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sur 3136 notes
Nous sommes en 1982. Pour honorer une promesse faite à un ami mourant, Georges accepte de laisser sa femme et sa fille de quatre ans pour se rendre à Beyrouth, au Liban, afin de monter la célèbre pièce d'Anouilh : « Antigone ». Alors que le pays est déchiré par la guerre, tout l'enjeu de cette représentation consiste à réunir sur scènes des acteurs issus de différents horizons politiques et religieux, soit des ennemis par leurs convictions, et de réussir à créer une harmonie scénique dans un décor en ruine, associant ainsi différentes communautés dans un même rêve de paix. Druze, Palestinien, chrétien, chiite, Phalangiste arriveront-ils à dépasser les tensions qui divisent leur peuple ?

Né en 1950, Georges n'a connu que la révolte, jamais la guerre. Ce soixante-huitard engagé va alors se retrouver propulsé dans une guerre qui n'est pas la sienne et qui le dépasse. Dès lors, il va connaître la peur, les menaces, les attentats et l'horreur des combats pour défendre le projet de son ami qui, progressivement, deviendra le sien. Un projet qui le changera à jamais…

Impossible de rester insensible à la lecture de ce rêve utopique qui ne laissera personne indemne (ni les personnages, ni le lecteur !). Comme pour « Retour à Killibegs », j'ai été complètement bouleversée par l'écriture de Sorj Chalandon, sa force, sa justesse et l'émotion qu'elle suscite. Pourtant, j'étais réticente au départ. Je n'avais pas envie de me plonger dans un récit de guerre, avec des conflits religieux qui me dépassent… Mais une fois commencé, impossible de lâcher ce roman, aussi dur soit-il, tant le sujet est habilement traité, de manière à ne pas perdre le lecteur tout en lui fournissant les clés essentielles à la compréhension d'un tel conflit. Malgré ce contexte plein de tension, l'art est au centre du roman. le théâtre, même s'il a tout d'un projet insensé, voire vain, symbolise ce terrain neutre, dans lequel les conflits sont mis entre parenthèses et où l'on parle un même langage, plein de passion et de ferveur. L'espoir et le rêve de ces comédiens côtoient l'horreur de leur quotidien, les massacres et le danger. Avec « le quatrième mur », Sorj Chalandon nous offre un magnifique roman sur l'amitié et l'engagement (politique, amoureux), mais également un récit de guerre terrible, qui a son lot de scènes insoutenables et de désillusions… Bref, vous l'aurez compris, malgré la dureté du sujet, j'ai adoré !
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Mais que Diable suis-je donc allé faire dans cette galère ?
Folie passagère, utopie chimérique d'un esprit aujourd'hui malade. Celui de Samuel, mon mentor, mon inspiration, mon frère.
Franchement, aller monter Antigone en un Beyrouth assiégé en tentant de convaincre les belligérants de chaque camp d'y tenir un rôle le temps d'une seule et unique représentation, merci du cadeau, aussi symbolique soit-il.
Et moi, Georges, inconscient de la gageure mais fort des liens qui nous unissent, j'ai dit oui...parce qu'il est mon ami.

Le Quatrième Mur ou la preuve éclatante qu'il est possible de se passionner pour un bouquin traitant d'un conflit dont on maîtrise très mal les tenants et les aboutissants. Honnêtement, Palestiniens, Phalangistes, Druzes et miliciens, autant d'acteurs impliqués dans un conflit israelo-libanais meurtrier qui n'était alors qu'une vague réminiscence journalistique d'un énième 20 H en mal de sensationnalisme.

Leçon d'Histoire, certes, mais pas que.
Ce livre est une véritable ode à l'amitié et au fraternalisme.
De bons sentiments s'écrieront certains, mais qui font du bien en cette période trouble et mouvementée.

