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Les filles de Caleb tome 1 sur 3
EAN : 9782226155207
526 pages
Albin Michel (30/11/-1)
4.24/5   296 notes
Résumé :
** Le tome 1 se titre 'Le chant du coq' au Canada, et 'Emilie' en France **
Ce premier volet de la trilogie Les Filles de Caleb nous fait connaître une héroïne forte et passionnée, Émilie Bordeleau, dont nous suivons le destin de 1892 à 1946. Institutrice dans une humble école de rang de Saint-Tite, Émilie s'éprend d'un de ses élèves, Ovila Pronovost, à qui elle finit par unir sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Les amours d'Ovila et de sa « belle brume... >Voir plus
Que lire après Les filles de Caleb, tome 1 : Le chant du coq (Emilie)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Entre Arlette Cousture et moi, la rencontre s’est d’abord faite grâce à la télévision et à l’adaptation de son roman, rebaptisé « Emilie ou la passion d’une vie » pour le petit écran.

A l’époque (oui, ça commence à remonter un tantinet), je me suis en effet passionnée pour ce téléfilm où les interprètes avaient un drôle d’accent qui fascinait et amusait tout à la fois. Puis, dans un élan enthousiaste et afin de prolonger l’atmosphère bien rendue par le réalisateur de ce milieu rural de la fin du XIXème siècle, je me suis plongée dans le livre.

J’y ai découvert une narration très agréable, minutieusement documentée sur le mode de vie des paysans québécois et comme à cette époque la littérature régionale dite « de terroir » ne me répugnait pas, c’est avec un vrai plaisir que j’ai suivi la destinée d’Emilie, cette adolescente promue institutrice du village et qui va s’amouracher d’un de ses jeunes écoliers.

Ce thème m’a alors semblé tout à fait novateur voire provocateur car c’était la première fois qu’un romancier me proposait une histoire d’amour où la femme était l’aînée de l’homme.

A travers ce premier tome des « Filles de Caleb », Arlette Cousture témoigne d’une grande tendresse pour l’ensemble de ses personnages et par là même parvient à les rendre attachants. Ce fut également pour moi un premier contact avec un pays que je ne connaissais pas, ce vaste Canada qui mérite largement qu’on s’intéresse à lui.
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Résumé : " Ce premier volet de la trilogie Les Filles de Caleb nous fait connaître une héroïne forte et passionnée, Émilie Bordeleau, dont nous suivons le destin de 1892 à 1946. Institutrice dans une humble école de rang de Saint-Tite, Émilie s'éprend d'un de ses élèves, Ovila Pronovost, à qui elle finit par unir sa vie, pour le meilleur et pour le pire. Les amours d'Ovila et de sa « belle brume », Émilie, les défis de leur vie commune rythmée par les naissances, les décès et de trop longues séparations, enfin leur ultime tentative de se rapprocher alors qu'ils s'installent dans la ville industrieuse de Shawinigan, voilà ce qui nous est raconté dans ce roman qui n'a cessé d'embraser l'imagination des lecteurs depuis bientôt deux décennies."

A la base je ne suis pas fan des histoire "de terroir". Mais dès que j'ai eu ce livre en main, j'ai été fascinée par le personnage d'Emilie. Issue d'une grande famille comme la majorité de nos grands voire arrières-grands-parents, Emilie est une jeune fille forte et passionnée. Passionnée par la vie, par l'école puis son métier d'institutrice, et enfin passionnée pour son amour, Ovila, un de ses élèves.
Bravant les on-dit et les mauvais regards, leur union est scellée et Emilie met au monde son premier enfant, puis deux, puis trois...
Mais Ovila, bien que fou d'amour pour elle, ne cesse de partir pour son travail.
Entre les longues attentes, son métier d'institutrice, la vie de mère élevant seule ses enfants, et les retours trop brefs de son mari, nous suivons Emilie dans une tranche de sa vie. Bien que réaliste, l'auteure nous montre tout de même une histoire d'amour extraordinaire.
Emilie va devoir affronter les faiblesses de son mari, alcoolique mais tout aussi passionnée qu'elle, et faire de ses enfants des hommes et des femmes respectables.

