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EAN : 9782246810377
224 pages
Grasset (03/01/2014)
3.63/5   68 notes
Résumé :
« Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés le courage et l’instinct de la mort, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et le détachement. J’ai découvert un homme qui avait vécu à l’encontre de la haine, aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres, un soldat qui avait su pardonner mais n’avait rien oublié. Son combat rendait leur vraie densité aux mots qu’on n’osait plus prononcer : hé... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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La lecture de "Cette France qu'on oublie d'aimer" et la mémoire du Colonel Desazars de Montgailhard et du Capitaine Combaud de Roquebrune, tous deux morts pour la libération de la France, ont mis en relation Jean-Claude Servan-Schreiber et Andreï Makine.

Au fil de leurs rencontres une amitié est née et le romancier a suggéré à l'officier de cavalerie de publier ses mémoires pour rappeler le sacrifice de ses compagnons lors de la seconde guerre mondiale.

La notoriété des Servan-Schreiber, la carrière de Jean-Claude exclu de l'armée en 1941 par la législation antisémite et sa glorieuse campagne dans les rangs de l'armée du Général de Lattre, semblaient être des atouts pour les éditeurs … la réalité fut tout autre et, dans en 2008-2009, il fut ardu d'en trouver un.

Gérard Watelet, directeur de Pygmalion, prit le risque de publier « Tête haute : Souvenirs » en mai 2010 afin de profiter de la période entre le 8 mai et le 18 juin, entre la commémoration de l'armistice et de l'appel du Général de Gaulle, pour obtenir des échos dans les médias … un silence assourdissant entoura ce lancement et en septembre, l'éditeur dut pilonner les nombreux invendus.

Andreï Makine revient sur ce fiasco qui en dit long sur nos médias, nos librairies, les envies des lecteurs et sur « le pays du lieutenant Schreiber » qui se gargarise en évoquant le « devoir de mémoire » mais oublie d'honorer ses héros et ses saints et valorise des acteurs, des comédiens, des journalistes et des sportifs en élisant comme « personnalité préférée des français » des exilés fiscaux ayant fait fortune en profitant largement de subsides payés par nos impôts.

Hommage aux libérateurs de la France, évocation d'une famille de juifs allemands qui émigra en France en 1877, cet ouvrage est riche d'enseignements.

Un acte d'espérance dans le redressement de notre pays.
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Durant l'été 2010, Andreï Makine annonce à Jean-claude Schreiber, un homme de 91 ans, que son livre de souvenirs sur la seconde guerre mondiale est un échec, que les ventes n'ont pas décollé, que la presse ne s'y est pas intéressé, que les libraires rentrent leurs invendus et que bientôt l'ouvrage, pilonné, retournera à la poussière. Pourtant, qu'est-ce qu'ils y avaient cru à ce récit, une geste héroïque qui montrerait aux générations de l'après-guerre comment de jeunes gens avaient risqué leur vie, sans calcul et sans regrets pour mettre un terme à la barbarie nazie. Andreï avait dû convaincre le vieux soldat de l'intérêt de l'entreprise, aider la mémoire à émerger, courir les éditeurs pour trouver un partenaire, activer son carnet d'adresses pour faire aimer le livre. Durant trois mois, ces dérisoires quinze semaines qui décident de la vie ou de la mort d'un titre, Jean-Claude n'avait pas quitté son costume, persuadé qu'un journaliste pouvait, à tout moment, se présenter pour s'entretenir avec lui de cette époque et s'enquérir de tel ou tel détail relaté trop vite. Hélas personne ne se souciait des héros de 40.

A travers cet épisode malheureusement classique, Andreï Makine pose la question de la place que nous réservons à ceux qui ont servi leur pays, qui se sont battus pour des idées ou pour une certaine idée du bien collectif. Il évoque brièvement les faits d'armes de Jean-claude et essaye de démêler l'écheveau de la construction de l'indifférence.

