4 mai 1897 : Paris, rue Jean-Goujon, un incendie se propage au « Bazar de la Charité ».
De nombreuses victimes proviennent de la « Haute-Société » et des grands noms de l'aristocratie. Paris, la France, l'Étranger et l'Eglise s'en émeuvent.
2019 : une série télé remet en lumière cette tragédie en un mélange de vérité et de pathos. Décors, costumes et reconstitution soutiennent des histoires romantiques à souhait.
1978 : les Editions Denoël avaient publié le livre de Jean-Paul Clébert : « L'Incendie du Bazar de la Charité ».
Un livre, est-il dit en quatrième de couverture, « plutôt roman dans l'histoire » que « roman historique », L'Incendie du Bazar de la Charité » est un roman vrai.
Effectivement c'est un roman vrai s'intéressant aux faits, à la société à laquelle ils se réfèrent, à la société dans laquelle ils eurent lieu.
Tout est passé au crible, utilisant témoignages de descendants, extraits de textes d'époque de diverses sources journalistiques, politiques, religieuses.
Cette religion dont les propos sont aberrants, méprisants pour ceux qui n'appartiennent au monde qu'il faut … le sermon du Père Ollivier lors de la cérémonie à Notre-Dame de Paris en est une illustration éloquente et abjecte.
La notion de charité est remise en cause : discrimination (choix de « ses » pauvres…), réunion mondaine où l'obole récoltée sera remise à distance prudente.
La corruption des uns et des autres : intérêt politique, intérêt pécuniaire…
Un tohu-bohu de sentiments divers, de profiteurs, de protections du milieu (le seul, le bon, le « choix de Dieu) », de la peur du socialisme, de l'anarchie (qui ne joua aucun rôle dans cette incendie purement accidentel), l'indécence de certains après l'incendie…
Bref, ce livre décortique une société, les hommes, l'Homme et son double visage. Il ne ménage pas une religion confite dans ses privilèges.
Bien sûr quelques uns font exception dont une majorité de sauveteurs émanant du « petit peuple » et n'écharpant pas à coups de canne et autres celles qui sont sur leur chemin et qui en périront.
Un semblant de procès eut lieu où évidemment les « lampistes » sont reconnus les plus coupables.
Le « monde » continuera à vivre, à danser, partir en villégiature… plus pour très longtemps…
Ce livre magnifique, documenté, réfléchi, piquant aussi, en raconte la fin.
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