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Jean-Philippe Beaulieu (Éditeur scientifique)
EAN : 9782862723686
380 pages
Presses Universitaires de Saint-Etienne (14/04/2005)
3.5/5   2 notes
Résumé :

Hélisenne de Crenne est certainement, avec Marguerite de Navarre, l'autrice la plus importante de la première moitié du XVI, siècle. Parmi les quatre écrits de genres différents qu'elle fit publier entre 1538 et 1541, le plus populaire fut Les Angoisses douloureuses qui procèdent d'amour, vaste roman réédité une dizaine de fois jusqu'en 1560. Ce véritable best-seller de la Renaissance suscite aujourd'... >Voir plus
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Las, qu'il est heureux celui qui, par l'exemplaire d'autrui, évite cet amour sensuel, qui de coutume rend ses servants infélices et malheureux! Amour n'est autre chose qu'une oblivion de raison, qui à personne prudente ne convient, parce qu'il trouble le conseil et rompt les hauts et généraux esprits. Il énerve toute la puissance, il fait la personne lamentable, ireuse, prodigue, téméraire, superbe, noisive, immémorable de Dieu, du monde et de soi- même. Et finalement les entretient en misère, détresse, langueur, martyre et inhumaine affliction ; et le plus souvent les conduit à cruelle mort, par un damnable désespoir. Hélas n'en parle comme ignorante, mais comme celle qui a le tout expérimenté; si ne reste plus que la mort. Mais ce nonobstant que je connaisse toutes telles peines et tourments, je m'en saurais désister, tant ma pensée, mon sens et libéral arbitre sont surpris, soumis et asservis, parce que du principe (sans guère résister) me suis laissée aller; et facile est vaincre qui ne résiste.
P.127-128
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Et pour ce, si amour vous semblait vitupérable, vous seriez en merveilleuse erreur, car tout ce quel de chacun est commandé, célébré et honoré, sans être digne de répréhension ne se pourrait blâmer ni détester. Ce nonobstant, de ce vous doit-on assez excuser, car facilement se déprise ce que l'on n'entend point. Mais si une fois vous entendiez quelle est la béatitude d'amour, et combien délectables sont les plaisirs, pour en avoir la fruition à quelque péril ne pardonneriez. Mais pource qu'il ne serait en ma faculté de vous exprimer la suavité et douceur melliflue d'amour, sans consumer autant de temps que firent les Grecs au siège d'Ilion, en attendant d'Amour la prédite san- guinolente victoire, je veux imposer fin à ces propos, car je vois Phébus tout fatigué s'en retourner, (Saint-Étienne, p.183)
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Ô mon Dieu, que c'est chose fatigueuse et pénible de feindre et simuler les choses. Je le dis, parce que n'ai aucun vouloir ni affection de communiquer le secret de mes amours en confession. Car je n'en ai contrition ni repentance, mais suis ferme et stable à l'amour de mon ami, car plus tôt m'exposerais à mille espèces de mort que de m'en désister ; parquoi ne me semble que folie de le divulguer à ce vieillard, qui est du tout refroidi, impotent et inutile aux effets de nature, Il me réprimera et blâmera [de] ce qui autrefois lui a été plaisant, en me pressant et stimulant de chasser amour sans en avoir jouissance ; et si je le croyais, je n'aurais que la peine et le tourment, sans ce qu'il me fût imparti quelque plaisir de délectation. (P.77)
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Très cher ami, vos angoisseuses douleurs me font succomber en une extrême tristesse. Et encore plus me déplairait si, du principe, ne me fusse efforcé par continuelles stimulations, vous pensant démouvoir de vous adonner à tant tristes coutumes, lesquelles une fois en l'homme plantées, non sans grande difficulté ne se peuvent extirper ni abolir.
Car cet appétit sensuel est une infirmité incurable, de laquelle naissent oblivion de Dieu et de soi-même, perdition de temps, diminution d'honneur, discordables contentions, émulations, envies, détractions, exils, homicides, destruction de corps et damnation de l'âme, et en la fin nul fruit n'en vient, comme présentement le pouvez connaitre. (Saint-Étienne, p.159)
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Sa femme état laide et odieuse. Et de sa difformité et laideur, vous en veux faire le récit : elle était de petite stature, bossue et boiteuse, et si avait le visage fort ridé, les sourcils larges de deux doigts, sans y avoir distance de l'un à l'autre ; elle avait yeux petits et noirs, merveilleusement enfoncés en la tête, et le nez fort camus, la bouche outrageusement grande et les lèvres grosses; et si n'avait seulement que deux dents grandes outre mesure; et avait le col court et les tétins lui reposaient sur le ventre; et si était âgee de soixante-douze ans. Parquoi toutes ces choses considérées, je pense (et à bon droit) qu'elle eût été refusée de tous hommes. (PU de Saint-Étienne, p.54)
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