Vers un autre destin, dans une autre vie... l'espérance
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque une nouvelle fois dans le délice de l'écriture de
Céline Debayle. C'est doux à l'oreille et ça pique le coeur. L'auteure nous transporte en 1953, dans le sud de la France, où le soleil chauffe le corps et les esprit s'envolent... Merci Céline pour ta confiance renouvelée.
Nous glissons dans la conscience de Josette, cette petite fille de sept ans. Sa mère, Odette, a fait la valise, elle l'a remplit de leurs affaires. Papa est resté là, sans rien dire. Il ne peut pas de toute façon, il ne sait que faire d'autre que le tour des comptoirs et des bordels à Marseille.
Toutes deux vont rejoindre Emma, la soeur de sa maman et sa fille Alice près d'Antibes, dans un lieu qu'on appelle les Pins-Verts.
Deux petites fillettes de sept ans, l'un attend un père qui combat du Viet dans l'empire colonial français qui se fissure peu à peu et l'autre espère la voiture bleue de Paulo le Merlu...
Que ce soit pour Alice ou pour Josette, ce père tant chéri est un héros à leurs yeux. Qu'il soit, selon l'étiquette, bon ou mauvais, c'est un père...
Grâce à son style poétique,
Céline Debayle nous enivre de paysages, de passions déchaînées et d'émotions. Quelles soient fortes et belles ou sombres et décadentes. Elle nous glisse doucement dans une ambiance ambivalente chez ces deux minottes, chez ces deux gosses qui n'ont que sept ans et pourtant. L'atmosphère de deux femmes avec enfant, sans homme à leurs côtés. L'ambiance de ces femmes qui doivent travailler, fuir ou attendre. Ces enfants qui grandissent trop vite sans comprendre réellement ce qui se passe mais qui pourtant comprennent certaines choses, à leur manière.
Cette ambivalence, faite en cadence dans la décadence nous transporte aux portes des temps. Aux portes des familles qui ont traversées maintes galères, maintes préjugés, alors que les sentiments sont là, rayonnants et perturbants.
Deux gamines qui n'ont de cessent que d'attendre leur propre père. Pour l'un monté sur un piédestal, pour l'autre roulé dans la fange. Les sentiments de l'une et de l'autre vont doucement se calquer pour ou contre ces pères. Quand Alice peut bénir le sien, Josette doit taire son Dubois pourri...
Je me suis attaché à cette gamine, elle m'a crevé le coeur à plusieurs reprises ! Elle aime tellement son père, même s'il est déconnant, même s'il n'est pas à la hauteur de ce qu'Odette attendait pour sa famille. Un enfant ne voit pas les choses de la même manière... Cette histoire nous chamboule, nous renverse et nous entraîne dans d'intenses réflexions sur la place des enfants et de leurs parents, quand bien même ils ne suivent pas le chemin tracé.
Céline Debayle m'a transportée (le Bibou me murmure de dire que lui aussi, il a même pris un coup de soleil ;) ) dans les méandres de cet été dans le sud de la France. Mais voilà, en 1953, entre le soupçon de la pègre Marseillaise et le soldat contre le Viet-minh, le choix était vite établi...
Les grandes poupées, ce sont ces deux petits filles, âgées de sept ans qui ont du grandir bien plus vite que ce qui leur avait été accordé...
Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à vous délecter de la plume exquise de
Céline Debayle dans «
Les grandes poupées ». C'est poignant, renversant ! Emplie de beauté et de souffrance, dans un sud de la France un été en 1953. Grâce à sa plume délicate elle vous touchera en plein coeur.
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