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3,35

sur 378 notes
Un livre amusant à lire, original et burlesque. Disons qu'il s'agit d'un vaudeville satirique, déroutant, plein de rebondissements volontairement grotesques et remplis d'échos à l'actualité et à la politique, ainsi qu'à la culture.
C'est bien écrit, assez court. Sans être exceptionnelle, je considère que c'est une lecture rafraîchissante, divertissante, à lire au second degré bien sûr, pour passer un bon moment.
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Si on vous dis « monument national » vous pensez à quoi ? À un édifice ?

Dans le dernier livre de Julia DECK, le « monument national » n'est pas le magnifique château à quelques encablures de Rambouillet mais son riche propriétaire Serge Langlois. Serge Langlois est un acteur, gloire vieillissante, auquel on s'apprête à rendre un hommage … national pour ses 70 ans.

Serge Langlois vit dans ce « petit Trianon » avec une armée de domestiques ingérables : une intendante barrée, une nurse dépressive, un coach sportif noir star éphémère du Hip-hop, un chauffeur taciturne et séducteur … et sa famille : sa seconde femme, ex-amie de la fille qu'il a eu d'un premier mariage, ex-Miss Provence-Alpes-Côte d'Azur devenue star des réseaux sociaux avec qui il a adopté deux enfants d'Asie centrale (dont la narratrice Joséphine, surdouée du haut de ses 7 ans).

En parallèle, il y a Cendrine, caissière au Super U du Blanc-Mesnil, sa collègue Aminata, leurs amis du 9-3 et les gilets jaunes.

Julia DECK réussit à mêler avec brio fiction et réalité, jouant des identités des protagonistes pour nous servir un roman, sorte de fantaisie littéraire aux allures rocambolesques et acerbes. Forcément on pense à Alain Delon ou Jonny Hallyday pour le monument national et c'est délicieusement ironique. Instagram, confinement et gilets jaunes s'invitent dans cette fable cynique, improbable, mais totalement
jubilatoire.

Avec ce roman aux airs de théâtre de boulevard, Julia Deck poursuit sa satire noire et grinçante de notre société. Ceux qui ont lu propriété Privée feront le lien avec deux des personnages …
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Il y a peu à dire sur ce livre sans grand intérêt, que l'on traverse à grands pas avec la hâte d'en finir.
Le pastiche d'une vie de star identifiable ou pas ? En tout cas une vie qui ne fait pas rêver et cela démontre bien la superficialité de ce milieu qui vit à travers le regard du public.
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Voilà une intrigue satirique qui m'a réjouie ! Quel bon moment passé avec cette galerie de personnages qui gravitent autour de Serge Langlois, gloire du cinéma français sur le déclin,
qui ont plus ou moins un rôle ou un intérêt à défendre auprès de ce monument national.
On y croise une addict aux réseaux sociaux, un enfant hyperactif, une intendante alcoolique, des gilets jaunes et la première dame de France !

Je m'étais déjà beaucoup amusée avec Sigma, et aussi Propriété privée, mais là on est d'emblée poussé derrière les portes du château, dans un huis clos à la François Ozon, un grand Cluedo, pour nous faire sentir les tensions sociales dans les moindres élans de coeur ou de haine.

Dans cette comédie grinçante j'y ai vu la finesse de Chabrol et la légèreté d'un soap opéra à la psychologie stéréotypée. Ça va vite, le rythme est trépidant. Mais mon plus grand plaisir à été de savourer les phrases courtes qui en disent long, de vraies trouvailles métaphoriques, des observations jouissives et moqueuses.