Ce livre m'inspire des sentiments contradictoires, il m'a à la fois sincèrement touché et profondément énervé. Il y a chez Makine un côté réactionnaire souvent énervant. Avant c'était mieux, on savait aimer son pays. Depuis la montée en puissance des zazous et la chienlit qui s'en est naturellement suivie, la France est malade. C'est d'autant plus agaçant, que le lecteur a un peu l'impression que Makine instrumentalise Jean-Claude pour faire dire à son histoire ce qui sert sa démonstration. Ainsi en est-il du passage où l'auteur s'attaque à Sartre, Beauvoir et Camus, coupables d'avoir ripaillés durant la guerre, pendant que Jean-Claude risquait sa vie et d'avoir jeté, en pleine tourmente, les base d'une pensée "à deux sous" qu'ils imposeraient à la France dès la Libération. Un peu facile et tellement tendance de se payer la tête des existentialistes à ce sujet. C'est oublier que 95 pour cent de la population s'était réfugiée dans une posture attentiste et qu'au fond, les salauds s'appelaient Laval et Rebatet, Drieu et Déat.

Malgré ces réserves, j'ai aimé le propos. Les souvenirs d'un héros de guerre, ce n'est ni compétitif ni adapté au marché. Donc cela ne vaut rien dans notre société. le jugement de Makine sur la littérature française contemporaine, autocentrée et mièvre, ce qu'il appelle "cette littérature des petites névroses contemporaines" me semble tout à fait pertinent. Cette espèce de perte de repère qui fait de n'importe quel mal être existentiel un sujet de roman, ce culte du Moi, cette impossibilité à s'inscrire dans un projet collectif sont autant de faiblesse de la création d'aujourd'hui.

Evoquant les origines du lieutenant Schreiber, un juif Français, profondément attaché au pays qui avait accueilli sa famille, Makinne met le doigt sur une dimension magnifique d'une immigration qui s'intégrait et gagnait sa dignité par le travail . Cette reconnaissance absolue vis-à-vis des patries d'adoption qui conduit à une loyauté parfaite et souvent à des engagements impressionnants par leur abnégation. de ce point de vue, on peut comprendre, même sans l'admettre, l'allusion à Beauvoir et consorts, ces français de toujours attendant que les métèques les libèrent. Là où je ne peux suivre Makine, c'est lorsqu'il rappelle la conversion du père de Jean-Claude au catholicisme et s'en félicite au nom d'une intégration réussie, celle qu'il nomme lui-même assimilation, et qui vaut bien quelques renoncements. Illusion dont Jean-Claude fera la cruelle expérience lorsqu'il sera confronté à l'antisémitisme des officiers français. L'expérience de la communauté juive indique plutôt que c'est la conscience claire de son identité propre qui permet une intégration sans crainte ni arrières-pensée.

A plusieurs reprises Makine essaye de mettre en lumière l'état d'esprit du jeune Schreiber, soldat, résistant et libérateur, de reconstruire ses sentiments au départ de leurs conversations. C'est là qu'il est le plus touchant, comme lorsqu'il évoque le jeune homme échappant à l'emprise de l'histoire, à l'absurdité de la situation dans les bras d'une femme oui en s'échappant quelques minutes de son tank, face à l'ennemi, au mépris du danger, juste pour sentir qu'une autre vie est possible.

En refermant le livre, un étrange sentiment m'habitait. J'étais heureux pour Schreiber, heureux que son histoire ait pu survivre, que ces quelques pages lui rendent justice. Et pour cela je suis reconnaissant à Andreï Makine, ce type si énervant, d'avoir pris la peine de rédiger ce récit. Et je lirai sans doute le prochain bouquin d'Andreï Makine, ce type tellement attachant.
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En 2006, suite à la publication de son livre Cette France qu'on oublie d'aimer, Andreï Makine reçoit une lettre de Jean-Claude Servan-Schreiber.
Suite à cette lettre, Andreï Makine rencontrera cet homme qui lui racontera sa guerre de 39.40. Il parlera de son engagement dans l'armée française comme officier, de la remise de sa médaille militaire en même temps que son renvoi de l'armée parce qu'il est juif. Il s'engagera alors dans la résistance.
Andréï Makine l'encourage à écrire un livre sur son histoire.

