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sur 378 notes
Livre offert par un de mes beau-frères lors des vacances d'été. Incongru, il m'a à peine adressé la parole en 20 ans. "Peut-être que toi ça te plaira, moi je n'aime pas du tout". Je lui fais relever l'ironie que j'offre ou recommande des livres dont j'ai envie qu'ils soient lus et que ça n'engage rien de bon ! Mais je me remémore un instant plus tard qu'un de mes grands amis avait eu en cadeau un CD de Pierre BOULEZ qu'il avait reçu avec causticité. A sa grande surprise il avait adoré ! Découvrant un univers musical collant à son propre goût pour l'onirisme...
Je l'ai lu en entier et ce qui prédomine d'un bout à l'autre c'est un enchaînement ininterrompu de lieux communs, tellement omniprésents qu'ils n'ont l'air d'être employés que parce que l'auteur n'a de toute façon rien d'autre à proposer. Les personnages sont des archétypes clichesques ou bien pire existent réellement (le président de la république et sa femme Brigitte). On est gêné. Gène aggravée par l'outrance que mon beau-frère ait pu penser que je puisse me satisfaire d'une si piètre proposition littéraire ! Moi qui adore Dan Simmons - dont l'emploi de personnages réels ayant existés est une de ses marottes et toujours avec courage, inventivité, talent, jamais lâchement sur leur dos. Vrai recommandation amicale Julia Deck, lisez Dan Simmons, vous y trouverez ce que vous n'avez pas cherché - Chateaubriand, Flaubert, Tom Araya, Lemmy Kilmister et tant d'autres... Ce pourrait être un huis clos correct si vraiment traité comme tel ou une pièce de théâtre foisonnante à la Agatha Christie avec un style approprié. Mais c'est juste écrit sans style, on ne plonge dans aucun univers et pourtant c'est presque un huis clos ! Car tout se passe au château mais dans une énumération permanente. Les énumérations ne font pas une seule vraie idée et d'ailleurs je n'ai pas non plus senti que le désir de creuser un univers y était. Non c'est un livre prétexte pour détester lâchement mais à bon compte ses contemporains il me semble. C'est donc cynique et gratuit. L'auteur n'aime aucun de ses personnages. Mais ne veux surtout pas l'avouer ! Et c'est bien là la gratuité et sans doute le plus grave de se hisser par-dessus nos têtes l'air de rien en se réfugiant dans le personnage de la petite fille : qui voit tout, ne comprend pas tout puisque c'est une petite fille, innocente ? Non, elle rate ça aussi en ne lui donnant pas cette épaisseur mais lui insuffle toute sa lâcheté par contre, puisqu'une fois grande elle comprend tout et donne raison à la ruine de son propre environnement (bah tiens ils l'avaient bien cherché), donnant raison à la furie stupide des gens « du peuple » : cette séquence hallucinante de non réalisme où ces gens ruineraient leur pelouse après avoir forcé la grille du château, en faisant du stock car dans le parc du château avec les voitures de collections volées dans le garage, parce que sa famille n'avaient pas payé ses impôts ! Sur le dos des anonymes du peuple, pas du loulou intéressé de Seine-Saint-Denis qui s'en sort à bon compte, non, ses voisins « des environs de Rambouillet ». Quel courage. Ruine dans laquelle l'auteur l'a plongée elle, sa famille, le château etc., mais puisqu'elle seule s'en sort à bon compte ils avaient donc mérité cette foudre ! Romain aigre et stupide mais plus grave à mes yeux : lâche car il ne fait qu'exploiter les aspects sociologiques mais sans s'en servir, l'auteur s'arrête à toutes les portes politiquement correctes, sans frapper bien sûr. Donc les sociologies demeurent une énumération, sans existence réelle. Marrant l'idée centrale du château, car l'auteur y reste enfermée également à mon sens. Conclusions : 1) le style est vraiment indigent, c'est la gratuité permanente avec le sentiment que l'on se sert du lecteur mais sans le respecter. Ce n'est pas parce que l'auteur le dit qu'on le croit, ça ne marche pas comme ça. On le croit parce que dans l'univers proposé c'est crédible 2) mon beau-frère ne m'aime vraiment pas.
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Ce monument national, c'est Serge Langlois, acteur déclinant vivant dans son château avec l'entourage idoine : femme très mince et bien plus jeune que lui, chauffeur, intendante jardinier et nurse. La narratrice est sa fille adoptive aux jolis traits d'Asie centrale.
En parallèle, Cendrine Barou est caissière au U du Blanc-Mesnil. On saisit bien vite que sa vie de mère célibataire du 93 tendance gilet jaune n'est guère enviable et on se demande quand et comment aura lieu la rencontre entre les deux univers et les dégâts qui pourraient en résulter.
Les préjugés de classe ne sont pas toujours ceux qu'on croit et le mélange des genres porte vite ses fruits. Si l'intrigue est plutôt restreinte et procure peu de surprises, le plaisir vient de l'écriture de l'autrice qui sait agrémenter son roman de détails fort bien tournés qui accrochent le lecteur, comme de jolies topiaires dans le parc d'un manoir des Yvelines.
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Ce livre pourrait porter en exergue l'avertissement suivant: "toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est délibérée".

