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EAN : 9782363081902
154 pages
Arléa (02/05/2019)
3.84/5   16 notes
Résumé :
Apollonie Sabatier, dite la Présidente, inspira dix poèmes des Fleurs du Mal. Si Baudelaire fut pendant cinq ans son amoureux idolâtre, il ne fut son amant qu'une seule fois. De cet unique rendez-vous charnel, nous savons peu de choses. Mais, à partir de quelques lettres échangées par les amants, Céline Debayle nous le raconte avec brio et érudition. Dans un style léger et brillant, elle force la porte de l'intimité sans jamais tomber dans le voyeurisme. Roman du dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Appolonie ( Aglaé) Sabatier est une demi-mondaine et artiste peintre, et la muse de Charles Baudelaire.

Charles a 24 ans et écrivait sa douleur d'exister, son Spleen et les "Fleurs du Mal"...
Ce soir, Apollonie avoue son grand secret: "dès qu'elle a vu le jeune Baudelaire, elle l'a aimé "
La prestance du poète, "son regard sombre lui fouillant l'âme ".
Un mystérieux dandy," d'une excessive politesse, inattendue chez les coureurs de rimes, les insolents bohèmes de cabarets".

Et des doigts sensuels, couchant sur le vélin, des rimes embrasées :
"Mais de toi, je n'implore, ange, que ta prière"
Image chérie, voix aimée, corps enchanté...
Quand vont-ils effleurer sa gorge de femme?

Céline Debayle romance (à peine) les lettres échangées par les amants. Mais, Charles a trop idolâtré Apollinie, car il ne dormit qu'une seule nuit, auprès de sa muse...

La jalousie?
"Je te hais autant que je t'aime".
La jeune femme a posé, en déshabillé vaporeux, pour Vincent Vidal, "le portrait de Mme Sabatier."
Les mains du sculpteur Clésinger ont caressé ce corps voluptueux pour donner vie à "La femme piquée par un serpent".
Nue, Appollonie se tordait sur le sol, comme le plaisir coulait dans ses veines, et non pas le venin d'une vipère...

Appollonie aime les parfums" fastueux et sensuels" et la fantaisie, " ses désirs sont ses dieux".
Pour Charles ce soir, une alliance de vanille, patchouli et musc pour lui rappeler les îles chaudes de sa jeunesse.
Ne ressembler à aucune femme, cultiver l'originalité en tout et partout, elle y tient autant qu'à ses diners du dimanche.

Mais, Charles lui a écrit :
"Pour châtier ta chair joyeuse
Pour meurtrir ton sein pardonné
Et faire en ton flanc étonné
Une blessure large et creuse".

Charles réputé immoral, a été condamné pour outrage aux bonnes moeurs... Mais le mal, n'est peut-être que dans l'âme gémissante du poète? Appollonie l'espère autant qu'elle attend son amant..

Peu après sa nuit avec Appollonie, Baudelaire a voulu se tuer," par goût de la destruction, parce qu'il se sentait inutile aux autres et dangereux à lui même. "
Maintenant, Appollonie souffre, plus cruellement que par une morsure de reptile.
"Charles Baudelaire l'a effacée des étoiles!"
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Oulala, Ma Chère Lectrice, Mon Cher lecteur, je vous vois venir à quinze kilomètres en me disant « euh Baudelaire ? Tu es sûr ? » Oui, j'en suis certaine ! Je dois remercier Céline Debayle pour sa confiance à me glisser entre les mains ce petit OLNI… (Objet Littéraire Non Identifié).
Oui, tout à fait. Car dans notre temps contemporain, nous retrouvons la plume et la verve de nos anciens. Celle de la langueur sensuelle, celle de la délicatesse des mots que l'on tourne et retourne dans sa tête. La douceur délicate d'un moment particulier et la brutalité d'une réalité.

Nous voilà le 27 août 1857. Baudelaire est terrassé par la dernière nouvelle. le procès contre les Fleurs du mal a eu lieu, son recueil vient d'être accusé et reconnu coupable. Voilà non seulement six poèmes censurés et quelques deniers à verser… Baudelaire est dévasté.

