Ce mémo de philo a été publié il y a 20 ans mais on peut toujours le lire aujourd'hui. Ca reste difficile car cette collection est très pointue, les notions sont abstraites et les philosophes sont cités sans arrêt comme si on les connaissait sur le bout des doigts. C'est le premier livre de cette collection que j'arrive à finir tant ces petits ouvrages sont denses et ardus. Mais je me suis accroché et ça valait le coup car le sujet de l'état est passionnant. Malheureusement on se retrouve vite embourbé dans les différentes théories des grands penseurs de l'histoire.
Certaines de leurs idées m'ont plu comme celles des penseurs de l'antiquité ou alors le pessimisme de Hobbes. Les critiques de l'état notamment celle de Marx sont également enrichissantes. Ce n'est par contre qu'à la fin du bouquin que la question de l'origine animale du phénomène de domination est abordé. C'est par là qu'il aurait fallu commencer ! le fameux "mâle dominant" me paraît en effet être à la base de toutes les structures étatiques que nous avons mises en place. Sans doute un apport de l'ethologie, en particulier de la primatologie, aurait été appréciable. Je recommande à ce titre les ouvrages de Frans de Waal et de Pascal Picq qui ont écrit sur les singes et la politique.
Malgré tous ces défauts je vais certainement continuer à lire cette collection et en particulier les numéros écrits par Denis Collin. Enfin il va falloir que je m'accroche car pour le moment je suis plus motivé pour regarder House of cards que pour lire le contrat social de Rousseau.
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Loin d'être naturelle , la sociabilité n'est possible que si tous sont tenus en respect par un pouvoir. Que ce pouvoir se relâche, et les querelles reprennent, chacun cherchant à nuire à quiconque lui apparaît comme un rival.
la violence peut être conjurée seulement dans l'espace politique, et, en même temps, cet espace politique est, de manière récurrente, le lieu du déchaînement de la violence.
L'homme n'est pas simplement un animal social. Il a, à la fois, une inclination à s'associer et une tendance à se singulariser et à s'isoler.
Denis Collin, philosophe et auteur de "Malaise dans la science" aux éditions Krisis, pointe la soumission généralisée de l'homme au règne de l'appareil de la médecine.