J'aime beaucoup cet auteur, mais je n'ai pas retrouvé sa belle écriture. Ses répétitions m'ont dérangée , elles me semblent diminuer la force de ce livre.
Mais ça ne m'empêche d'attendre son prochain livre.
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Cela vient comme cela, au détour d'une phrase, une petite remarque pas vraiment acerbe, seulement réaliste et un peu désolée : si le récit du lieutenant Jean-Claude Servan-Schreiber ne séduit pas les éditeurs, c'est parce que ceux-ci savent bien qu'il ne rencontrera pas son lectorat. Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas envie de lire ça, c'est les vacances, on préfère ouvrir des livres qui nous font sourire ou rêver, mais pas cela. En plus, la plupart des lecteurs sont des femmes et les femmes n'aiment pas les récits de guerre, alors… Loin de se résigner, Andreï Makine décide de rompre le sort en faisant de l'histoire du lieutenant Schreiber non pas un livre sur la guerre mais un livre contre l'oubli.

C'est la lutte contre l'oubli qui d'un nom, celui d'un soldat sur une photo, qui ouvre et referme la collaboration des deux hommes :
« Pourtant, l'angoisse que j'intercepte dans ses yeux est bien plus profonde que celle que nous ressentons quand un mot nous échappe. Il doit deviner qu'il ne s'agit pas d'un oubli banal, tel que tout le monde peut se le permettre. Tout le monde, sauf lui. Car s'il ne parvenait pas à retrouver le nom de son camarade, celui-ci ne serait jamais que ce contour humain légèrement penché, un inconnu égaré sur un cliché grisâtre, un figurant dans une guerre, elle-même passablement oubliées. Plus de soixante ans après, les survivants de ce juin 40 sont rares. » (p.39)

A plus de 90 ans, la nouvelle guerre du lieutenant Schreiber est celle qu'il mène contre l'oubli et contre l'indifférence.
le récit d'Andreï Makine entremêle les destins du vieux soldat et celui de son bouquin dont personne ne veut, et on ne peut s'empêcher de noter d'étranges similitudes : l'éditeur qui acceptera de publier l'ouvrage fera oeuvre de résistance contre la dictature du marché de l'édition, et c'est finalement le débarquement d'un étranger qui sauvera Schreiber de l'oubli.
Nul doute qu'après la lecture d'un livre aussi bien construit, aussi finement rédigé (comme en témoigne la citation ci-dessus), nul n'oubliera le lieutenant Schreiber pas plus que le pays pour lequel il s'est battu. On se souviendra aussi de retourner, à l'occasion, vers la plume talentueuse d'Andreï Makine.
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Voici un récit écrit par un homme d'honneur pour un autre homme d'honneur.
La naissance de ce livre est émouvante. L'on se souvient du pamphlet écrit par Andreï Makine en 2006 (1), pamphlet qui avait suscité admiration mais aussi indignation d'une partie de l'intelligentsia germanopratine. Il était pourtant inscrit sur la quatrième de couverture : « Je n'écrirais pas ce livre si je ne croyais pas profondément à la vitalité de la France, à son avenir, à la capacité des Français de dire : « assez ! » ». Devant toutes ces critiques, l'écrivain s'était senti bien seul à l'époque.
Il se trouve qu'un vieil homme nommé Jean-Claude Servan-Schreiber a lu et aimé ce livre ; il l'a fait savoir à Andreï Makine par une lettre « qui ressemblait à une voix amicale qu'entendrait un homme cheminant au milieu d'un désert » (p.25).
Les deux hommes se rencontrent et deviennent amis car ils ont ce point commun qui est celui d'aimer la France dans ce qu'elle a de plus noble : son honneur, sa culture, sa langue …
Jean-Claude Servan-Schreiber, né en 1918, appartient à cette famille connue dans le monde des médias. Directeur général des Echos, il a également fondé la Régie Française de Publicité. Mais avant cette vie-là, il y eut une autre vie durant la deuxième guerre mondiale : entrée en Résistance, camp de concentration en Espagne, débarquement sur les côtes de Provence en août 1944 où il eut le grade de lieutenant dans la 1ère division blindée du maréchal de Lattre de Tassigny.
Fasciné par l'héroïsme de cet homme et son parcours, Andreï Makine lui suggère d'écrire ses Souvenirs. Cette proposition n'est pas advenue par hasard : « Un jour, on le sait, Jean-Claude s'était mis à énumérer ses camarades de régiment, présents sur une vieille photo. Une silhouette est restée innommée – un homme de grande taille, au sourire triste. « Attendez, son nom va me revenir. C'est un gars qui a été tué à Dunkerque. Il s'appelait … Ah ! ». L'idée du livre est venue de ce bref silence de la mémoire. le soldat, oublié sur un cliché de guerre, devait absolument retrouver son nom » (p.123).
Jean-Jacques Servan-Schreiber écrit ses Souvenirs (2), trouve un éditeur aidé par son ami mais ce livre rencontre « l'indifférence totale, plus efficace que la censure totalitaire » (p.16).
Fortement culpabilisé par cet échec, Andreï Makine décide d'écrire le pays du lieutenant Schreiber pour relater l'héroïsme de son ami et de leur rencontre à tous deux.
Car il s'agit d'une véritable rencontre, d'une entraide mutuelle. L'histoire du héros de la deuxième guerre mondiale sauvera Piotr, un ami d'Andreï Makine. Et ce dernier permettra le retour de la mémoire chez le vieil homme (aujourd'hui âgé de 95 ans) avec une transmission écrite pour les générations futures.
Ce livre relate l'histoire de Jean-Claude Servan-Schreiber mais également une amitié rare, transcendante, qui donne du sens à la vie.
On devine, par ses interventions toujours très fines, une grande intelligence et une sensibilité hors norme chez Andreï Makine.
Par ailleurs, sont évoqués la défectuosité de la parole, la nécessité de trouver une langue qui puisse dire l'ineffable, ces moments hors temps et hors espace qui font l'essentiel d'une vie, ces instants d'Alternaissance décrits dans l'oeuvre osmondienne (3), ce « théâtre d'ombres où les humains mettent en scène leurs vies » (p.84).