On le sait, la vie au XIXeme siècle n'était pas aussi simple que celle de maintenant, mais Arlette Cousture parvient à faire de son roman une ode au courage et à l'amour.
Emilie est une de ces femmes qu'on aimerait écouter nous conter sa vie, au coin du feu, avec une tasse de thé bien chaude au creux des mains.
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Ce roman est librement inspiré du destin de la grand-mère de la romancière qui témoigne d'une vie ordinaire touchante et dont on sent la grande tendresse.

J'avais entendu parler de la série télévisée mais je ne l'avais jamais vue…
Nous sommes donc à la fin du XIXème siècle, au Québec, parmi les paysans.
Cette période est rude et Emilie, dont on va suivre les pas pendant quelques décennies, veut être quelqu'un d'autre. Sa vocation est d'être institutrice et elle y parvient…
Sa vie aurait pu être linéaire, mais elle tombe en amour Ovila ce qui provoque quelques remous, mais la force d'Emilie est de ne jamais céder…
Au milieu de l'hostilité (gens et nature), cette jeune femme a une grande force et une volonté sans faille, ou presque.

Les quatre parties qui couvrent 1895 / 1918 racontent principalement la vie d'Emilie Bordeleau. de ses 16 ans, où elle quitte le foyer pour enseigner ; de son amour pour Oliva Pronovost, plus jeune qu'elle, et un ancien élève aux premiers enfants qu'elle a avec lui.
Elle lutte car Ovila a bien des failles, notamment l'alcool. Pourtant Emilie n'abandonne pas, déménage pour sauver son couple, sa famille mais va vite se retrouver face à des créanciers à cause de son mari qui s'endette de plus en plus. Emilie finit par se séparer, et vivre ailleurs avec ses neuf enfants… pour le bien de tous, et surtout d'elle-même.

Arlette Cousture n'hésite pas, avec tendresse cependant, à décrire les peines et joies d'une vie… d'un homme faible, irresponsable mais aimé, à la mort d'un enfant, de son amie, d'un inspecteur haineux, rien n'est épargné à Emilie…
Sous la plume envoûtante de cette romancière, cette histoire se déroule entre émotions et moments plus légers.

Sa plume m'a transporté au Québec, dans ce morceau du monde dont l'histoire riche et les destins sont à l'image de la météo… aussi froide que douce, selon les saisons… de la vie.
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Ce roman québécois narre la vie houleuse d'une institutrice de Mauricie, fin XIXème début XXème ; Émilie Bordeleau (puisqu'il s'agit du nom de l'héroïne) sans cesse écartelée entre son amour pour son mari Ovila, et ses devoirs de femme. Après les bonheurs des premières heures, son mariage a bien du mal à maintenir la paix au foyer : Ovila est un alcoolique chronique amoureux fou d'elle mais qui malheureusement ne respire que loin d'elle.... Et comment garder la tête froide en ces temps où les enfants naissent presque par par inadvertance et où chaque hiver emporte son lot d'êtres chers, comme il emporte les feuilles d'érable ?

Un roman émouvant et terriblement triste qui au-delà du récit offre un regard détaillé sur le quotidien rural du Québec au début du siècle. En tant que français, j'ai été très intéressé aussi par le côté linguistique et la découverte de nouveaux mots québécois, qui sont quelquefois également usité dans l'ouest français.

Après renseignements, j'ai appris que ce roman de très grande renommée outre-atlantique avait été adapté en série télé et qu'il avait même été diffusé en France dans les années 90.
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[...]

Historiquement, ce roman me paraît très bien. La période illustrée est longue, mais elle est bien campée par l'histoire.

[...]

