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Le miroir de Caïn tome 1 sur 2
EAN : 9782351204269
343 pages
Complicités (30/12/2021)
4.75/5   8 notes
Résumé :
Umberto Eco est-il mort d’un cancer ou a-t-il été tué en raison des secrets qu’il dévoilait dans ses romans ? Telle est la folle énigme soumise à Raphaël Beauchemin par un mystérieux contact. A travers les rues de Strasbourg, il tente alors de dénouer les fils de cette énigme, dans les pas de grands poètes disparus. On ne déterre hélas pas les secrets enfouis dans les siècles d’histoire sans prendre de risques. Raphaël ne réveillera pas que des souvenirs, mais égale... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Quel Individu ne s'est pas, en songe, figuré appartenir à une sorte de société, secrète ou non, de gens élevés, supérieurs, d'intellectuels non de façade mais de profondeur ? Quel sage ne rêve pas de s'accomplir et de se surpasser parmi un groupe de gens qui lui ressemblent, tous aussi attirés que lui par les hauteurs, tous aussi travailleurs et artistes ? Quelle émulation, quelle saine compétition ce doit être de se sentir appartenir à une communauté d'individus ambitieux, réfléchis, férus d'art et de philosophie tout comme soi. Ah ! Cette exaltation d'avoir enfin des semblables, de quitter la solitude des sommets !
Voilà ce qui arrive à Raphaël, ingénieur passionné de lettres, homme qui ressemble peu au commun par son caractère et par sa façon d'occuper son temps. Raphaël lit, travaille, étudie, réfléchit, et plus encore sur son temps libre qu'au travail. Voilà comment on reconnaît un individu soucieux de s'élever : son emploi ne lui est pas sa plus grande source de fatigue et d'efforts. Non qu'il n'y fasse rien (au contraire !) mais plutôt qu'il se surpasse au surplus en dehors, et pour sa propre grandeur.
Un fantasme, même s'il s'agit d'un fantasme de grandeur, ne doit-il pas rester ce qu'il est ? Qu'est prêt à sacrifier un homme pour une belle émulation intellectuelle ? Son mariage, ses enfants, sa sécurité, ce qu'il croyait être sa personnalité ? Possiblement aucun de ces éléments de confort, si la question lui est posée. Cependant, c'est tout ce que Raphaël perdra, et malgré lui, parce qu'il aura voulu se grandir au sein d'un cercle d'ambitieux et de subtils esprits.
Homme instruit, amoureux de belles lettres et doté d'une belle érudition ( l'explicitation de vers de Milton en est témoin notamment), Raphaël tient un blog, très peu commenté comme le sont souvent les blogs un peu supérieurs, peu accessibles au commun qui n'y trouve pas sa distraction sans effort. Un jour, un commentaire l'interpelle, et même : son auteur désire le rencontrer. Sans doute un peu grisé d'intéresser au moins quelqu'un et curieux aussi de découvrir qui se cache derrière cet étrange lecteur, Raphaël accepte. C'est le point de départ à la fois d'une nouvelle direction dans son existence, mais aussi - ce qu'il ignore- de sa singulière renaissance.
L'auteur connaît sans conteste les femmes, notamment les épouses. Il décrit celle de Raphaël avec une belle justesse, d'une façon peu élogieuse et cependant très neutre et vraisemblable : ses remarques cinglantes quand le mari n'est pas avec elle, le fait qu'elle le traite comme un gosse, le rappelant à l'ordre quand il reste trop longtemps sur un écran. le regard noir d'une femme mécontente, qui boude, qui veut diriger, soumettre l'homme, le domestiquer. L'auteur est-il misogyne ? Non, il est objectif, de cette lucidité froide qui rend légèrement misanthrope, puisqu'il n'épargne pas le mari : en réponse, l'époux se laisse traiter comme un adolescent, fait les courses quand la femme lui tend la liste. Même un homme intelligent, même un esprit libre devient domestique, et bien volontiers, par habitude ou pour ne pas provoquer une dispute. Est-ce de la lâcheté ? Oui, un peu. C'est disons une façon de continuer à s'assurer un certain confort, un pacte avec son intégrité : « je cède et j'ai la paix ».
