J'ai la joie (et la grande pression ^^) de chroniquer aujourd'hui l'un de mes romans fétiches, de ceux qui vous marquent à vie et qui, à défaut de vous pousser à la lecture (car vous êtes déjà bien dedans), entretiennent la passion. Je me dois avant toute chose de remercier grandement Samlor d'avoir organisé cette lecture commune, moi qui cherchais depuis longtemps l'occasion de relire cette trilogie découverte en 2005 qui a signé le début de ma frénésie chattamesque (bien sûr, je dis ce que je veux.). Pour tout dire, je crois que la création de ce blog n'est pas tout à fait étrangère à cette lecture...
En (r)ouvrant ce roman, j'ai été frappée de constater à quel point ma première lecture m'avait marquée. Moi qui ai une mémoire de poisson rouge, je me souvenais quasi parfaitement des noms et des rôles de chacun, ainsi que des tenants et aboutissants du récit. Loin de me gâcher le plaisir de la lecture, ce "déjà-vu" est un véritable réconfort. Aussi bizarre que cela puisse paraître étant donné le sujet de
L'Âme du Mal, je définirai cette lecture comme étant une lecture "câlin", de celles qui nous rappellent de bons souvenirs et que l'on peut lire un nombre incalculable de fois. J'ai également été stupéfiée par ma capacité d'étonnement et d'émerveillement devant des situations connues ; cette relecture est une seconde "première fois"....
En chattamiste convaincue, j'ai lu bon nombre des romans de l'auteur. J'aimerais dire "tous" mais ce n'est hélas pas le cas car je me suis abstenue pour
le Requiem des Abysses étant donné que je n'ai pas du tout été séduite par
Léviatemps. En relisant
l'Âme du Mal, le choc a été d'autant plus palpable : au fil de ses romans,
Chattam à gagné en style ce qu'il a perdu en dynamisme. L'écriture du premier opus de la trilogie du mal est vive, mordante, rythmée, parfois même précipitée. A l'aide de descriptions courtes mais pertinentes, nous vivons véritablement l'action aux côtés du jeune inspecteur Joshua Brolin. L'une des forces de ce premier tome est sans aucun doute la variété et le naturel des personnages. On rencontrera par exemple une légiste implacable, une quarantenaire dynamique et séduisante, et même un milliardaire aux origines françaises érudit et bibliophile (ainsi qu'amateur de gastronomie, évidemment !) qui nous livrera certains secrets bien gardés. L'inévitable histoire d'amour m'a pour une fois parue très simple et naturelle.
Plus encore que l'aspect haletant, c'est le caractère à la fois scientifique (donc très crédible) et ésotérique qui achève de faire de
l'Âme du Mal un thriller efficace. Les connaissances palpables de l'auteur concernent tous les sujets : criminologie, anatomie, entomologie, littérature... le récit fourmille véritablement de références culturelles diverses et toutes plus intéressante les unes que les autres. Enfin, je ne peux conclure cet article sans un mot sur le rebondissement final glaçant et sans concessions qui place
Chattam dans cette catégorie d'auteurs qui ne rechignent pas à employer les grands moyens pour ébranler le lecteur.
Avec ce premier tome,
Maxime Chattam nous entraîne dans les tréfonds de la folie humaine. Doté d'un style chirurgical et d'une inclinaison prononcée pour les forces occultes, il offre au lecteur un roman terrifiant et cadencé qui saura faire frissonner tous les amateurs de sensations fortes. Je compte bien relire les deux suivants prochainement !
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