L'histoire racontée est intéressante puisqu'Émilie et son entourage vivent plusieurs évènements qui viennent bouleverser leur vie : naissances, deuils, maladies, mariage, rencontres… Les épisodes nombreux, entrecoupés d'anecdotes qui font sourire, font que le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer. L'histoire entre Ovila et Émilie apporte le plus gros des joies et tristesses dans ce roman, car cet amour passionnel leur apportera des hauts et des bas allant dans les extrêmes. Malgré que tout ne s'enchaîne pas comme le lecteur le voudrait (non, pas de « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants »), il n'en demeure pas moins que cette histoire est magnifique et vaut la peine d'être lue (ou vue). Il est impossible de ne pas être touché par cette histoire.

En ce qui a trait au style, l'auteure va directement au but n'ajoutant aucun flafla inutile, ce qui n'est pas négligeable pour couvrir une si longue période sans tomber dans des lourdeurs superflues ou rallonger le roman inutilement. Malgré tout, elle inclut bien l'essentiel qui permet de bien saisir les évènements et de se les imaginer. Les phrases sont courtes, précises et suffisamment imagées, bien que certaines m'aient un peu dérangée par leur structure qui me semblait boiteuse.

[...]


Il m'est impossible de vous parler de ce livre sans faire un parallèle avec la série de Jean Baudin diffusée en 1990. Bon, j'avoue que, à cette période, je ne l'ai pas écoutée, mais j'ai vu quelques épisodes des rediffusions récentes. Donc, je me permets quelques commentaires!
En lisant, je revoyais les scènes telles que je les avais vues au petit écran avec Marina Orsini, Roy Dupuis et les autres. Et je dois avouer que j'ai préféré la série télé au livre, ce qui est chose assez rare dans mon cas. Je crois que cela s'explique principalement par l'émotion véhiculée. En fait, je trouve que, par le style du roman, en voulant allez droit au but, on y coupe parfois l'émotion et les sentiments vécus par les différents personnages. Alors que, dans la série, les acteurs de talent rendent fort bien cet aspect.
Il est possible que le fait d'avoir vue la série avant et de revoir les scènes influence cette impression, peut-être que je n'aurais pas remarqué ce manque si je n'avais pas visionné une partie de la série.


[...]

Bref, je comprends bien que cette histoire fasse partie de nos classiques littéraires et télévisuels et j'ai envie de lire la suite [...]
Lien : http://sunflo.eklablog.com/h..
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
«-C'est à nous autres, cette pouliche-là, Émilie? demanda Napoléon.

Émilie acquiesça. Les enfants se groupèrent autour de leurs parents. La pouliche freina sa course et changea brusquement de direction. L'étalon en fit autant. Leur galop était impressionnant.

- Avez-vous vu ça? cria Caleb. On dirait des ch'vaux sauvages.

La pouliche se retourna et se leva sur ses pattes postérieures. Elle commença à marteler l'étalon de ses sabots. L'étalon se défendit. Elle se calma enfin et l'étalon, renâclant, se plaça derrière elle. La pouliche trépignait. Enfin, l'étalon lui monta ses pattes sur le dos et la mordit au cou. Émilie frémit quand elle sentit la main d'Ovila exercer une toute petite pression sur sa nuque. Elle tourna la tête, le temps de se rendre compte qu'il la regardaot intensément.
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Caleb revint de l’étable. La vache avait mis bas, mais il avait dû passer plusieurs heures à l’aider. Une taure vêlait habituellement assez rapidement. Grazillia, elle, avait semblé décider qu’elle prendrait tout son temps, au grand dam de Caleb qui, malgré la chaleur qui régnait dans le bâtiment, avait commencé à sentir l’humidité lui ronger les os.Il referma rapidement la porte de la cuisine d’été de crainte que le vent ne s’y engouffre, enleva ses caoutchoucs et se contenta de délacer ses mitons. Il soupira d’aise. Il entra dans la cuisine principale sans dire un mot, se dirigea vers la pompe, fit couler l’eau dans le bassin de métal et se savonna les mains. Célina lui jeta un coup d’œil inquiet, prête à répondre à son regard dès qu’il remarquerait sa présence. Son mari avait l’air préoccupé. Elle ressentait toujours un pincement au cœur lorsqu’il affichait cet air annonciateur d’une saute d’humeur, ou d’une déception, ou d’un grand trouble. Ce soir, elle ne voyait pas comment le vêlage de Grazillia avait pu le mettre dans un pareil état.