Le récit de la séparation du couple est psychologiquement fin aussi : Ingrid, qui avant était une sorte de maniaque dans le contrôle de son mari, se désintéresse soudain de ce qu'il fait, le laisse à ses occupations égoïstes. Comportement anormal, à moins qu'elle ne s'intéresse à un autre homme, qu'elle tisse sa toile ailleurs, qu'elle surveille, en mère possessive, un nouvel amant. de même que l'ambivalence des sentiments de Raphaël quand il est quitté est explicitée de manière perspicace : c'est alors une lutte intérieure en sa raison (c'est un sage en idées, un homme supérieur en pensées) qui lui dicte d'être philosophe, et ses passions qui lui soufflent des plans de sournoise et vile vengeance. Même ce détail, très bien amené par l'auteur, est révélateur d'une fine observation et d'une étude psychologique juste : l'homme s'offusque un temps d'être quitté tandis qu'il s'est permis d'avoir des amantes. Voilà tout le dualisme dans une relation amoureuse : le premier élan serait de reprocher à l'autre ce que l'on devrait, en partiale objectivité, aussi se reprochez à soi-même.
Grâce au cercle, Raphaël évolue : devenu plus intègre, se refusant à présent à n'être plus sincère au travail, il s'attire les foudres hypocrites et sournoises de la masse de ses collègues. C'est fin : voilà ce qu'il advient de qui se tient, impeccable et Individu, incapable de jouer ce jeu bête des paroles proverbes auprès de ses collègues. Il est lâchement dénoncé, sournoisement accusé, décrié de concert. Non que son propos ait réellement choqué : c'est plutôt son individualité qui humilie, son manque de solidarité qui contrarie les sots. Voilà qui est strictement exact, foncièrement vrai, très bien observé et analysé par l'auteur. Voilà ce qui rend le roman enthousiasmant : cette hauteur, ce regard neutre et rude sur le contemporain. Seulement, c'est bien la pensée de l'auteur que l'on y lit avec exaltation, et c'est là une faiblesse du roman : le personnage est en deçà des pensées que l'auteur lui prête. Raphaël est décrit comme un être perspicace, intelligent, vif. Il éprouve ce besoin de « plus » que son statut de père, d'époux et d'ingénieur, de s'élever par autre chose de plus personnel, de plus égoïste et exigeant, et par l'effort. Les gens du cercle l'admirent pour ce qu'il est : un homme sage, méticuleux et perspicace. Il est l'élu. Et cependant c'est peu crédible en ce qu'il n'est pas, pour des choses simples, bien visionnaire ou bien avisé. Raphaël ne se doute de rien, subit presque les événements sans être capable de les anticiper, au point que s'en est agaçant pour un lecteur qui a deviné, et à qui l'on a « vendu » un personnage élevé. D'abord pour l'amant de sa femme, ensuite pour les circonstances de la mort de Grégoire, puis encore pour d'autres faits de plus grande importance. le voilà presque sot, du moins aveugle, ce qui rend bancale une partie de l'intrigue : comment peut-il susciter l'admiration, comment peut-il avoir été choisi, sans être plus visionnaire qu'un autre, en se laissant dépasser par des événements qu'il aurait facilement pu prévoir ?
Si la lecture du roman est agréable, le style manque terriblement de personnalité. J'ose même : l'ensemble manque cruellement de style. L'auteur use (et abuse ?) de façon récurrente d'expressions communes, sortes de proverbes importuns dans un roman aux idées élevées. J'en ai relevé quelques-unes pour ne pas paraître cruelle ou sembler exagérer : « un feu d'artifice d'émotions », « tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes», « refaire le monde », « clair comme de l'eau de roche », « la cerise sur le gâteau », « tomber des nues », « la vie reprenait son cours », « prendre le taureau par les cornes », l'esprit « en pilotage automatique », etc. Cela enlaidit l'ensemble, évidemment, et gêne un lecteur un peu pointilleux. le style est comme le miroir d'un esprit, son ostentation, la tangibilité d'une personnalité. Là, l'écriture comme art me paraît peu travaillée, le tout est agrémenté de facilités, de tournures communes, ce qui affaiblit un peu la portée du fond, rendant le roman trop « commun », trop contemporain de forme. C'est dommage.
