Voici un court essai* pour motiver les grévistes, et toutes celles et ceux qui sont pareillement affectés, mais qui se trouvent encore des excuses : « on verra aux prochaines élections », etc…
Il est si efficace, que les lignes qui suivent ne peuvent qu'en diminuer la spontanéité.
Le texte a plus d'un siècle, et nous vient d'outre-Atlantique. Mais c'est toujours le même esprit de rébellion qui pousse à agir.
A l'occasion, l'histoire expérimente là-bas une révoltante osmose entre la ségrégation raciale et l'esclavage moderne.
La tonalité générale de cet essai est un pragmatisme à bout portant. Imaginez qu'un indien vienne vous prendre votre scalp. Enfin, c'était du temps où il restait encore des indiens.
Officiellement, l'action directe est sans arrière-pensée. Pas d'incitation à la violence. A noter aussi que la lutte des classes n'est pas un pré-requis.
De toutes façons, la morale réprouve la violence, donc on n'en dira pas plus. Seulement que c'est l'Etat qui en a fait un principe.
La seule chose qui dénote dans ce discours, c'est l'accent lyrique des toutes dernières lignes. Les mots prennent des lettres capitales.
La Vie, l'Humain. Comme s'il y avait tout à coup besoin d'une ressource extérieure. le sourire en coin laisse place à cet humanisme transi, qui me rend mal à l'aise.
Quoiqu'il en soit, l'auteure parvient de façon étonnante à lier intimement l'action directe et la philosophie.
Liens:
*texte en anglais et en français :
http://dwardmac.pitzer.edu/Anarchist_Archives/bright/cleyre/OCRedSelected_works.pdf
https://fr.theanarchistlibrary.org/library/voltairine-de-cleyre-de-l-action-directe
-Et encore un excellent podcast sur radiofrance :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/poesie-et-ainsi-de-suite/voltairine-de-cleyre-poetesse-anarcha-feministe-2936868