Caleb s’essuya méthodiquement les mains comme il le faisait toujours avant de se mettre à table, passant la serviette entre chaque doigt, frottant deux fois chacune des paumes et chacun des dessus de main. Émilie, l’aînée des enfants, fit comprendre à ses frères et sœurs qu’ils avaient avantage à baisser le ton. Elle sentait que c’était une de ces soirées où chacun devait être le plus discret possible.
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"Ca fait six ans, Ovila Pronovost, que je regarde tes épaules, ton cou, tes jambes, pis tes cuisses. Le seul talent que j'ai, c'est d'avoir eu la patience de les attendre." Elle émit un petit rire victorieux et moqueur.
- Pis moi, ça fait six ans que je trouve que tu vieillis plus vite que moi. Que j'ai peur que tu oublies de me regarder. Ca fait six ans que je rêve à toi toutes les maudites nuits en trouvant que tu es la plus belle. Ca fait six ans que j'ai peur que tu trouves quelqu'un à ton goût. Pis là, ça fait un jour que je veux pas me réveiller parce que j'ai trop peur d'être encore en train de rêver. "
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A leur arrivée à l'école, Emilie lui demanda d'ouvrir la porte. Pendant qu'il s'exécutait, elle s'empressa de retirer la toile, après s'être assurée qu'il n'y avait personne en vue. Ovila revint vers la calèche. Il aperçut le coffre de cèdre. Il le regarda, regarda Emilie, puis le coffre. Il ne savait que dire. Emilie était émue.
"Ma foi du Bon Dieu, Ovila, si tu avais un chapeau sur la tête, tu te serais découvert comme devant une église.
- Entre toi pis moi, Emilie, c'est pas un coffre que je vois, c'est toute une cathédrale.
- Fais attention, faudrait pas que tu attrapes la folie des grandeurs.
- Inquiète-toi pas pour moi. La folie, ça fait longtemps que je l'ai. Pis la grandeur, tu viens juste de me la donner."
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Il eut un pincement au cœur. Émilie n’avait-elle pas essayé de lui démontrer que lui, Caleb, ne traitait pas tous ses enfants de la même façon? Il avait été convaincu qu’elle exagérait jusqu’à ce qu’il se mette à table. Le souper, froid, lui avait semblé infect. En voyant ses filles manger sans s’en formaliser, il avait compris qu’Émilie n’avait peut-être pas exagéré. Ces pensées l’agaçaient. Caleb n’aimait pas remettre en question des choses établies depuis toujours. Il aimait encore moins se remettre en question. Comment se faisait-il qu’aucune de ses sœurs à lui ne se fût jamais plainte? Émilie lisait trop. Elle était devenue trop savante. Elle prenait trop d’idées dans les livres. Malgré ses treize ans, elle était la plus grande de tous les élèves de son école. Elle ne cessait pas de pousser. Émilie lisait trop. Mais son esprit, pensa-t-il, n’était pas assez grand pour saisir toutes les nuances de la vie. Il comprit qu’il n’avait qu’une chose à faire: retirer Émilie de l’école. L’obliger à apprendre à être une bonne femme de maison. Une femme heureuse de satisfaire sa famille. Il fallait qu’elle soit comme sa mère. De toute façon, que lui donneraient toutes ses connaissances quand, dans cinq ou six ans, elle serait mariée, établie? Les livres ne lui apprendraient jamais le langage de la terre.
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