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EAN : 9782732438993
138 pages
Editions de la Martinière (12/03/2009)
3.88/5   4 notes
Résumé :

le maître monta en chaire et, au moment même où il allait commencer son sermon du jour, un rossignol se mit à chanter. Quand l'oiseau eut fini de chanter, le maître dit : " C'est tout ce que j'avais à vous dire. " Puis il pris congé.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique


Encore un syncrétisme des visions de l'Univers extrême-orientalistes qui tend à faire croire que l'herbe est plus verte là-bas qu'en Occident.

François Jullien avec son procès qu'il oppose à la création m'y avait préparé sans m'avoir convaincu. Il est curieux de constater, dans pareil ouvrage, cette charge contre les religions monothéistes accusées d'avoir "confisqué le mot sacré et le mot dieu pour en faire leur monopole. Usurpation majeure qui a détourné le sens de "dieu" de ciel lumineux en celui qui règne dans les cieux."

N'y a t-il pas là, une sorte d'intolérance philosophique qui ne semble pas accepter des visions du monde différentes ? Quelle est la signification de cette "confiscation "? le sacré n'est-il pas de tous les peuples ? de toutes les civilisations ? Et ne s'est-il pas appliqué à tout objet, sujet, phénomène ? du crocodile sacré, à quelques cailloux sacrés, en passant par la personne sacrée du roi ou du sorcier ? C'est là, me semble-t-il, un jugement de valeur léger qui ne colle pas avec l'esprit de l'ouvrage.

D'ailleurs, je n'ai pas compris le recours au Big bang et au Tohu Bohu originel pour expliquer ce qui est supposé n'avoir point de commencement, selon l'analyse de F. Jullien.

Autre tare de l'Occident, sa pensée analytique qui fragmente ce grand Tout auquel nous appartenons, pour tenter de mieux le comprendre ; comment ? Au moyen de mots, de symboles. Ce faisant, la réalité vraie lui échapperait au profit de concepts, d'abstractions, de noms de choses ou de phénomènes, qui ne représenteraient qu'imparfaitement le monde, le cosmos, l'être.

Il a beau dire que les seuls mots qui vaillent sont ceux des poètes qui pénètrent le fond des choses et connaissent vraiment l'essence des êtres, d'où le recours incessant (mais intéressant) à l'étymologie,
il n'en reste pas moins que ce sont des mots et des symboles qui ne sont pas d'aujourd'hui, destinés à nommer la réalité perçue du moment. Si donc les mots et les symboles ne sont que des signes factices, devenus tels parce que leur sens se serait appauvri au cours de l'aventure des hommes, pourquoi ce livre de mots qui nous dit que les mots sont inutiles ?

Je force le trait, je le sais, mais l'auteur m'y invite...

Cependant, le but de l'ouvrage est de répondre à cette question essentielle : Comment bien vivre en définitive ? En s'accordant au cours des choses répond le poète-philosophe contemplatif... le Sapiens occidental a fait un autre choix ; et je ne suis pas certain qu'au cours de son histoire, ce choix ait été conscient. Il ne s'est jamais accordé au cours des choses, mais a toujours cherché à peser sur le cours des choses pour survivre. On oublie souvent, avec cette idéalisation de la vie de chasseur-cueilleur, que l'homme a dû surmonter une nature hostile pour ne pas crever...

C'est ainsi que pour son bonheur et son malheur, il a tenté de maîtriser son environnement et de comprendre l'univers et le monde. Il a donc, pour cela, développé des instruments matériels et conceptuels, la science et une vision philosophico-religieuse du monde et de l'univers qui en vaut bien d'autres.

On tend à faire croire, d'ailleurs, que c'est une caractéristique de l'homme occidental. Ce comportement est universel. Il faut, à mon sens, distinguer l'activité du quotidien par laquelle une classe d'homme a dû assurer la subsistance de la communauté et les privilégiés contemplatifs nourris par les premiers et qui pouvaient tout à loisir élaborer les systèmes de pensées divers et variés.

Et pendant que les philosophes grecs, les lettrés chinois, les religieux de tous horizons pensaient et édifiaient leurs systèmes et leur cosmogonie, le peuple travaillait, poursuivait sa maîtrise de l'environnement, car il était, lui, confronté à la vraie vie, à la pression et à la puissance des privilégiés penseurs et des dirigeants.

