et sa fille de quatre ans pour se rendre à Beyrouth, au Liban, afin de monter la célèbre pièce d’Anouilh : « Antigone ». Alors que le pays est déchiré par la guerre, tout l’enjeu de cette représentation consiste à réunir sur scènes des acteurs issus de différents horizons politiques et religieux, soit des ennemis par leurs convictions, et de réussir à créer une harmonie scénique dans un décor en ruine, associant ainsi différentes communautés dans un même rêve de paix. Druze, Palestinien, chrétien, chiite, phalangiste arriveront-ils à dépasser les tensions qui divisent leur peuple ?

Ce soixante-huitard engagé va alors se retrouver propulsé dans une guerre qui n’est pas la sienne. Dès lors, il va connaître la peur, les menaces, les attentats et l’horreur des combats pour défendre le projet de son ami qui, progressivement, deviendra le sien. Un projet qui le changera à jamais…

Quel bonheur de voir des jeunes de 15 à 18 ans choisir ce roman difficile pour le prix Goncourt des lycéens. Sorj Chalandon nous fait passer de la grâce à l’horreur dans ce livre puissant, terrible et émouvant. Un livre impossible à oublier tant l’écriture sans concession de l’auteur nous envoie en pleine face la sordide réalité de ces affrontements inter communautaire. Un roman qui vous prend aux tripes !
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D'emblée je l'écris: le Quatrième Mur ne vous laissera pas indifférent. Au contraire, il vous laissera obligatoirement une trace après en avoir refermé la dernière page. Et certainement pour longtemps... C'est un magnifique roman que nous offre Sorj Chalandon.

L'histoire est forte: une vraie histoire d'amitié entre Sam et Georges, une histoire d'amour entre Georges et Aurore, la petite Louise, et puis la guerre!
Cette promesse faite par Georges à Sam de jouer Antigone de Anouilh à Beyrouth en réunissant tous les acteurs de la guerre.
Un pari fou et un metteur en scène (Georges) qui se transforme en acteur de cette guerre. Comment ne pas vivre au travers de Georges cette guerre? Comment ne pas s'interroger sur nos propres convictions et réflexions en lisant ce livre? Comment rester de marbre sur le(s) massacre(s) relatés dans ce livre? Comment ne pas être amoureux comme Georges de Imane, de sa détermination? Et que dire des "dégâts psychologiques" qu'engendre la guerre sur l'humain?

L'écriture est un régal. le métier de l'auteur lui permet de décrire de manière très détaillé le "décor" d'un champ de guerre (en l'occurrence la guerre du Liban) de
façon très convaincante. Les détails sont nombreux, durs mais jamais irréalistes.
Le traitement d'un sujet si dur par le théâtre est une belle trouvaille. Chacun réfléchira et analysera comme il le souhaite ainsi.

En résumé, en ouvrant le Quatrième Mur, vous vous attaquez à la lecture d'un roman fort, complexe, émouvant, éprouvant et marquant. Les nombreux titres récoltés sont mérités.
Bonne lecture!
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Si le quatrième mur protège les acteurs de leur public, je n'ai moi pas trouvé le mur me protégeant de ce roman.

Je l'ai reçu telle une flèche en plein coeur ! Aujourd'hui, j'ai l'impression de rentrer moi-même du Liban en guerre. Cela peut paraître prétentieux d'écrire ça depuis mon confortable canapé parisien, mais c'est vraiment mon ressenti. Le style de Sorj Chalandon est juste incroyable, à la fois percutant et poétique, tellement violent et pourtant si tendre. Je me suis sentie à la fois Georges, Imane et la petite Louise. A la fois Samuel et Marwan. Tous ces mondes qui se cotoient sans se comprendre, qui se déchirent sans se connaître, qui sans fin se vengent de vengeances... Quelle absurdité, quel immense gâchis.

J'ai profondément aimé ce livre, son absence de politiquement correct, de manichéisme. J'ai aimé me laisser porter par une histoire à la fois prévisible et tellement saisissante. Je suis devenue Georges, j'ai aimé sa fille comme la mienne, j'ai pleuré Imane comme une soeur...

Le quatrième mur est l'un des livres les plus durs qu'il m'ait été donné de lire, mais également un des plus beaux...

Une chose est certaine, je lirais les autres roman de Sorj Chalandon. Mais pas tout de suite, j'ai besoin de légerté avant de replonger en enfer.

Cette critique est totalement décousue, je vous supplie de m'en excuser, je n'ai pas encore retrouvé tous mes esprits...
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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