On lit ce livre sourire en coin, complice, alors forcément on a envie de le partager.
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Livre offert par un de mes beau-frères lors des vacances d'été. Incongru, il m'a à peine adressé la parole en 20 ans. "Peut-être que toi ça te plaira, moi je n'aime pas du tout". Je lui fais relever l'ironie que j'offre ou recommande des livres dont j'ai envie qu'ils soient lus et que ça n'engage rien de bon ! Mais je me remémore un instant plus tard qu'un de mes grands amis avait eu en cadeau un CD de Pierre BOULEZ qu'il avait reçu avec causticité. A sa grande surprise il avait adoré ! Découvrant un univers musical collant à son propre goût pour l'onirisme...
Je l'ai lu en entier et ce qui prédomine d'un bout à l'autre c'est un enchaînement ininterrompu de lieux communs, tellement omniprésents qu'ils n'ont l'air d'être employés que parce que l'auteur n'a de toute façon rien d'autre à proposer. Les personnages sont des archétypes clichesques ou bien pire existent réellement (le président de la république et sa femme Brigitte). On est gêné. Gène aggravée par l'outrance que mon beau-frère ait pu penser que je puisse me satisfaire d'une si piètre proposition littéraire ! Moi qui adore Dan Simmons - dont l'emploi de personnages réels ayant existés est une de ses marottes et toujours avec courage, inventivité, talent, jamais lâchement sur leur dos. Vrai recommandation amicale Julia Deck, lisez Dan Simmons, vous y trouverez ce que vous n'avez pas cherché - Chateaubriand, Flaubert, Tom Araya, Lemmy Kilmister et tant d'autres... Ce pourrait être un huis clos correct si vraiment traité comme tel ou une pièce de théâtre foisonnante à la Agatha Christie avec un style approprié. Mais c'est juste écrit sans style, on ne plonge dans aucun univers et pourtant c'est presque un huis clos ! Car tout se passe au château mais dans une énumération permanente. Les énumérations ne font pas une seule vraie idée et d'ailleurs je n'ai pas non plus senti que le désir de creuser un univers y était. Non c'est un livre prétexte pour détester lâchement mais à bon compte ses contemporains il me semble. C'est donc cynique et gratuit. L'auteur n'aime aucun de ses personnages. Mais ne veux surtout pas l'avouer ! Et c'est bien là la gratuité et sans doute le plus grave de se hisser par-dessus nos têtes l'air de rien en se réfugiant dans le personnage de la petite fille : qui voit tout, ne comprend pas tout puisque c'est une petite fille, innocente ? Non, elle rate ça aussi en ne lui donnant pas cette épaisseur mais lui insuffle toute sa lâcheté par contre, puisqu'une fois grande elle comprend tout et donne raison à la ruine de son propre environnement (bah tiens ils l'avaient bien cherché), donnant raison à la furie stupide des gens « du peuple » : cette séquence hallucinante de non réalisme où ces gens ruineraient leur pelouse après avoir forcé la grille du château, en faisant du stock car dans le parc du château avec les voitures de collections volées dans le garage, parce que sa famille n'avaient pas payé ses impôts ! Sur le dos des anonymes du peuple, pas du loulou intéressé de Seine-Saint-Denis qui s'en sort à bon compte, non, ses voisins « des environs de Rambouillet ». Quel courage. Ruine dans laquelle l'auteur l'a plongée elle, sa famille, le château etc., mais puisqu'elle seule s'en sort à bon compte ils avaient donc mérité cette foudre ! Romain aigre et stupide mais plus grave à mes yeux : lâche car il ne fait qu'exploiter les aspects sociologiques mais sans s'en servir, l'auteur s'arrête à toutes les portes politiquement correctes, sans frapper bien sûr. Donc les sociologies demeurent une énumération, sans existence réelle. Marrant l'idée centrale du château, car l'auteur y reste enfermée également à mon sens. Conclusions : 1) le style est vraiment indigent, c'est la gratuité permanente avec le sentiment que l'on se sert du lecteur mais sans le respecter. Ce n'est pas parce que l'auteur le dit qu'on le croit, ça ne marche pas comme ça. On le croit parce que dans l'univers proposé c'est crédible 2) mon beau-frère ne m'aime vraiment pas.
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Ce livre pourrait porter en exergue l'avertissement suivant: "toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est délibérée".

