Le loup habillé en grand-mère

Le petit San-A. du mois, pour finir l'année en beauté dans cette entreprise de relecture de la série dans l'ordre de parution : « Le loup habillé en grand-mère », quarante-neuvième de la série, paru fin 1962…

Imaginez la stupeur de notre célèbre commissaire quand il voit débarquer dans son bureau, le détective privé Pinaud (il a démissionné de la rousse depuis « Y'a bon San-Antonio ») sapé comme un Milord, et suivi d'un petit quidam insignifiant, monsieur Fouassa. Monsieur Fouassa à qui il arrive une aventure pas banale : toutes les semaines, notre homme reçoit par la poste un paquet contenant 20 000 francs en petites coupures. Pinaud enquête, et ne s'en sort pas. Il demande à San-Antonio de l'aider…

Un bon « petit » San-Antonio à l'international qui conduira le commissaire et ses sbires, sans leur accord, bien entendu, en Allemagne orientale. Tout y est : digressions, énumérations, notes de bas de page, prises à témoin du lecteur, belle donzelle, calembours… et surtout le trio réuni, San-A. Béru et Pinaud, pour le meilleur et pour le pire ; augmenté d'une apparition du cousin Hector, l'associé de Pinaud détective privé, façon Zorro. Pinaud nostalgique qui demandera sa réintégration dans la maison Royco… et qui l'obtiendra. Une façon élégante de la part de Frédéric Dard de mettre fin à la participation d'Hector dans les opus suivants… et de réintégrer l'indispensable Pinuche.

Ce n'est pas encore géant, mais on y vient, petit à petit…

Je ne vais pas juger de la crédibilité du scénario et des personnages, parce que je ne lis pas un San-Antonio pour ça. Alors voici un épisode bien mouvementé dans la lignée des affaires bien délirantes de la série.

Un quidam arrive au commissariat en compagnie de Pinuche, fraîchement recyclé dans le privé, et donc de Mr Fouassa vient signaler qu'il reçoit chaque semaine des millions par la poste, d'anciens francs, mais quand même, ça fait une sacré somme. Cette étrange affaire va mener San Antonio et son équipe de Vaucresson à l'Allemagne de l'Est dans une débauche de rebondissements, de retournements de situation, et même de moments bien gore, je ne parle pas seulement des scènes de mitraillages, de torture, de violence en tout genre mais aussi de cette scène d'anthologie où Béru prend sa température !

Parfois, on se demande comment San-Antonio fait pour se sortir de situations si catastrophiques, mais c'est San-Antonio, alors tout finit bien, rassurez-vous, on retrouve le thermomètre.

Et toujours la verve sans limites de son auteur, des tergiversations hors sujets, ses calembours à trois tonnes, son irrespect légendaire de l'orthographe et des convenances, je me régale.

Un petit San-A, le 50ème paru en 1962, avec une intrigue assez peu construite qui se termine en eau de boudin mais qu'importe! Si on apprécie l'humour de Dard, on se laisse embarquer dans cette historiette jusqu'en Allemagne avec quelques bons calembours quand même mais un réel manque de souffle.

Je reste dubitatif sur ce 50ème tome qui n'est pas la suite du 49ème.
Une étape est franchie depuis fleur de nave et les scénario prennent une tournure différente. Nous allons nous promener dans la banlieue parisienne et notamment à Vaucresson, puis faire un petit tour vers l'Allemagne de l'Est, le commissaire s'y est déjà essayé quelques années auparavant.
Est ce une demande des lecteurs, mais le retour de Pinuche est plutôt bienvenu pour l'équilibre du trio policier. La réapparition de "Sarah Bernahrdt" également, le bon gros toutou acquis dans "J'suis comme ça".
J'ai aimé les mésaventures conjugales de Bérurier dues à un mot taquin et provocateur de Sana vers Berthe.
Par contre je n'arrive pas à encaisser la métamorphose de l'oncle Hector en super héros, pour moi cette mayonnaise ne prend pas.

"Le loup habillé en grand-mère" est une enquête du commissaire Sans Antonio que j'ai bien aimé. L'idée de base est assez savoureuse et même si ensuite on repars sur une trame très classique dans l'univers de Frédéric Dard, on a envie de voir où cela va nous mener. Ce que je regrette, c'est comme bien souvent son final qui cherche à se complexifier là où cela lui aurait fait du bien de rester simple, classique. Quoiqu'il en soit, je me suis bien amusé face à cette nouvelle aventure.