Mais au-delà de la peinture caustique - et, il faut bien se l'avouer, assez jouissive - d'un certain milieu, on peut y voir une illustration de l'aphorisme classique: il n'y a pas de grand homme pour son valet (*).

En effet, ce sont les "petites gens" qui s'en tirent le mieux dans cette histoire. On voit que finalement, ils sont bien plus malins que leurs illustres patrons. Lesquels se feront gruger impitoyablement, pour le plus grand plaisir du lecteur.

C'est Downton Abbey transposée à Rambouillet, les époux Macron remplaçant parfaitement la famille royale britannique. Mais là où le livre de Margaret Powell traitait de la volonté d'émancipation d'une employée de maison par les livres, ici, les désirs des valets sont bien plus terre-à-terre. le genre humain n'en sort pas vraiment grandi... Il fallait bien une enfant de sept ans, la narratrice, pour adopter un point de vue objectif sur tous ces adultes défectueux, et qui se conduisent en enfants gâtés. L'écriture à la première personne, le ton à la fois détaché, clinique, impitoyable, et le sens de la formule, en font une lecture fort plaisante.

(*) Aphorisme que l'on attribue à nombre d'illustres personnages, Montaigne étant peut-être le premier à l'avoir écrit. Notons que Goethe a tenté de le détourner, en disant que seuls les pairs étaient capables de juger de la grandeur, un valet ne pouvant donc avoir un jugement que sur d'autres valets, pas sur son maître. Tolstoï, lui était d'un tout autre avis: tout homme peut justement juger de la moralité d'un autre, et ce sont précisément ceux qui sont appréciés des humbles qui méritent d'être considérés comme grands. A chacun de voir...
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Le monument national dont il est ici un question est un monstre sacré, acteur "rival et frère " d'Alain Delon depuis plus de quarante ans, mais il emprunte beaucoup aussi à un vieux rockeur nanti, au fil du temps,  de plusieurs épouses , dont la dernière beaucoup plus jeune que lui, et d'une progéniture dont les derniers représentants furent adoptés.
Peu à peu Serge Langlois, car c'est ainsi qu'il se nomme dans le roman de Julia Deck se voit considéré comme un objet, tant par ses conquêtes féminines que par le couple présidentiel qui veut lui rendre hommage. La situation va se dégrader rapidement, aidée en cela par le Covid mais aussi par l'introduction d'un personnage en apparence inoffensif dans ce microcosme  où règne l'apparence...
C'est à un joyeux jeu de massacre que nous convie Julia Deck et sa plume assassine nous régale de formules mettant à mal tous ces fantoches qui s'agitent sous nos yeux.  Un roman hautement jubilatoire.
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Ce "monument national", c'est Serge Langlois, vieil acteur qui vit dans un château avec sa jeune épouse, ses deux enfants adoptés et un personnel de maison des plus consistants. La nurse congédiée, il faut lui trouver une remplaçante et voilà Cendrine, caissière, qui débarque accompagné d'un fils du type pudiquement qualifié d'hyperactif.
Le personnage de Langlois est inspiré d'après certains indices par deux vieilles gloires du show biz français auxquelles l'actuel président de la République a rendu un hommage national lors de leur décès. Rien de très étonnant donc quand on le voit s'inviter au château avec son épouse. ce qui lui donne en passant l'occasion de s'entretenir avec une figure des Gilets Jaunes.