Malgré cela, il pense, il rêve, il se dépêche. Apollonie, sa bien belle chérie, lui a réservé un rendez-vous dont il n'est pas prêt d'oublier. Cette muse, cette femme libre, protégée d'Alfred Mosselman, a décidé de se livrer ce soir à son poète si frêle, si intelligent, doux et courtisant.
Charles Baudelaire, l'esprit tiraillé et torturé, file rejoindre cette douce présidente. On l'appelle comme ça parce qu'elle est Présidente d'un club fermé où sont conviés à sa table que des artistes. Peintres, sculpteurs, poètes, littéraires… Pour ne citer qu'eux, vous trouverez à sa table Théophile Gautier, Gustave Flaubert, Alfred de Musset, Auguste Clesinger…

Son protecteur ne peut lui apporter, en tant que femme gourmande, ce que Charles lui susurre à l'oreille. Des mots, des ravissements de la rêverie libertine et sensuelle. Voilà plusieurs années que son doux poète écrit en pensant à Apollonie. Voilà, le temps qui passe au gré des lettres douces et sulfureuses de son poète. le 27 août sera la récompense de Baudelaire.
Mais saura-t-il cueillir la fleur qui s'offre à lui ? Esprit tourmenté et meurtri par les coups de la vie… Accèdera-t-il au fantasme tant désiré ?

Céline Debayle a su retranscrire une journée, une soirée, une nuit. Grâce à une plume emportée, belle et savamment utilisé pour nous replonger dans le contexte de l'époque, dans son romantisme et sa beauté.
Céline nous emporte dès les premières pages aux côtés de Baudelaire et aux côtés de Apollonie. Un exercice, qu'elle réussit avec brio !

Ce livre est puissant, il traverse les âges et on a l'impression de toucher les personnages. On a l'impression de les connaitre. On vibre avec eux, on est déchiré autant qu'eux.
Cette histoire nous laisse pantois tant sur la forme que sur les sens. Sens pour toucher, ressentir, réfléchir, comprendre, apprendre, rêver, admirer.

Mon Cher Lecteur, Ma Chère Lectrice, je vous recommande ce livre, « Baudelaire et Apollonie, le rendez-vous charnel » de Céline Debayle, qui saura vous glisser dans une bulle de sensualité de notre belle langue française. Un aparté, un moment délicat et tout en finesse. Une plume d'une fluidité saisissante vous emportera à ce 27 août 1857… Soyez curieux, ouvrez la première page, vous ne pourrez plus refermer ce livre avant d'avoir dégusté le dernier mot…

Lien : https://linstantdeslecteurs...
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27 août 1857, jour impérissable pour Baudelaire qui, après avoir subi indignation et amertume une semaine auparavant lors du procès de son recueil Les Fleurs du mal – forte amende et censure de 6 poèmes – va enfin combler son désir le plus cher : être l'amant d'Apollonie. Voilà cinq années qu'il idolâtre la très-Belle, la magnifique et respectée Apollonie Sabatier, amoureuse des arts et présidente d'un salon où se réunissent écrivains musiciens peintres, Gustave Flaubert Théophile Gautier Alfred de Musset Ernest Meissonnier Hector Berlioz pour ne citer qu'eux. Cinq ans qu'il lui écrit des lettres fiévreuses et des poèmes passionnés – dix figurent dans Les Fleurs du mal. Elle est l'une de ses plus grandes inspiratrices, une muse qu'il place sur un piédestal. Et il est loin d'être le seul homme épris de sa beauté et de la vivacité de son esprit. Apolline est une femme libre, mais pas libertine. Charismatique et fascinante, elle ne laisse personne indifférent. Alfred Mosselman, son amant et protecteur demande à Auguste Clesinger de créer une statue à son effigie. Ce sera Femme piquée par un serpent, un marbre de son propre corps nu, moulé. Corps allongé se tordant de douleur après la piqûre d'un serpent – allégorie évidente d'un spasme de plaisir.
Cécile Debayle, grâce à des lettres et diverses documentations sur l'époque, retrace ce rendez-vous charnel de Baudelaire et Apollonie avec réalisme et élégance. Les mots sont pesés et non dénués de poésie. Aucun voyeurisme, l'évocation est belle et sensuelle. Elle égrène les heures délicatement, entretenant l'attente, la montée du désir.
Éblouissant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Née en 1822, peintre, demi-mondaine, Apollonie Sabatier, dite « la Présidente », tient salon rue Frochot, à Paris, et sert accessoirement de modèle, Sa première rencontre avec Baudelaire date de 1851. Amante de nombreux artistes et hommes de Lettres, la belle Apollonie ne laisse pas indifférent le jeune dandy, qui lui voue alors une passion idéalisée, et lui dédie plusieurs des Fleurs du mal. Baudelaire, qui vit alors avec Jeanne Duval, la « belle mulâtresse », ne possèdera la Présidente qu'une fois, en 1857, soit dix ans avant sa mort. Les amants d'une nuit ne se reverront d'ailleurs plus, à partir des années 1862. Restent évidemment les magistraux vers d'«À celle qui est trop gaie », notamment, mais aussi l'impudique Lettre à la Présidente signée par Théophile Gautier en 1850, et la magnifique Femme piquée par un serpent, sculpture d'Auguste Clésinger, datée de 1847, aujourd'hui exposée au musée d'Orsay.

