"La communication, dont vit la classe politique qui s'imagine pouvoir survivre par elle à son discrédit, a tué le politique et ruiné sa crédibilité. Cet art meurtrier est aussi celui de ne pas répondre aux questions, mais très abondamment. Parmi ces « éléments de langage », il en est un qui frappe par son omniprésence : le viral « faire en sorte que » du politicien. Ce n'est plus un tic mais un aveu. Puisque dire n'est plus faire, et que la parole n'est plus un acte, on annonce ce qu'on devra faire mais plus tard, sans préciser quand ni qui. "
C'est très bref mais efficace. A lire absolument. D'autant que vous pouvez le faire sans bourse déliée, Gallimard vous en offrant la lecture : https://www.edenlivres.fr/campaigns/am5aM4ps3s65ayp4/participants/fGmZbtdYqgF3SY2V . Régalez-vous.
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On sait comment l’État en France, quand il a choisi de se suicider pour, dit-il, se moderniser, a inventé toutes sortes d’organes de défausse au titre plus ou moins pompeux – Comités, Hauts-Conseils, Observatoires, Forums, Conventions, etc. – et dix autres « autorités administratives indépendantes ». Ces inlassables fournisseurs de rapports pour rien ont pour la plupart l’utilité du figurant sur scène, quand l’acteur n’y est plus.
Autorité et brièveté sont synonymes. Un historien mettra demain en regard la dilution de la puissance publique, sur un demi-siècle, et le délayage des allocutions officielles. Moins ça peut, plus ça cause.
Claude Grange : "Je lance un appel, aux soignants, de rester dans le prendre soin"