Cette énorme intégrale de près de 400 pages rassemble les sept albums de la série de bande dessinée historique "Les 7 vies de l'épervier", mais en noir et blanc.
Nous sommes au tout début du 17e siècle, durant le règne de Henri IV. La France essaye de se relever après les guerres de religion. Alors qu'au château de Fontainebleau, la reine Marie de Médicis accouche du futur
Louis XIII, le même jour, en Auvergne, une jeune baronne meurt de froid dans la neige en mettant au monde Ariane de Troïl.
Tout au long des albums nous allons suivre la destinée de ces deux "jumeaux" qui vont se rejoindre dans le dernier tome.
Patrick Cothias fait alterner les deux histoires. D'un côté, en région parisienne, il nous fait vivre les péripéties du règne de Henri IV (son appétence pour les orgies et la boisson, les complots fomentés par l'entourage italien de Marie de Médicis, son assassinat par Ravaillac), de la régence, puis du début du règne de
Louis XIII.
De l'autre côté, en Auvergne, nous voyons grandir la jeune Ariane, dans le petit château de son baron de père, entre un frère plus vieux d'un an, qu'elle adore mais qu'elle tyrannise, et un couple de domestiques. En parfaite fille de la campagne, elle est le plus souvent à dos de cheval par monts et par vaux. Au cours d'une de ses promenades, elle rencontre un mystérieux justicier au
masque rouge, un Zorro auvergnat, qui essaye de réparer les injustices causées par le cruel comte local.
Le lien entre les deux récits est assuré par une touche de fantastique en la personne d'une vieille aveugle qui semble commander des éperviers et qui parcourt les chemins du royaume en énonçant des prédictions. Cette nuance de fantastique est ce qui m'a le plus déplu dans la série. D'accord, j'ai compris que le propos était de prouver que les destinées de tous les personnages étaient déjà écrites à l'avance et que leurs agissements n'allaient rien changer. Mais quel est l'intérêt de faire énoncer par un personnage les actions que le lecteur va lire dans les pages ou les tomes suivants ? C'est gâcher l'effet de surprise.
Alors certes, le récit est très manichéen. Les gentils sont purs et les méchants ont tous les vices, sont cruels et pas beaux. Mais on oublie vite tout ça au fil des pages, et on se laisse prendre par les aventures d'Ariane de Troïl. Attention quand même, la série contient de nombreuses scènes osées à ne pas mettre à la portée de n'importe quel jeune enfant (ce n'est pas pornographique, mais il y a de nombreux personnages des deux sexes nus).
On a là une bonne histoire, des notions culturelles, et un chouia d'érotisme. Que demander de plus ?