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2.5/5   2 notes
Résumé :
Château-Pointu : Ferdine Arvoine est revenue vivre avec son père un médecin de village. Après les événements de ses années de pensionnat, isolée et sans but, elle se réfugie dans des rêveries stériles. Mais son père décède brutalement en ne lui laissant que peu de revenus. Après bien des hésitations, elle se décide à prendre un emploi de secrétaire dans une fabrique que lui a trouvé son amie de pensionnat, Louise la fille de la châtelaine de Château-Pointu. Avec son... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
I. – Pour se mettre au courant.
Reconnaissez-vous Ferdine Arvoine assise sur le vieux banc de pierre qu’ombrage un tilleul au coin de cette haute terrasse ? Vous la connaissiez bien, il y a quatre ou cinq ans, pensionnaire à Bonne-Grâce, l’humeur ardente, les yeux un peu sauvages, ses longues et lourdes nattes noires tombant dans le dos, la robe courte et le pied léger. Aujourd’hui les yeux sont plus doux, la robe est longue, et c’est une robe de deuil que borde une large bande de crêpe. Ferdine a perdu son père l’année d’avant.
Elle l’avait rejoint, son éducation finie, à dix-sept ans, et ce furent d’heureux mois qu’ils passèrent ensemble dans leur petit village. Le docteur Arvoine retrouvait sa fille droite et sincère, et « simple comme un garçon », telle qu’il la voulait, telle qu’il l’avait façonnée dès sa petite enfance. On ne la lui avait pas trop gâtée au pensionnat. Il concédait même que ses manières avaient gagné et qu’elle chantait fort agréablement. Elle lisait l’allemand et l’anglais ; elle pouvait traduire à son père, en s’aidant de dictionnaires spéciaux, certains articles de revues scientifiques étrangères auxquelles il s’abonna tout exprès. « Cela vaudra toujours mieux pour toi que des romans Tauchnitz. » Elle plaida pour obtenir quelques romans, mais elle lut cependant les redoutables revues, d’abord parce que cela plaisait à son père, ensuite parce qu’elle entretenait ainsi une communauté de vues et d’intérêts avec Siméon Taubert, son tou-ours fidèle ami, son frère d’adoption.
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— Oh ! Lucienne ! s’écria Ferdine un peu effrayée…
— Bon ! voilà qu’elle me croit profane à présent, quand c’est la vérité vraie que j’exprime. Vous imaginez peut-être qu’il ne me pèse pas, mon temps perdu ? Et quand vous avez la chance d’être obligée de gagner votre vie, vous vous permettez encore de nous voler les pauvres petites bribes de travail que nous pourrions faire dans ce village ?… Vous faites des chiffres tout le jour, ne pourriez-vous nous laisser au moins les orphelins à raccommoder ?…
Lucienne avait une façon à elle de dire les choses, mais sa voix tremblait d’émotion sincère. Elle poursuivit :
— Quand j’ai su que vous les aviez pris, ces orphelins, je vous ai presque détestée… Oui, mademoiselle, cela vous étonne ; vous pensez que chacun vous adore, comme Louise ; mais je vous ai détestée pendant quatre ou cinq minutes. C’est rare, cela, des orphelins, et vous en prenez six pour votre parti Égoïste ! Et vous n’en venez pas à bout, de raccommoder ce ménage ? Pourquoi donc n’envoyez-vous pas cette grande corbeille à Jeanne-Marie ; ça la changerait des paravents. Elle est très adroite, Jeanne-Marie.
— Croyez-vous vraiment, s’écria Ferdine entrevoyant un secours inespéré, que votre sœur m’aiderait ?
— Certainement. Vous auriez dû le lui demander tout de suite. Quel orgueil est-ce là, que de vouloir suffire à tout ?
— Je me sens au contraire très insuffisante, dit Ferdine, car je n’ai pas beaucoup de talent pour l’aiguille.
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Ferdine aimait ses heures de travail, son petit bureau tranquille et frais ; elle aimait l’arrivée du courrier ; les lettres d’affaires l’intéressaient, surtout si elles contenaient quelque terme encore inconnu qu’il fallait déchiffrer et comprendre. Sa besogne journalière était une étude juste assez ardue pour occuper son intelligence sans l’absorber entièrement. Ferdine se plaisait aussi à suivre le va-et-vient du grand bureau, à écouter la voix un peu tremblotante de M. Nantu ; elle s’intéressait à la grande cour dallée de la fabrique, où les ouvriers mangeaient leur morceau de midi quand le temps était beau, et dans la-quelle on pouvait jeter un coup d’œil à travers la grille des jardins. Sa course matinale, dix minutes à peine, par ce chemin vert qui, sous les frênes, descendait vers la fabrique et la rivière, lui était un plaisir quotidien.
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