Contrairement à de nombreuses critiques dont je ne partage sans doute pas l'acuité du regard, je n'ai vu dans ce roman qu'un aimable divertissement dont la lecture m'a été agréable mais dans lequel je n'ai rien trouvé d'"hilarant ", le qualificatif que n'a pas craint d'utiliser la plume si clairvoyante des "Inrocks". Certes, les bichons de Langlois tombent comme des mouches et Ralph, le chauffeur, n'est pas étranger à leur décès précoce, mais doit-on pour autant se gondoler s'ils répondent au nom de Jouvet, Simon, Darc et Darrieux ?
Un joyeux fourre-tout, oui, mais dans ce genre littéraire, Julia Deck me séduit moins que Jean Echenoz ou Jean-Christophe Rufin, pour ne citer qu'eux ...
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Le seul mérite de ce livre est d'avoir réussi à créer une petite intrigue en saupoudrant le récit de Gilets Jaunes, Macron, et une allusion à un Monument National faisant référence à Johnny Haliday. Sinon ce livre n'a pas de grand intérêt. Très ennuyeux.
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Deck réalise un portrait piquant d'une famille bourgeoise autour d'un homme, Serge, acteur depuis longtemps déclinant.

Avec sa langue remplie d'ironie, elle opère dans un récit resserré, à une vraie fiction appétissante car très percutante. Les phrases semblent parfois être anonymes mais se révèlent souvent lourdes de sens. Adoré.
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Une "satire mordante", dit-on ici ou là. Malheureusement, de ce vivier repoussant et pathétique que compose cette famille bourgeoise déliquescente, il ne se dégage rien de nouveau, ni de vraiment amusant. La moquerie est toujours beaucoup trop légère pour faire mouche.

Une lecture, donc, dont il ne restera rien. C'est toujours ainsi avec les oeuvres de simple divertissement. Et à plus forte raison quand, faute de littérature et – sûrement – de travail, les personnages ne parviennent jamais à s'incarner et à susciter la moindre curiosité.

Le comble : même les rebondissements lassent...
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Dans un château luxueux en région parisienne vit une vieille gloire du cinéma, un monstre sacré façon Alain Delon, marié à une ancienne miss PACA avec qui il a adopté des jumeaux. La fille de l'acteur, issue d'un premier lit, une nouvelle gouvernante et le reste de la domesticité complètent la galerie de personnages excentriques qui se retrouve confrontés par le confinement, tandis que la tension - et finalement le drame - montent dès les premières pages.

Faux-semblants, cachotteries, mensonges, relations de pouvoir à tous les niveaux dans le style des "Bonnes" de Genet, jalousie, vengeance, folie émaillent un récit à l'écriture vive, et à l'humour caustique carrément décapant, couplé à un côté très roman noir.

Une vraie réussite ! J'ai pensé aux romans et nouvelles grinçants de Rachel Cusk, ou dans un autre genre à "Protocole gouvernante" auquel j'avais aussi bien accroché. Bref encore un super conseil de Noura des Parleuses ;)
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Par ce roman j'ai découvert la plume de Julia Deck que j'ai trouvé très fluide. le livre est court ce qui m'a permis de le lire lors de mes trajets dans les transports en commun très rapidement.

Toutefois, j'aurai aimé que le livre soit plus détaillé et un peu plus long.
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