Et quel choc, quel décalage pour Georges, Européen convaincu menant ses propres combats de militant en étant sûr d'en réchapper lorsque d'autres, à quelques jets de grenades, chaud devant je tâche, n'hésitent pas aller jusqu'au sacrifice ultime pour défendre la cause qu'ils chérissent. La leçon de vie est parfois absurde, toujours violente et cruelle. le gouffre est insondable, l'enseignement durable et dévastateur.

Le Quatrième Mur est une promesse, celle de vous inoculer quelques grammes de bonté envers votre prochain et en cela, Chalandon est un sublime bâtisseur !
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C'est un roman sur la folie : folie des rêves, folies des hommes, folie des guerres.
Georges, jeune militant maoïste, rencontre en 1974 Samuel, metteur en scène grec réfugié à Paris. Georges est fasciné par Samuel, son expérience de la dictature, sa culture, sa réserve, et un lien fraternel se développe entre les deux hommes. Au point que Georges va accepter de mener à bien le projet fou de Samuel : monter "Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth, avec des comédiens amateurs issus de chaque communauté composant le Liban. Sauf qu'on est alors en 1982, et que le pays est plus déchiré que jamais.

Impossible de ne pas aimer ce roman écrit avec autant de coeur. Sorj Chalandon relate avec passion une tragédie annoncée, alors ça prend forcément aux tripes. Inspirée de son vécu de reporter de guerre au Liban, son histoire s'entortille dans des méandres qui m'ont paru bien compliqués pour arriver au vrai sujet du livre : les massacres de Sabra et Chatila. On sent toute l'émotion de l'auteur, intacte, lorsqu'il raconte ce pays morcelé et toutes ces vies détruites pour des raisons historico-politico-religieuses. Comme Georges, on ne comprend pas grand-chose aux motivations des uns et des autres, et comme lui, on s'entête à espérer que la beauté pourra occulter les haines ancestrales le temps d'une pièce de théâtre.
Malgré son aspect fragmenté qui part un peu dans tous les sens, j'ai beaucoup aimé la façon dont Chalandon essaie de maintenir son histoire cohérente, comme Georges essaie de contenir son existence et de concrétiser le rêve de Samuel. J'ai notamment aimé les multiples confrontations entre les convictions politiques et la réalité quotidienne, l'insupportable insouciance de la paix et la violence des conflits permanents, les personnages d' "Antigone" et leurs interprètes, la folie douce d'un homme et la folie furieuse d'un pays. Jamais l'auteur ne juge, mais il souligne sans relâche toutes les absurdités de chaque situation. Ce roman interroge également sur l'engagement : jusqu'où peut-on l'incarner ?

Sorj Chalandon a donc encore réussi à me bouleverser et à me faire réfléchir, en dépit d'un style soigné mais trop journalistique à mon goût. Mais le message est bien passé, et c'est l'essentiel.
Et aujourd'hui, qui serait assez rêveur ou fou pour envisager de monter "Antigone" en Ukraine ?
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Deux jours m'ont été nécessaires pour me remettre de cette lecture.
J'ai été littéralement assommée par Sorj Chalandon, que je découvrais, frappée par son récit bien sûr, intelligent, profond, cruel et tellement réaliste. On ne sort pas grandi de ces pages, on regarde en face le tout petit grain de sable que constitue un être humain, tellement dérisoire face à la machine effroyable que représente l'humanité dans son ensemble. La guerre du Liban n'était finalement pour moi qu'une notion abstraite, quelques lignes dans un programme d'histoire. L'auteur l'aborde de manière à la fois très originale et tellement vraie, la lecture est très choquante, le coeur en nous se révolte, la raison, les mots, images s'imprègnent en nous, donnant des identités à des chiffres anonymes. J'ai mal d'avoir pris conscience de ce fait historique, de ces fils entremêlés, de ces générations sacrifiées, les unes après les autres, tout ça au nom d'une religion? d'une nation? ou par la manipulation de ces quelques "grands" au pouvoir, mais c'est un mal nécessaire, salutaire, qui fait réfléchir et se remettre en question.
Quelle brillante idée de Monsieur Chalandon, cette mise en abîme d'Antigone dans le roman, la symbolique est là, forte, définitive. On redécouvre Antigone de l'intérieur, on a envie de relire la pièce, nourri de ces nouvelles interprétations.
Quant au style de l'auteur, qu'en dire, sinon que ce fut une révélation ?! Quelle écriture ! Pleine de pudeur, de symbole, de poésie, d'émotion, d'intelligence, d'amour de la langue française... j'en suis encore toute retournée.
Ce "Quatrième mur" est un diamant brut, aussi brillant que coupant. On ne ressort pas indemne de cette lecture, on ferme le livre blessé, plein de doutes, enrichi de savoirs et de questions, et ... plus humble, plus humain.
Merci Sorj Chalandon. C'est pour des livres comme le vôtre que je me suis inscrite sur Babelio.