Néanmoins, c'est bien une oeuvre un peu nietzschéene : l'homme se révèle dans sa toute puissance une fois qu'il s'est affranchi des femmes, de toute attache, de morale et même de son identité. Tél un phénix, il renaît de ses cendres après avoir tout perdu, sans une larme et de la plus élégante façon : couvert d'un superbe chapeau.
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Le roman de Ian de Curières, le Miroir de Caïn, surprend par son originalité et son érudition : son héros,  Raphaël,  à cause de son amour et de sa connaissance de l'oeuvre de Umberto Eco, se trouve introduit dans un Cercle d'intellectuels sur lequel règnent une voluptueuse libraire et un mystérieux dandy.
Sa vie familiale avec sa routine quotidienne se trouve rapidement bousculée par les recherches et les découvertes qu'il fait à propos d'une mystérieuse et fort ancienne secte de Caïnites et de sa rivale, tout aussi ancienne et mystérieuse, des Veilleurs.

La dimension ésotérique et mystique de l'intrigue se déploie habilement et ouvre au lecteur des perspectives passionnantes ; les temps bibliques et les évangiles apocryphes, l'enfer de Dante, les poètes anglais et français des XVIIIe et XIXe siècles y jouent un rôle important et pas seulement littéraire. Ian de Curières introduit avec brio ces hérésies et leurs ramifications dans les aventures très contemporaines de son  héros,  père de deux adolescents et mari naïf d'une femme bien d'aujourd'hui.
Leur prolongement actuel est intéressant en cela qu'il met en scène la confrontation du Bien et du Mal au-delà de la morale ; Raphaël est persuadé d'être du bon côté,  mais est-ce si sûr ?  Ainsi,  n'a-t-on pas voulu l'aider "à éclaircir sa nature et à agir en conséquence, à se libérer de ses inhibitions" ?  En filigrane,  l'auteur met en jeu des relations humaines soumises à des rapports secrets de domination ( les éclairés, ceux qui savent, et les autres). Et, dans cette optique, le lecteur fera bien de se méfier et d'avoir une lecture méticuleuse ! Tout est important !

Des intermèdes dans le passé nous rappellent combien les artistes du XIXe s'intéressaient aux nouvelles découvertes, comme le galvanisme et aux sciences occultes telles que la nécromancie. Nous revivons ainsi les soirées de la villa Diodati avec Lord Byron et les Shelley. Ces retours dans le passé nous donnent envie de (re)lire les poètes anglais, Baudelaire et certaines oeuvres de Hugo ; artistes dont des citations émaillent l'intrigue avec adresse.  Mais l'auteur puise également dans un autre répertoire, très inattendu, des citations ou des accompagnements  tout aussi percutants : Nick Cave, Black Sabbath,  les Rolling Stones ...

Qu'une querelle d'initiés qu'oppose la grave question de la création du monde et qu'animent des débats sur Lucifer, les Anges déchus, Jésus, Judas, Caïn, qu'une querelle qui a traversé vingt siècles, donne naissance à une intrigue policière particulièrement cruelle est un magistral tour de force.


Nous suivons la quête ardente de Raphaël dans la ville de Strasbourg, et ses trésors architecturaux ou gastronomiques, sans pouvoir lâcher le livre. Les personnages ne sont pas ce qu'ils paraissent être, ils nous surprennent ou nous inquiètent.

L'auteur émaille son récit de réflexions sur le monde d'aujourd'hui qui sont sans complaisance et traduisent son attachement à notre histoire et à sa transmission.

Sous une apparence linéaire, presque plate,  qu'on pourrait comparer à la "ligne claire" en BD, l'auteur réussit cette prouesse de glisser indices,  chausse-trappes et fausses pistes d'une façon si construite et si habile qu'on a souvent envie de revenir en arrière pour comprendre où on s'est laissé distancer ; dans les récits des rêves de Raphaël par exemple.

