Ce que j'ai ressenti:
Une rencontre dans l'envers du décor carcéral…
C'est un peu par hasard, que j'ai franchi les portes de la maison d'arrêt de Kalamazoo,
L'hôtel aux barreaux gris…Ce n'est qu'à la toute fin et dans les remerciements que j'ai compris que l'auteur de ses pages, était un résident permanent, et alors, cette lecture prend une autre tournure, peut être, un peu plus criante encore…
Curtis Dawkins raconte de l'intérieur, la réalité de la prison, entre témoignage et fiction, il ouvre les portes de ces vies enfermées dans l'ombre. Des personnalités étranges et violentes, des scènes de vies encore plus étranges et d'autant plus violentes, et toujours le gris de ses âmes égarées et cette détention qui pèsent sur leurs agissements…Et pourtant, l'auteur arrive à mettre une certaine empathie dans ses pans de vies, qui nous emmène en tant que lecteur à réfléchir sur les conditions de ces hôtels particuliers…
« À la vérité, je lui enviais cette faculté de fondre en larmes, de cracher sa peine. »
Il y a dans ce livre, une souffrance palpable. Des cris de solitude, des envies d'évasions, des désillusions violentes…J'ai ressenti un puissant désespoir et des ailes froissées… En enfermant ces hommes, on a leur aussi brisé aussi leurs espoirs, leurs envies de vivre, leurs futurs. C'est assez déstabilisant de sentir que la mort ou la solitude, que les mensonges et les coups ne sont plus que leurs boulets à tirer, encore et encore…En 14 chapitres, et autant de prisonniers, on est face à des traumatismes atroces, à des douleurs profondes, qui les poussent très souvent à des actes de désespoir, selon le degré de leurs ressentis…Avec ces témoignages, on passe de l'autre côté du décor, au plus près de l'intime de ces hommes détenus dans des chambres étroites…
« Je savais ce qu'il éprouvait – un jour vient où l'on s'aperçoit qu'on ne craint pas la mort, qu'on la souhaite même, en fait. »
En quelques 200 pages, c'est une lecture qui laisse des traces. Loin de l'idée d'une excuse à leurs actes, Curtis Dawins nous dresse des portraits d'hommes dans un endroit, à part. Ces textes ont traversé les murs, et arrivent jusqu'à nous, teinté d'un éclairage fictif mais brûlant. C'était intéressant d'en savoir plus sur leurs failles psychologiques et le quotidien de ces hommes condamnés à perpétuité, ou dans le couloir de la mort. Juste pour ne pas oublier que même dans
L'hôtel aux barreaux gris, il y a eu des êtres humains qui ont rêvé Liberté…
« Ray s'est rendu compte que, dans sa nouvelle vie, on pouvait rêver de mourir. du coup, il respirait la liberté. »
Ma note Plaisir de Lecture 8/10
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