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Récit d'une tentative idéaliste et désespérée d'arrêter la guerre grâce au théâtre, témoignage bouleversant sur la situation du Liban d'hier, mais aussi histoire d'humanité, d'amour et d'amitié, le quatrième mur est un livre magnifique. Magnifique mais prétentieux. Magnifiquement prétentieux. Ou plus certainement prétentieusement magnifique...

Je comprends tout à fait ce qui a séduit les jeunes lecteurs exaltés dans cette oeuvre au point qu'ils lui ont décerné le Prix Goncourt des Lycéens. Mais l'adulte que je suis, probablement désabusée et un peu cynique, a eu du mal avec l'idée de depart, élitiste et nombriliste, de monter une pièce, même Antigone, au milieu des bombes. Et encore plus de mal avec ce style lyrique et ampoulé pour raconter des drames terribles. Voilà pourquoi j'ai trouvé ce livre prétentieux.

Pour autant, je ne l'ai pas trouvé que prétentieux, je l'ai trouvé magnifique aussi, voire incontournable, alors même qu'il est parfois incompréhensible dans ses enjeux et ses atrocités. Il nous rappelle Sabra et Chatila, il nous montre comment la guerre rend fou et détruit tout, il nous parle de terreur, de douleur et de mort. D'amour et d'espoir aussi, un peu, mais si peu par rapport à toute cette violence, ces vengeances et ces deuils.

Alors, même si on ne comprend pas forcément bien les revendications des forces en présence à Beyrouth et même si on peut, comme moi, rester hermétique à cette volonté absurde d'y jouer Antigone, on ne peut être indifférent à ce livre, pas plus qu'à l'histoire de Marwan le Druze, de Samuel le juif malade et de cette troupe hétéroclite de toutes les religions et de toutes les cultures du Moyen Orient.

Challenge Atouts Prix 20/20 et challenge PAL
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Paris, 1974, Georges est étudiant en histoire, militant activiste pro-palestinien, déversant sa colère et sa violence pour défendre ses convictions.
Il rencontre Samuel Akounis, juif grec qui a fui son pays. Celui-ci tentera de lui expliquer que la violence est une faiblesse, que sa colère cache certainement une souffrance.

Le rêve de Sam est de monter la pièce Antigone d'Anouilh à Beyrouth. Essayer "de voler deux heures à la guerre, en prélevant un coeur dans chaque camp". Associer les communautés dans un même rêve de paix. Chiites, maronites, druzes, palestiniens, catholiques, tous ensemble, pour quelques heures au moins, réunis autour de cette pièce de théâtre. La guerre est une folie, pourquoi ne pas faire de la paix également une folie, en proposant quelque chose d'inconcevable.

« Pourquoi Antigone ? » avait demandé le journaliste de Libération. « Parce qu'il y est question de de terre et de fierté », lui a répondu Samuel Akounis. « Antigone, jouée à mains nues dans une ville où d'autres mains étranglent. »

Sam, très malade, demande alors à Georges d'accomplir son rêve. Malgré son passé de militant et ses connaissances en histoire, il n'est pas préparé à ce qu'il va vivre là-bas, au Liban. Ses idéaux de paix et ses idées sur le conflit vont être bien malmenés. Difficile pour lui, européen, n'ayant jamais connu l'enfer de la guerre, de comprendre ces hommes et ces femmes qui ne ressentent que haine pour le camp adverse.

