Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2008)
Vous ne pouvez pas forcément comprendre l'exaltation du lecteur de
Tom Clancy si vous ne vous êtes jamais retrouvé nez à nez avec Jack Ryan. Depuis
Octobre Rouge jusqu'à ce livre, il est passé d'historien analyste ponctuel à la CIA à Président des États-Unis d'Amérique. Entre temps, Jack Ryan a vécu des aventures extraordinaires, une quinzaine de livres qu'on a lu le plus rapidement possible, jusqu'à se surprendre à cinq heures du matin à en tourner fiévreusement les dernières pages.
Pour
Les dents du tigre, Jack Ryan est devenu un personnage historique, l'ancien Président. Oncle Jack, comme on le surnomme. Avant de se retirer, il a crée un mouvement qui ne porte pas vraiment de nom, des plus secret qu'il soit, caché derrière une entreprise financière assurant les revenus de l'organisation et la rendant ainsi invisible des comptes secrets de l'État qui ignore tout de son existence.
Seule une poignée d'hommes haut placés savent de quoi il en retourne, et que l'organisation est en réalité une réponse concrète à l'émergence massive du terrorisme. Des tueurs sont donc formés pour éliminer des cibles, à titre préventif ou curatif. le fils même de l'ancien président, Jack Ryan Jr, est de la partie et assiste les deux jumeaux chargés des éliminations lors de leurs missions à l'étranger.
En son genre,
Tom Clancy est incontestablement le maître. Des chapitres courts, de l'action dans la lecture, un sens du rythme : le lecteur est happé par l'histoire. Très conservateur, on retrouve des argumentaires républicains en règle sur la nécessité de mener une guerre totale aux terroristes, d'utiliser les services secrets à des fins éliminatoires, etc. N'y cherchez pas l'apologie de la paix ans le monde ou de l'amour entre les peuples… ce sont les bons américains contre tous ceux qui n'aiment pas les américains. Pour autant que son oeuvre littéraire soit écrasante et difficilement égalable dans son genre,
Tom Clancy bâcle un peu la fin de ce dernier grand roman de la saga Jack Ryan, arrête l'histoire en plein pendant l'action, comme s'il en avait eu soudainement marre. N'empêche, avec
Les dents du tigre comme avec ses précédents romans, on a fichtrement envie de participer à ces aventures un brin James Bondiennes et d'être nous aussi, mais ne le répétez pas, un peu comme Jack Ryan.