Journaliste, grand reporter, mais aussi essayiste spécialiste du monde méditerranéen, Céline Debayle nous offre une belle promenade à travers une ville disparue, en suivant scrupuleusement les pas du poète, sa biographie. Divers extraits des lettres adressées à Apollonie ponctuent ainsi l'ouvrage. Chaque lieu de l'intrigue se trouve également minutieusement décrit, avec précision, exactitude : depuis l'appartement de la Présidente jusqu'aux rues adjacentes, où se perd Baudelaire après la rencontre charnelle. Nous avons ainsi l'impression de voyager à travers le temps et l'espace, comme au milieu du Spleen de Paris: Près du pont des Arts, le soleil tombant assombrit la Seine, chasse les pêcheurs poisseux de sueurs (…) La chaleur est encore là, août meurt dans l'étuve, avant l'automne, puis le plongeon dans les froides ténèbres. Roman historique consacré à un poète, Baudelaire et Apollonie est peut-être d'abord, un roman poétique, servi par une langue élégante et riche. Chacun des courts chapitres ressemble ainsi à un poème en prose, où les couleurs, les parfums et les sons se répondent, pour reprendre les termes de « correspondances ». Lyrique, imagée, l'écriture de Céline Debayle a quelque chose de terriblement sensuel, sans jamais sombrer dans la pornographie. Car c'est bien à un ébat amoureux, a priori raté, que nous assistons. Les termes peuvent ainsi paraître crus, mais non obscènes, notamment lorsque se trouve évoquée la touffe (…) luisante de la Présidente, ou encore ce qu'il faut bien appeler l'impuissance de Baudelaire, homme raffiné, fragile, et non Hercule de foire (p. 126).

Bref, délicat, ce premier roman apporte un éclairage nouveau, tant sur les Fleurs du mal que sur la vie même de Baudelaire. Souvent accusé de machisme, l'écrivain apparaît ici dans sa fragilité, dans son humanité. Nous découvrons aussi le portrait d'une égérie, d'une femme libre dont le souvenir s'est effacé avec les ans.

(Note de lecture d'Etienne Ruhaud, paru dans la revue "Diérèse")
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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STYLE PEDANT ET DECONCERTANT. J ESPERE FINIR PAR TROUVER CETTE MEME INTRIGUE DIFFEREMMENT EXPOSEE... SI QQN A UN LIVRE EN CE SENS A ME SUGGERER. MERCI PAR AVANCE !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Puis, c'est la plume qu'Appollonie lisse en un geste équivoque. Enfin, elle déracine le peigne aux dents laqués. Encore quelques épingles, et la chevelure mise à nue est libérée. Une toison moutonnante jusqu'aux épaules, insufflant au visage une allure nouvelle.
Comme les vierges de l'Annonciation, les démones aux banquets des sabbats.
Baudelaire se frotte les paupières.
Déesse ou Diablesse?
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« Dès son arrivée, Baudelaire est ébloui. Depuis cinq ans il admire ses contours parfaits, son exquise harmonie. Et ce soir, dans le vestibule aux oiseaux colorés et aux stores fleuris, plus que jamais la très-belle rayonne. Tout en elle transporte le poète ; le visage iconique, les yeux diamantés, la chevelure mordorée, parée en majesté avec une rose éclose, une plume bleue, un peigne en diadème. Et la robe folle, bariolée or, violet, grenat, si aérienne qu’elle semble avoir des ailes. « Votre toilette, chère Madame, est un papillon d’éden! ». Apollonie rie, lèvres ouvertes, cou nu, renversé, offert à la morsure d’un baiser. »
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« Baudelaire reconnaît la Femme piquée par un serpent, sanguine et charnelle, maintenant, aussi superbe et lascive qu’au Salon de 1847. Le Beau et le Mal réunis, les deux puissances tyranniques, ses obsessions. Il ne peut se détourner de ce corps esthétique et lubrique, d’une raideur et d’une blancheur de marbre. Lui le scandaleux, elle la scandaleuse, deux pécheurs contre la bienséance, inspirés par quelque démon, ensemble à présent sous le dais du lit jaune feu, dans une chaleur d’enfer. »
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