(1)Andreï Makine, Cette France qu'on oublie d'aimer, Ed. Flammarion Café Voltaire, 2006.
(2)Jean-Claude Servan-Schreiber, Tête haute, Souvenirs, Ed. Pygmalion, 2010
(3)Andreï Makine a écrit quatre romans sous le nom de Gabriel Osmonde

Lien : http://liresortiraparisetail..
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critiques presse (3)
LaPresse
27 février 2014
Andreï Makine mène un combat contre l'indifférence que la France réserve à ses héros de la Seconde Guerre mondiale. «Ce livre n'a d'autre but que d'aider la parole du lieutenant Schreiber à vaincre l'oubli», écrit Makine.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaPresse
18 février 2014
On peut bien sûr vanter la belle écriture de Makine, souligner quelques passages touchants et certaines réflexions tout à fait pertinentes. Il reste que le ton justicier, et parfois teinté d'amertume, alourdit le propos.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LePoint
24 janvier 2014
Plus qu'un hommage, c'est une nouvelle édition commentée de ses mémoires, une seconde chance, comme une prière.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Le sentiment d'injustice est insupportable. Un paradoxe : tout un flot de bavardages et d'images qui se déversent quotidiennement des journaux, des radios, des écrans - et pas une ligne, pas un mot qui rendrait compte de ces soldats sur le point de s'effacer dans l'oubli. Des millions de couvertures lustrées, des clones innombrables, féminins ou masculins, étalant toujours la même obscénité de la mode, des vacances, des sports, du showbiz - un ignoble égout qui impose aux milliards d'humains décérébrés ce qu'ils doivent penser, aimer, convoiter, ce qu'ils doivent apprécier ou condamner, ce qu'ils doivent savoir de l'actualité, de l'histoire. Le seul but de cette entreprise de crétinisation est le profit, on le sait, déguisé sous le nom de « tirages », de «parts d’audience». Ce système (Léon Bloy disait : « putanat ») a ses prophètes. L'un d’eux déclarait quelque chose comme : « Mes émissions servent à vider les cerveaux pour les rendre disponibles à la publicité de CocaCola ».
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Un pays oublié, me dis-je. Un pays qu'on n'entend plus à travers la logorrhée des « communicants », la morgue des « experts », les verdicts de la pensée autorisée. Un pays rendu invisible derrière les hologrammes des mascottes « pipôlisées, frétillantes idoles d'un jour, clowns de la politicaillerie scénarisée. Un pays mis en veilleuse mais dont la vitalité se devine encore dans les failles qui percent l'étouffoir : un éditeur qui ose publier un livre imprudent, un journaliste qui, se rappelant la noblesse de son métier, se révolte et, traîné devant un tribunal, réussit à dominer ses inquisiteurs. Un vieil homme qui, négligeant la quiétude d'une confortable retraite, engage son dernier combat pour défendre l'honneur de ce pays oublié.