Un roman haletant,  parfaitement original,  et qui nous réjouit parce qu'il exige que nous soyons intelligents.
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La vie de Raphaël Beauchemin n'est que routine, aigreur et lassitude, jusqu'au jour où un internaute, Malebranche, envoie un commentaire sur son blog dédié à Umberto Eco. Ils se rencontrent, plusieurs fois, et Malebranche, qui connaissait Eco, confie à Raphaël que l'écrivain italien n'est peut-être pas mort d'un cancer mais bel et bien assassiné, et le convie dans une sorte de club, de société qui s'avère être plus ou moins secrète. Raphaël est absorbé par les recherches qu'il mène suite à ces révélations et va découvrir des éléments mystérieux sur la société secrète ennemie qui semble avoir tué Eco. À partir de là, sa vie va se trouver bouleversée.
Un roman écho (sans mauvais jeu de mots) au Pendule de Foucault, où se mêlent littérature, poésie, Histoire, religion et ésotérisme.
J'aime beaucoup les histoires du genre, où l'on déterre des éléments du passé apparemment sans rapport pour en faire un puzzle où tout est finalement lié.
Alors certes, il y a quelques coquilles qui auraient facilement pu être retirées (principalement des mots en trop, des doublons), mais ça se corrige facilement si l'éditeur fait son boulot) mais l'intrigue est bien pensée, menée et réfléchie, le travail de recherche a dû être colossal pour assembler tous ces ingrédients et en faire un véritable thriller ésotérique. L'écriture est recherchée et habile ; on jongle entre le côté mystérieux et hermétique et les tracas de la vie quotidienne (la famille, le travail, les enfants, la société,...), ce qui ancre plus encore l'intrigue dans le réel, tout en faisant passer quelques messages au passage. Et même si je n'ai eu que peu d'empathie pour le personnage principal, ses opinions, ses décisions, j'ai malgré tout été emportée par ses recherches fascinantes et son aventure tumultueuse et occulte.
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Policier atypique, érudit et captivant, ce roman - dont on tourne les pages en oubliant le temps - nous entraîne dans une intrigue originale et riche en rebondissements. le récit envoûtant captive l'imagination, et nous plonge dans un univers aux frontières de l'ésotérisme et de la spiritualité.
Sous la plume de Ian de Curières, amoureux de littérature et de poésie, l'évocation des auteurs anglais et français du XIXe siècle nous renvoie avec nostalgie à ce que ces deux pays peuvent avoir de romantique et d'exalté.
Le style est vivant, élégant, imagé, le vocabulaire riche et varié. Les chapitres, courts, et l'alternance des récits historique et contemporain, donnent une respiration agréable à l'ensemble du texte, tout en tenant le lecteur en haleine.
L'action se déroule principalement dans la ville de Strasbourg, dont le héros, presque aussi amateur de bonne chère que de littérature, nous dévoile les rites et les mystères.
Les trois femmes de l'intrigue pourraient résumer ce qu'un homme cherche chez une femme : le quotidien, commode et souvent sans surprise (sa femme), la passion physique (sa maîtresse), la loyauté et la liberté (son amie).
L'évolution du personnage principal, attachant (malgré ou à cause de ses faiblesses), nous permet d'assister peu à peu à la naissance d'un Homme, noble et libéré.
L'épilogue, enfin, inattendu, est un message de sagesse et d'Espérance. C'est un récit initiatique qui ne peut laisser indifférent.
Je recommande donc vivement ce roman passionnant.
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Pour les amateurs d'Umberto Eco, du Da Vinci code et de la littérature du XIXe siècle ou encore de Dante et du rock. Il s'agit d'un roman initiatique, le premier volet d'une trilogie explorant le triptyque initiation - quête - confrontation. Une enquête dans les rues et l'histoire de la capitale alsacienne.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Que ce rayon relie Jésus et un individu appelé Juda vous semble-t-il être une coïncidence ? Après tout ce que vous avez vous-même analysé ? Nous sommes plusieurs dans le Cercle à considérer que ce n'est pas le cas. Mais que c'est issu d'une volonté manifeste, en lien avec le groupe que nous recherchons.
