Après le mystérieux "Zodiac-killer" et "Le Vampire de Sacramento", la collection Serial Killer consacre son troisième "Dossier tueurs en série" à l'étrangleur de Boston. A l'instar du film éponyme de Richard Fleischer, sorti en 1968, ce one-shot s'attarde sur les méfaits d'Albert Henry DeSalvo, un père de famille apparemment honnête qui étrangla treize femmes entre 1962 et 1964 et qui servi même d'inspiration à une chanson des Rolling Stones (Midnight Rambler).
Annoncé comme un thriller palpitant, le récit tend plutôt vers le documentaire bien maîtrisé. La grande difficulté étant bien entendu de parvenir à relater les crimes du meurtrier, tout en essayant de garder suffisamment de place pour développer l'enquête et la psychologie des personnages. Si le format de quarante-huit pages ne permet pas de s'attaquer en profondeur à cette histoire qui secoua l'Amérique dans les sixties,
Elie Chouraqui, plus connu pour sa contribution au septième art et en tant que producteur du musical Les Dix Commandements, livre cependant un aperçu fluide de cette affaire macabre. Malgré une narration et un découpage efficaces, le lecteur reste cependant confiné dans un rôle de spectateur assez passif et ne ressent jamais ce climat d'angoisse qu'il espérait trouver.
Ayant déjà contribué à la mise en image des précédents volets de cette série consacrée aux tueurs en série les plus marquants,
Serge Fino propose à nouveau un dessin réaliste de qualité. Même si un style plus rugueux aurait été sans doute mieux adapté au côté sordide et oppressant du récit, en passant à une colorisation plus rougeâtre et un fond noir lors des scènes de violence, le dessinateur parvient tout de même à adapter de manière assez convaincante son graphisme aux changements de personnalité du tueur.
Puisant dans le filon des faits divers,
Elie Chouraqui et
Serge Fino livrent une adaptation classique et sans surprise de cette vague de crimes qui plongea Boston et les Etats-Unis dans l'horreur.