Merry Men, Souvenirs d'une jeunesse écossaise

Ce roman graphique évoque un passage très important dans la vie de Robert Louis Stevenson. En effet, en 1870, il n'a que 20 ans et il est étudiant à l'université d'Edimbourg en Ecosse. Il cherche encore sa destinée et se heurte à ses parents.

Son père le destine à être ingénieur pour construire des phares comme son père l'était avant lui afin de perpétuer la tradition familiale. Il s'agit de sauver des vies humaines contre le déchaînement de la mer. Son père l'envoie sur une île perdue qui est la base arrière de la construction d'un nouveau phare afin de l'extirper d'une vie un peu bohème.

Cependant, le jeune Robert Louis va comprendre que sa destinée est d'écouter son coeur pour devenir écrivain. On sait qu'il finira par être l'un des plus grands romanciers du XIXème siècle avec des oeuvres comme « L'île aux trésor » ou encore « L'étrange cas du Dr Jekyll et Mister Hyde ».

On va suivre une étrange aventure au détour d'un rêve presque éveillée qui va évoquer une Ecosse bien mystérieuse fait de naufrageurs et qui va surtout l'influencer pour le futur de ses oeuvres.

C'est, en tous les cas, un très bel hommage très originale qui est rendu à ce célèbre écrivain. On va naviguer entre l'aventure et la poésie de l'âme sur une mer bien agitée avec pour cadre de fond le phare de Dhu Heartach sur une roche noire assiégée par la houle.

J'ai beaucoup aimé le dessin qui est vraiment superbe avec ses couleurs directes. Il retranscrit toute la puissance de la mer ainsi qu'une atmosphère fait de rêves étranges en entrant dans l'imaginaire de l'auteur.

Bref, ce récit onirique est sans doute à découvrir pour ceux qui veulent découvrir cet auteur dans une sorte d'intimité liée à sa jeunesse écossaise.

Les phares, la mer, Robert Louis Stevenson, voilà un programme bien alléchant, pourtant je n'ai pas adhéré à cette lecture. C'est une grosse déception.
Tout d'abord, le dessin minutieux dans les représentations de paysages, de mer et d'architecture, se perd dans une colorisation terne et plate, aux effets de brouillard systématiques. Ces vagues, cette violence de la mer sur les roches usées auraient dû nous submerger, c'est au contraire la monotonie totale. Les traits des personnages sont très académiques, un réalisme avec une légère tendance cartoonesque, ça ne colle pas au récit. Et les effets graphiques pour les moments oniriques ne sont juste qu'une ornementation précieuse, gâchés par la colorisation mièvre. L'histoire non plus ne m'a pas emballé, il n'est question que de la vocation de Robert Louis Stevenson qui ne veut pas devenir architecte comme son père le souhaiterait, mais écrivain. On ressort les poncifs du conflit familial, de l'amie prostituée à l'éloignement forcé, et lorsqu'on entre dans la fiction imaginée par l'auteur, il utilise l'effet du rêve dans un univers parallèle, j'ai trouvé ça laborieux et maladroit. Bref, je n'ai pas trouvé beaucoup d'attrait à cette lecture qui m'a profondément ennuyé.

Chanouga nous propose des souvenirs de la jeunesse de Robert Louis Stevenson en Écosse. Robert Louis est issu d'une famille de bâtisseurs de tours de de phares pour protéger les marins des dangereuses côtes écossaises. Mais lui a d'autres ambitions et se rapproche du monde de la nuit d'Édimbourg. Pour le punir ou le ramener à la raison, son père l'envoie tout un été pour assurer le suivi de la construction d'un phare sur l'écueil de de Dhu Heartach. Robert Louis est obligé de se soumettre et de rejoindre l'île d'Erraid où tous les blocs de pierre sont préparés pour rejoindre l'îlot devant accueillir "l'enfer" conçus par son père.

Chanouga s'appuie librement sur "The Merry Men" écrit par Stevenson pour présenter cette phase de jeunesse déterminante pour l'auteur de l'Ile au Trésor. Les Merry men sont des rochers siffleurs terrifiants au large de l'Écosse, redoutés de tous les marins car propices à de nombreux naufrages. le jeune Stevenson va rêver une histoire qui l'éloignera définitivement de la construction des phares et le projettera dans l'univers de la création littéraire.

Chanouga nous propose des paysages magnifiques aux couleurs transparentes. Il nous promène dans les landes écossaises mais aussi sur les côtes. Il magnifie les Merry Men. Il arrive à recréer les couleurs propres à l'Écosse. C'est un très beau livre qui donne à connaitre une partie de la vie de Robert Louis Stevenson mais donne aussi envie d'aller plonger au coeur des paysages écossais. C'est aussi un moyen de s'imprégner de l'histoire des bâtisseurs de phares et des techniques qui ont dû être utilisées pour maitriser la fureur des flots.

Selon la volonté paternelle, Louis n'a d'autre choix que de quitter Édimbourg, Kate la femme qu'il aime, et de rejoindre Greennocknet et son île Erraid, sur les côtes occidentales de l'Ecosse.

Car perpétrer la tradition familiale, poursuivre la mission des Stevenson engagée depuis trois générations, concevoir et élever des tours pour éclairer les côtes redoutables de l'Ecosse : tel est le destin tracé pour Robert Louis Stevenson. Il est dit qu'il ne pourra s'adonner à ce qui le ronge, l'écriture, la littérature « qui elle ne peut sauver des vies ».

En partant pour « cette belle endormie de tourbe et de granit », Louis ne pouvait imaginer qu'Erraid allait être le théâtre de quelques unes de ses oeuvres futures.

C'est un magnifique roman graphique et une belle interprétation de The Merry Men que nous offre Chanouga. Nous naviguons entre rêve et réalité avec une pointe d'onirisme qui rajoute à une atmosphère très dense.
Le dessin est superbe, d'une grande précision avec quelques belles doubles pages. Je dirais même que la première de couverture n'est pas à la hauteur de la force de l'album.
Définitivement à découvrir.

Librement inspiré du livre Merry men de Robert Louis Stevenson, cette bande dessinée parle de la jeunesse de l'écrivain lorsque son père souhaitait qu'il fût, comme tous les hommes de la famille, bâtisseur de tours et particulièrement de phares, et que le jeune homme ne rêvait que d'écriture. Alors que Robert Louis fréquentait les bas quartiers d'Édimbourg, en 1870, son père l'envoya sur l'île d'Erraid puis sur l'Îlot de Dhu Heartach assister à la construction du phare et enfin s'intéresser au métier. Contre toute attente, le jeune homme se plaît a Erraid, et en tire un récit.

Je ne connais pas le livre de Robert Louis Stevenson, pas plus que je ne savais qu'il était issu d'une famille de bâtisseurs de phares, en fait, je ne connaissais quasiment rien sur lui. Cet album parle de sa jeunesse et de la naissance de son inspiration. Il est très beau, des pages presque muettes parfois, et des dessins sublimes qui font la part belle aux paysages sauvages de l'île d'Erraid et ces fameux Merry men, des rochers découpés proches de la côte, tranchants et qu'un bateau ne peut passer sans risque d'y échouer. Des pages aux tons ocres, d'autres tendant vers le vert montrent, outre la nature, ce que l'homme bâtit dans des conditions dantesques et ce à quoi l'écrivain pense en voyant l'un et l'autre.

La couverture représente bien ce qu'est l'ouvrage, les couleurs, la part de la nature sauvage, de l'oeuvre humaine et de l'homme qui contemple. Chanouga réalise un album admirable, de ceux que l'on rouvre régulièrement, juste par plaisir.
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