Difficile ensuite de revenir en France, dans son monde de paix. Quand" les rires écoeurent son chagrin". Quand "les misères de la paix le dégoûtent". Quand il ne peut plus supporter ce « pauvre bonheur ». L'écart est trop grand.

Ce livre bouscule nos convictions. En temps de guerre, les convictions, la haine justifient les combats, les massacres de femmes, enfants et vieillards, même si chacun souffre de son côté. Il n'y a plus de morale, il n'y a plus qu'un désir de vengeance.

Antigone n'est pas un drame, c'est une tragédie. C'est fait pour les rois. C'est sans espoir. C'est plus simple que le drame, où l'on se débat pour s'en sortir, parmi les traitres les vengeurs et les innocents.
À la fin du roman, le titre prend tout son sens. Ce 4è mur, frontière invisible qui protège l'acteur du réel.

Ce livre nous démontre l'absurdité de la guerre, et nous laisse face à nos questionnements sur ces conflits qui s'éternisent, notre impuissance,notre désespoir face à cette perte des valeurs morales, la désillusion.C'est un livre de la paix qui parle de guerre, de promesse, d'amour et de douleur, d'Antigone et de volonté.

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Sam et Georges sont deux metteurs en scène. Ils se rencontrent étudiants et restent en contact. Sam, défenseur engagé des droits et des libertés a vécu des évènements traumatisants en Grèce, pays qu'il à quitté pour se réfugier en France. Il a connu la violence et la torture.
Georges, lui, est un idéaliste convaincu. Ils se rejoignent sur leurs idées, chacun avec son vécu.

A l'improviste, Sam lui demande de finir ce qu'il a entrepris, une idée folle: monter et faire jouer la pièce d'Antigone à Beyrouth par les belligérants des différents camps. Les aider à se rejoindre dans un évènement collectif et symbolique. Casser les barrières qui les séparent, une fois. Pouvoir montrer que c'est possible.

Georges ne peut pas renoncer à ce qu'il estime être la dernière volonté de son ami mourant. Cette décision déterminante va l'amener à rencontrer les différentes parties pour les convaincre de poursuivre la mise en scène de la pièce. Tout semble impossible sur place, la haine est dans tous les coeurs et pourtant il arrive à naviguer entre les récifs et à donner la place qu'il convient à chacun.L'ensemble des acteurs finira par accepter son rôle en lui donnant l'envergure qui lui convient et en le magnifiant pour convaincre son clan.
Mais on s'en doute la tragédie plane depuis le début sur la scène du théâtre de Beyrouth dont Sorj Chalandon nous en dévoile les pires horreurs entre haine, violence et trahison. Peu à peu Georges est impliqué bien plus qu'il ne l'aurait souhaité dans ce conflit.

C'est un roman dont on peut avoir du mal à se remettre, comme cela a été mon cas. L'auteur marque les contrastes entre les mondes qui semblent si loin et qui pourtant qui se touchent. Les scènes de guerre sont effroyables et les sentiments louables et sincères n'atténuent pas le gout, la couleur et l'odeur du sang. Choquant à la manière de la folie des hommes, révélant ce qu'on espère toujours vouloir cacher.
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Il est des livres que l'on aimerait ne pas avoir à lire.
Il est des livres qu'il est OBLIGATOIRE d'avoir lu.

Habitants de contrées en Paix : cultivons l'amour avant qu'il ne soit trop tard.
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Dans le monde du spectacle, le quatrième mur est ce mur imaginaire qui sépare les acteurs du public, ce mur qui sépare l'univers que l'on joue, dans lequel on s'immerge, de la réalité, ce mur qui protège de la beauté mais aussi de la laideur du monde.

Jusqu'à maintenant, ce que j'avais pu lire de S. Chalandon avait été synonyme de « claques ». Au pluriel. Profession du père m'avait bouleversée, Mon traître m'avait embarquée et avait fait vibrer mon âme.