Je prends donc avec des pincettes, cette idéalisation d'un mode de vie général et de pensée, cette représentation du monde et de la vie, emplie de sagesse, créée de toute pièce par des sages bouddhistes, taoistes, confucéens, hindous, etc., etc., et qui aurait eu un impact tel sur leurs sociétés que l'Occident n'aurait pas eu d'autre regret que de ne les avoir pas imitées. Quelle est la pertinence d'une telle manière d'appréhender la marche de l'humanité ?
Voilà que d'autres vous diront que les sagesses africaine, océanienne ou amérindienne auraient dû inspirer l'occident (!?)

Comme si ces sociétés (idéales) n'avaient pas connu, les guerres, les injustices, les luttes pour le pouvoir, le charlatanisme religieux avec leurs castes, leurs esclaves, les superstitions (que la science d'Occident a permis de réduire), etc. Et, par ailleurs, il faudrait se demander si les bonzes d'aujourd'hui qui surfent sur Internet et communiquent avec leur téléphone portable, se laissent porter par le cours des choses... Sauf à considérer la séduction occidentale comme faisant partie du cours des choses.

Je refuse, par conséquent, ce genre de leçon de vie " s'accorder au cours des choses" ; mais j'accepte bien volontiers, de l'auteur, les haïkus qui figent joliment des instantanés banals du quotidien ainsi que ses leçons d'étymologie très enrichissantes.

Pat.




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Une réflexion sur le sens de la spiritualité. Pour l'auteur, on parle en fait que le sublime est rien tout comme la notion de Dieu. Et pourtatn il s'agit là de la racine de toutes choses à partir cet univers se déploie...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le grand mystère est qu'originellement il n'y a aucun mystère. Tout est parfaitement simple et évident. Tout est Un. Fondamentalement Rien (étymologiquement "non-chose", c'est-à-dire non-distinction du tout en choses séparées). L’entropie du discours et, subséquemment, l'ésotérisme reli­gieux, philosophique et scientifique ont fini par obscurcir le message initial, celui des Anciens, si limpide, "tout est un et tu es cela", jusqu'à le rendre aujourd'hui illisible. Le mystère de la vie n'est au fond pas un problème à résoudre intellectuellement mais une réalité à expérimenter: l'unité du moi et du monde, la saisie poétique du moi-monde.
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Fondamentalement rien. Et dans ce Rien fondamental réside l'extraordinaire magie poétique du monde. Il est la source iné­puisable à partir de laquelle l'univers se déploie. Il est, dans le vocabulaire bouddhiste, le vide, plus précisément l'espace vide et infini, plein de toutes les potentialités d'être, prêtes à se condenser, le vide de notre propre graine autour duquel, peut-être, gravite l'univers.
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Le mot dieu cherche aussi à traduire une expérience : celle de l'illumination intérieure, quand la lumière irradie à partir de notre cœur et que tout devient parfaitement clair et lumi­neux. Quand le paysage ruisselle de sacralité. Cette expérience illuminante est enthousiasme (être "en dieu") et apothéose (être "parmi dieu"), quand nous découvrons que dieu n'est autre que nous-mêmes en habit de lumière. Se manifeste alors notre aura, c'est-à-dire notre halo d'or. Et se déploie notre charisme, c'est-à-dire notre grâce.
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Réaliser que fondamentalement il n'y a rien est une expé­rience éminemment libératrice. Elle donne à comprendre que, puisque tout échappe à notre désir de saisir et de retenir, il n'y a aucune vérité immuable à laquelle se raccrocher, rien à atteindre, rien à attendre. Il ne reste plus alors qu'à lâcher philo­sophiquement prise et à s'accorder au cours des choses. "La méthode authentique consiste à ne rien faire de spécial", nous confie Tao hsin (VII siècle), le quatrième patriarche du zen.
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La montagne
Quand j'ouvre la fenêtre
Me saute en plein visage

/...

Le vent du soir
Sème la confusion
Parmi les bananiers

/...