Mais au-delà de la peinture caustique - et, il faut bien se l'avouer, assez jouissive - d'un certain milieu, on peut y voir une illustration de l'aphorisme classique: il n'y a pas de grand homme pour son valet (*).

En effet, ce sont les "petites gens" qui s'en tirent le mieux dans cette histoire. On voit que finalement, ils sont bien plus malins que leurs illustres patrons. Lesquels se feront gruger impitoyablement, pour le plus grand plaisir du lecteur.

C'est Downton Abbey transposée à Rambouillet, les époux Macron remplaçant parfaitement la famille royale britannique. Mais là où le livre de Margaret Powell traitait de la volonté d'émancipation d'une employée de maison par les livres, ici, les désirs des valets sont bien plus terre-à-terre. le genre humain n'en sort pas vraiment grandi... Il fallait bien une enfant de sept ans, la narratrice, pour adopter un point de vue objectif sur tous ces adultes défectueux, et qui se conduisent en enfants gâtés. L'écriture à la première personne, le ton à la fois détaché, clinique, impitoyable, et le sens de la formule, en font une lecture fort plaisante.

(*) Aphorisme que l'on attribue à nombre d'illustres personnages, Montaigne étant peut-être le premier à l'avoir écrit. Notons que Goethe a tenté de le détourner, en disant que seuls les pairs étaient capables de juger de la grandeur, un valet ne pouvant donc avoir un jugement que sur d'autres valets, pas sur son maître. Tolstoï, lui était d'un tout autre avis: tout homme peut justement juger de la moralité d'un autre, et ce sont précisément ceux qui sont appréciés des humbles qui méritent d'être considérés comme grands. A chacun de voir...
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Deck réalise un portrait piquant d'une famille bourgeoise autour d'un homme, Serge, acteur depuis longtemps déclinant.

Avec sa langue remplie d'ironie, elle opère dans un récit resserré, à une vraie fiction appétissante car très percutante. Les phrases semblent parfois être anonymes mais se révèlent souvent lourdes de sens. Adoré.
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Dans un château luxueux en région parisienne vit une vieille gloire du cinéma, un monstre sacré façon Alain Delon, marié à une ancienne miss PACA avec qui il a adopté des jumeaux. La fille de l'acteur, issue d'un premier lit, une nouvelle gouvernante et le reste de la domesticité complètent la galerie de personnages excentriques qui se retrouve confrontés par le confinement, tandis que la tension - et finalement le drame - montent dès les premières pages.

Faux-semblants, cachotteries, mensonges, relations de pouvoir à tous les niveaux dans le style des "Bonnes" de Genet, jalousie, vengeance, folie émaillent un récit à l'écriture vive, et à l'humour caustique carrément décapant, couplé à un côté très roman noir.

Une vraie réussite ! J'ai pensé aux romans et nouvelles grinçants de Rachel Cusk, ou dans un autre genre à "Protocole gouvernante" auquel j'avais aussi bien accroché. Bref encore un super conseil de Noura des Parleuses ;)
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Par ce roman j'ai découvert la plume de Julia Deck que j'ai trouvé très fluide. le livre est court ce qui m'a permis de le lire lors de mes trajets dans les transports en commun très rapidement.

Toutefois, j'aurai aimé que le livre soit plus détaillé et un peu plus long.
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Monument national, c'est l'histoire d'une vieille gloire - acteur sur le déclin, qui vit entoué de sa femme (de trente ans sa cadette), de sa fille adoptive qui semble-t-il a des visions, de sa fille expatriée à LA, au train de vie exhorbitant qui revient uniquement pour chercher de l'argent.
Monument national, c'est aussi Madame Eva, Ralph le chauffeur, et la nurse Anne puis Cendrine, le personnel qui travaille dans cette résidence coupée du monde.
C'est une lecture agréable, très légère (quoi que parfois un peu déroutante), et loufoque. le passage des Macron à la table familiale vaut le détour.
En résumé, une belle lecture et beaucoup d'imagination. Toute ressemblance ...
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