En attaquant le Quatrième mur, je m'attendais à ressentir la même chose. Tout de suite. Dès la première page. Mais ce ne fut pas le cas. Alors le scepticisme m'a gagnée. L'aspect politique, déjà présent dans Mon Traître et dans Profession du Père était là. Encore. J'avais du mal à voir où l'auteur voulait en venir, je peinais à m'attacher à ces personnages qui évoluaient sous mes yeux.

Et puis, d'un seul coup, sans que je m'en rende compte, j'ai basculé.

Je crois que d'une certaine façon, j'ai franchi le quatrième mur qui me préservait de la réalité du roman, un peu comme Georges qui franchit ce mur et voit. Enfin. Il ouvre les yeux sur Beyrouth.

Les mots ont décollé, ont pris leur envol, et la claque m'a percutée. Enfin non, pas une claque. Un coup de poing, un vrai. Un choc littéraire qui foudroie le coeur. Parce qu'il ne peut en être autrement.

Je suis admirative de la plume de M. Chalandon qui est capable d'insuffler une telle force à son récit. Evoquer la guerre, les bains de sang, le pari fou de faire s'allier, pendant une pièce de théâtre, des ennemis mortels est une tâche difficile, complexe, délicate. S'allier pour oublier les divergences religieuses ou politiques, dresser un quatrième mur, symbole de ce que devrait être l'Humanité.

Dans ce récit, pas de fioritures, pas de faux ornements. L'essentiel, juste l'essentiel. Comme cette humanité après laquelle court le narrateur, cette quête de l'Homme. Et sans m'en rendre compte, j'ai pleuré dans cette salle d'attente. J'ai pleuré pour Imane, j'ai pleuré pour Louise, pour Samuel, pour Georges, pour les autres. le quatrième mur ne me protégeait plus et la réalité explosait, tout comme les bombes qui s'abattaient sur Beyrouth. J'ai pleuré pour Antigone, je me suis replongée dans le texte d'Anouilh inséré par bribes dans le récit, parce que cette histoire est universelle et que le symbole est beau.

Quelle habilité pour parler de l'horreur qui dévore les entrailles...
Quelle habilité pour parler de l'inhumain...
Et quelle habilité pour parler de frères, d'amour au-delà des différences.


Et la déception s'est envolée pour faire place à un profond sentiment de gratitude. Que les mots peuvent être puissants...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Illusions perdues.

1982. Georges vient de faire une promesse à son ami Samuel. Finir son grand oeuvre, monter "Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth avec des acteurs de chaque communauté. Une forme de pied de nez à la guerre.

Tout n'est que tragédie dans ce roman magistral. Tout d'abord par l'enjeu principal, monter une tragédie dans un contexte de guerre. Et pas n'importe quelle tragédie. "Antigone" de Jean Anouilh. Antigone qui choisit de se sacrifier, de renoncer à la vie pour dénoncer une injustice.

Mais aussi par l'itinéraire de son héros Georges. Anarchiste, communiste, il ne vit que par et pour son idéalisme. Sa rencontre avec Samuel juif grec et réfugié politique est un coup du destin. Une amitié fraternelle se noue entre les deux hommes. Ainsi lorsque son ami est mourant et lui fait promettre de finir de monter Antigone sous les bombes. le sort de Georges est définitivement scellé.

Parti avec son idéalisme, celui-ci se brisera en mille morceaux au contact de la guerre, de la réalité. Rien n'est blanc, rien n'est noir. La victime d'aujourd'hui peut s'avérer être le bourreau d'hier. Quelque soit leur camp, j'ai ressenti une immense empathie pour les différents personnages. Leur sort m'a parfois bouleversée, parfois révoltée.

L'évolution de Georges est intéressante. Si son idéalisme le porte et le fait vivre, c'est également ce dernier qui contribuera à le détruire à petit feu. Peu à peu il devient un personnage à part entière de la tragédie.

Bref, un immense roman qui me marquera longtemps.
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