- Il est vrai que c'est troublant...
Malebranche intervint avec un ton posé et un calme autoritaire.
- Nous ne vous avons pas montré cela comme une leçon culturelle de plus, Raphaël. Vous devez savoir que ce phénomène ne date pas de la construction de la cathédrale. Le vitrail concerné date de la fin du XIXe siècle. C'est depuis des travaux de réfection d'il y a quelques décennies seulement, que l'on peut assister à ce que vous venez de voir. Notre première visite visait à vous montrer une tradition cachée qui était implantée dans notre ville. Celle d'aujourd'hui vise à vous rappeler, si besoin était, que cette tradition ne s'est pas éteinte avec le Moyen Âge ; des personnes qui nous sont contemporaines continuent de l'entretenir. Les caïnites ne sont pas une relique du passé, très cher. Ils existent encore bel et bien. Au-delà de l'intérêt intellectuel de cette histoire, n'oubliez pas la mort d'Eco. Tout ceci est bien réel et dangereux.
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Il repensa à sa discussion avec Blake, en particulier le moment où la notion de civilisation avait été évoquée. Ses réflexions le poussaient à considérer que, pour les civilisations du Livre, le mythe fondateur était probablement bien plus l'affrontement entre Abel et Caïn que l'histoire d'Adam et Eve. En effet, le couple considéré comme originel n'était initialement pas vraiment humain : ils n'étaient pas nés, mais créés, et n'étaient devenus mortels qu'après leur faute. Les premiers humains, ceux réellement plongés dans la condition mortelle dès leur naissance, étaient donc leurs fils Caïn et Abel. D'ailleurs, contrairement à leurs parents, pour lesquels les épreuves furent d'ordre divin, ces deux personnes furent éprouvées dans leur condition d'humain : par l'altérité, la sociabilité, le travail et sa récompense.
Enfin, Caïn fonda une cité avec son fils, suite à son exil après le meurtre d'Abel, ses parents restant des fermiers. Or la cité est le symbole de la civilisation et de l'entrée de l'homme dans l'Histoire.
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Mais voilà que l’histoire lui donnait raison. Se rendant en urgence sur place, Percy Florence avait trouvé un homme devenu hémiplégique et avec de graves problèmes d’aphasie. Un homme rongé par la syphilis, que le corps abandonnait et que les drogues aidaient à rester un tant soit peu vaillant. Une loque humaine. Le poète français était rongé par ses vices et sa bile et il quitterait sans doute bientôt ce monde.

L’Anglais éprouva un profond dégoût pour le Français. Voilà que ses appétits animaux le rattrapaient et mettaient en péril la Confrérie. Tout cela pour des histoires de coucheries ! Il n’osa cependant pas lui montrer ouvertement son dégoût, car Baudelaire, malgré son état, avait encore ce regard qui vous transperçait et vous atteignait au plus profond de votre être. La discussion fut courtoise - signe que Baudelaire était au plus mal ? - et Percy Florence obtint ce qu’il était venu chercher.
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L'enterrement se tenait en comité restreint. Quelques amis proches, les enfants et parents du défunt, avaient fait le déplacement. Le capitaine Lhermitte était également présent. Le cimetière était presque désert en cette période de l'année, seuls quelques visiteurs isolés parcouraient les lieux pour saluer leurs proches disparus. La tombe était située à l'écart des grandes allées, près du mur d'enceinte en pierre, entre deux anciens caveaux oubliés et gagnés par le lierre. Non loin de là, quelques arbres projetaient une ombre encore peu étendue en ce début d'après-midi de juin.
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Si leur mouvement fut spirituel, ou religieux, des siècles durant, cela changea avec la Renaissance où ils prirent une tournure plus politique. L'expansion de la philosophie humaniste permit aux caïnites de sortir de l'ombre et leur fit espérer une traduction concrète de leurs idées.
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