La France du lieutenant Schreiber.
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Deux ou trois éditeurs ont refusé le projet, tout en reconnaissant sa force. L'un d'eux m'a paru sincèrement gêné, comme si, devant l'étranger que j'étais, il se sentait responsable de la réputation littéraire de son pays et de son héritage intellectuel :

« Que voulez-vous ? Vous voyez bien qui sont nos nouveaux maîtres à penser - les footballeurs ! On les entend sur toutes les ondes avec leur vocabulaire de trente mots, employés à contresens. Eux et leurs entraîneurs. Il suffit de comparer le temps médiatique consacré au sport avec les bribes qui restent pour les livres. D’ailleurs, c'est parmi les sportifs, souvent installés en Suisse, que les Français choisissent leur "personnalité préférée"... »
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Cher Monsieur,

Votre livre "Cette France qu'on oublie d'aimer" m’a beaucoup touché. Doutant plus que vous citez deux personnages que j’ai bien connus, ayant été en prison et en camp de concentration avec eux, de décembre 1942 à mai 1943, en Espagne. Je parle du Colonel Desazars de Montgailhard et du Capitaine Combaud de Roquebrune.

Si cela vous intéresse, et que vous ayez quelques minutes à perdre, venez prendre un whisky chez moi. Vous pourriez, si vous le voulez bien, entendre quelques histoires les concernant.

J'allais oublier de me présenter : j'ai 88 ans, obtenu la médaille militaire à Dunkerque en 1940, débarqué le 16 août 1944 à La Nartelle à la tête de mon peloton de chars et terminé en Bavière à la frontière autrichienne en mai 1945. Je suis aussi commandeur de la LH à titre militaire. Je suis petit-fils de juifs allemands immigrés en 1877, et fier de m'être battu pour mon beau pays.

À bientôt peut-être. Bien sincèrement vôtre,

Jean-Claude Servan-Schreiber.
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Chaque écrivain garde, telle une ration de survie, ce genre d'anecdotes qui l'aident à supporter l'incompréhension, les dénigrements, l'insuccès. Oui, Proust refusé par Gallimard et publié à compte d'auteur. Et avant lui, Nietzsche et son Zarathoustra autoédité à quarante exemplaires. Schopenhauer accablé de ses manuscrits rejetés. Tchékhov et sa Mouette qui, au début, ne « décollait » pas des planches devant des spectateurs sceptiques. Le fameux calcul de Gide : ses Nourritures terrestres, en vingt-cinq ans, ont atteint le tirage de six cents exemplaires, autrement dit, vingt-cinq nouveaux lecteurs par an l Verlaine a fait mieux : un de ses recueils de poèmes s'est vendu à huit exemplaires... .
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Vidéo de Andreï Makine
Augustin Trapenard reçoit Andreï Makine, écrivain, académicien, pour "L'Ancien Calendrier d'un amour", édité chez Grasset. Ce titre énigmatique fait référence à une "parenthèse enchantée" pendant laquelle Valdas et sa bien aimée peuvent vivre "en dehors de la comédie humaine" entre l'ancien calendrier de la Russie et le nouveau.  En effet, le livre raconte l'histoire d'un jeune aristocrate russe embarqué dans le tourbillon de la révolution de 1917 qui finira sa vie en France. L'homme fera l'expérience de l'amour et ne cessera jamais d'oublier celle qu'il a aimé. Son histoire c'est aussi l'histoire d'un exil, un exil qui rappelle celui connu par l'auteur. 

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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