Un recueil de poèmes
Une aiguille de pin
Comme marque-page
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Vidéo de Hervé Collet
INTRODUCTION : « j'habite au pied du mont Kugami la porte s'ouvre sur la montagne émeraude si la solitude ne te rebute pas, viens donc frapper à ma porte au milieu de la forêt » (Ryôkan, poèmes chinois.)
« Ryôkan, de son vrai nom Yamamoto Eizô, est né en 1758 dans le bourg d'Izumozaki […], sur la côte ouest du Japon. […] L'endroit est très prisé par les artistes et les poètes. […] Eizô, qui est un enfant plutôt taciturne et solitaire, passe une jeunesse calme et studieuse dans une famille aisée où l'atmosphère est lettrée et religieuse. […] Les villageois le surnomment « Lampe allumée en plein jour » pour signifier son inutilité. […] En tant que fils aîné il est destiné à succéder à son père comme prévôt du village. Mais il se rend vite compte qu'une telle fonction publique, qui oblige à prendre parti dans les conflits et les rivalités, ne lui correspond guère. […] À dix-huit ans il décide d'entrer au monastère zen Kôshôji […] […] Il continue à étudier avec ferveur la poésie classique chinoise et japonaise, et pratique assidûment la calligraphie. […] Il va passer dix années à sillonner les provinces du Japon, de temple en auberge et d'auberge en temple, moine itinérant, unsui en japonais (littéralement libre comme « les nuages et les eaux »). Avec pour tout bien un chapeau de laîche, sa canne en glycine, un havresac et un bol pour mendier sa nourriture. […] […] a trente-huit ans, il décide de retourner vivre à Echigo, sa région natale. […] Ryôkan, maintenant âgé de quarante-deux ans, finit par trouver un ermitage inoccupé sur le versant ouest du mont Kugami, à neuf kilomètres au nord d'Izumozaki. Il va y rester vingt années. […] Ryôkan est continuellement souriant, il émane de lui une grande pureté, une immense joie et une profonde compassion. le rencontrer, c'est, dit-on, « comme si le printemps arrivait par une journée d'hiver obscure. » Un de ses contemporains qui le connaît bien, Kera Yoshishige, le décrit ainsi : « Le maître déborde d'esprit divin qui jaillit de lui comme des étincelles. Sa silhouette et son visage sont ceux d'un saint. Il est grand, longiligne, maigre et pur. Son nez est haut, ses yeux ceux d'un oiseau. » Kera Yoshishige raconte encore : « Le maître a séjourné chez moi plusieurs jours. Tous les membres de la famille se sont apaisés naturellement, une ambiance de paix a rempli la maison, et ce plusieurs jours encore après son départ. Si l'on parle avec lui, on se sent le coeur purifié. le maître ne prêche les soutras ni ne recommande de faire le bien. Il attise le feu ou s'assoit en méditation dans la salle de séjour. Ses propos ne touchent ni à la poésie ni à la morale. Doux et à son aise, sa seule vertu transfigure les gens. » […] Au sixième mois de 1830, l'été est caniculaire, Ryôkan tombe malade. […] le 4e jour du 1er mois de 1831 Yûshi (son frère) est de retour. Ryôkan est très faible. le 6e jour, entouré de Teishin (une jeune bonzesse), Yûshi et Henchô, un jeune disciple, assis en contemplation se termine, à soixante-douze ans, le séjour de Ryôkan dans ce monde flottant. Il laisse ce poème en adieu :
que laissé-je en héritage ? les fleurs au printemps le coucou en été les feuilles rouges en automne »
CHAPITRES : 0:00 - Titre Poèmes chinois: 0:06 - 1er poème 1:03 - 2e poème 1:27 - 3e poème 1:58 - 4e poème Wakas : 2:21 - 1er waka 2:36 - 2e waka 2:53 - 3e waka 3:09 - 4e waka Haïkus : 3:23 - 1er haïku 3:34 - 2e haïku 3:47 - 3e haïku 3:58 - 4e haïku
4:10 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Hervé Collet et Cheng Wing Fun, Ryôkan, moine errant et poète, Paris, Albin Michel, 2012.
IMAGE D'ILLUSTRATION : Hervé Collet et Cheng Wing Fun, Ryôkan, moine errant et poète, Paris, Albin Michel, 2012.
BANDE SONORE ORIGINALE : Kinshi Tsuruta et Katsuya Yokoyama, Japon - Musique Millenaire - Biwa Et Shakuhachi. https://archive.org/details/lp_japon-musique-millenaire-biwa-et-shaku_kinshi-tsuruta-katsuya-yokoyama/disc1/02.02.+San+An.mp3
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