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EAN : 9782020308571
304 pages
Seuil (07/04/1998)
3.65/5   27 notes
Résumé :
Manon, étudiante québécoise, va bouleverser la vie de Joanne, coiffeuse à SaintPierre-et-Miquelon. Elle débarque sur l'île avec Louise, une oie des neiges blessée qu'elle a recueillie. Et elle va apprendre à Joanne comment accepter l'amour et ses peurs, comment découvrir la liberté de donner et de prendre.....
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un Decoin de plus, mais un Decoin dans son versant intimiste, voire anodin.
Je ne suis pas sûr que cette tendance chez lui soit celle qui m'enchante le plus. L'absence du romanesque infusant " Une Anglaise à bicyclette" ou  " La Femme de chambre du Titanic" me laisse sur ma faim. Néanmoins, lire cet auteur n'est jamais totalement une perte de temps.
Car en effet, nous passons d'une visite d'al Capone à Saint-Pierre en pleine prohibition à un envol spectaculaire d'oies sauvages depuis les vasières du Saint-Laurent, du suicide d'un comptable japonais à rien moins que deux résurrections.

Joanne, coiffeuse au bord de la liquidation, n'a jamais rien vu du monde que les berges battues par la houle de Saint-Pierre-et-Miquelon. Son amant américain, marié et représentant en articles de coiffure, vient lui offrir quelques jours d'amour à chaque solstice, la laissant le reste de l'année rêveuse et déçue, entre ses quelques clientes et sa mère Denise, fine mouche kleptomane de petites cuillères.
Arrive un jour une jeune sauvageonne, Manon, accompagnée de Louise, une oie sauvage à l'aile brisée.
À son corps défendant, irritée, bousculée, il est sans doute temps pour Joanne de prendre son envol.

Joanne/Manon, toutes deux marquées par des hommes bien anodins: " un vendeur de shampooings qui ne piquaient pas les yeux et un raconteur d'histoires qui ne remettaient rien en question". Joanne/Manon, seules à être à la hauteur l'une de l'autre sans le savoir, l'une revenant de loin et l'autre n'ayant jamais rien vu, mais encore faudrait-il oser prendre, donner sans frein.

On peut toujours compter sur Decoin et ses talents de raconteur d'histoires, sa manière de choisir des fils disparates pour les tisser en un univers et une intrigue particuliers, même si ici cela grince un peu plus qu'ailleurs. Louise sonne comme un alliage fondu à une température hasardeuse, avec des blocs de matières différentes dont l'amalgame ne coule pas totalement de source.

Et puis...
Sur la dernière ligne droite, le roman passe à la vitesse supérieure, le champ limité (géographique, sentimental) de Joanne semble s'ouvrir à de nouvelles possibilités. le romanesque en sourdine s'exprime enfin, tel qu'on l'aime chez Decoin. Car l'auteur, incorrigible sensible romantique, aime ses personnages. Il n'y a aucune cruauté sous sa plume. Et cela fait du bien, parfois.

Ce roman, qui nous propose un verre de caribou avant de danser sur le parvis de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde en chantant Somewhere de West Side Story,  ne peut pas etre totalement mauvais.
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1er livre que je lis de Didier Decoin, que j'ai trouvé pour le Téléthon organisé par ma bibliothèque municipale.
Je me suis dit académie française, je vais me régaler d'une belle plume, de mots choisis et subtils ... mais pas tant que ça.

Le livre se lit très bien même si je n'ai pas accroché vraiment à l'histoire, je ne refait pas le résumé; quand vous lisez la 4ème couverture tout est dit.

60 - 70 ans avant Joanne, c'est Al Capone qui change la vie de son grand-père. A présent, c'est une oie, Louise qui va bouleverser le quotidien de Joanne , Denise et Manon.
Une oie, une fille mi-sauvage mi-casse-cou qui arrive dans une île toujours dans le brouillard, le vent ou la neige. Elles vont à elle-deux apporter un peu de changement, le droit de se libérer, d'oser.

Le message est beau mais lecture un peu poussive.
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Encore un changement d'ambiance radical par rapport aux autres romans de Didier Decoin. Cette fois, nous partons à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Gaspésie, au Québec.


Joanne, coiffeuse à Saint-Pierre-et-Miquelon, végète sur son île, endormie depuis la fin de son âge d'or économique basé sur la pêche à la morue, puis sur la Prohibition américaine. Sa vie n'a vu se réaliser aucun de ses rêves, son amant commis-voyageur étant toujours marié malgré des décennies de promesses de vie commune.


Son morne quotidien va se voir bousculé par l'arrivée de Manon, jeune Québecoise paumée accompagnée de Louise, grande oie blessée qu'elle soigne en espérant pouvoir la rendre ensuite à la vie sauvage. Entre l'oiseau qui peine à reprendre son vol et la femme meurtrie qui n'a jamais réellement empoigné les rênes de sa vie, qui parviendra à prendre son essor ?


Il m'a manqué un je ne sais quoi pour que ce roman devienne un coup de coeur, il est resté finalement dans ma catégorie des très bons livres, mais pas de mes préférés. J'ai beaucoup apprécié la découverte de Saint-Pierre-et-Miquelon, de son histoire et de ses dures conditions météorologiques.


Les pages sur la migration des milliers d'oies sauvages sont d'une grande beauté, les personnages attachants (en particulier, un des personnages secondaires : vieille dame voleuse de petites cuillères). Mais sans doute n'ai-je pas réussi à développer suffisamment d'empathie envers le côté paumé et marginal de Manon pour fondre totalement.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le problème de ce livre, c'est Didier Decoin. Didier Decoin est un écrivain de haut vol, qui semble écrire de plus très facilement. Sa plume peut prendre n'importe quel sujet et en faire quelque chose de bien foutu, bien torché, bien imaginé mais c'est bien ça qui ne me va pas. Trop de facilités et/pour un sujet un peu voire beaucoup what the fuck. Que veut-il faire ? Ou veut-il en venir ? Quel-s message-s ? Et d'où lui vient cette idée de roman ? On dirait un bouquin de commande ou un bouquin à consignes, genre : "tirez quatre mots dans le chapeau devant vous et faites-en un long roman" (car il est assez long en plus). Les mots étant : oie, adultère, homosexualité, Amérique du Nord (ou des mots approchants).
Bref, j'aime Didier Decoin car il est vraiment fortiche, mais là désolé ce livre ne me marquera pas du tout, si ce n'est pas sa légère incongruité peu sensée.
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un bon moment avec ces quatre femmes qui ont une vie si peu ordinaire !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je me demande vraiment ce qui pourrait m'empêcher d'aller voir jouer les baleines, se dit la vieille dame.
Elle reposa sur la table le livre à couverture rose et filets noirs qui racontait la vie de la comtesse de Ségur. Elle l'avait achevé tard dans la nuit. Ensuite, au lieu de se coucher, elle était demeuré à rêvasser, le volume ouvert sur les genoux, tiède et pesant comme un chat endormi. Elle avait eu des chats, mais aucun n'était resté bien longtemps sur ses genoux. Ils étaient ses chats, elle les avait achetés, elle payait pour leur nourriture, pour leurs soins, mais ils n'avaient pas l'air de s'en soucier. Ils vivaient très peu avec elle. Elle avait beau fermer portes et fenêtres, ils trouvaient toujours le moyen de s'échapper. D'après le vétérinaire, on n'y pouvait pas grand chose : les chats couraient la ville parce que la ville sentait le poisson. Et c'est vrai qu'à la grande époque de la pêche, peu de villes sentaient le poisson aussi fort que Saint-Pierre.
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Certains désirs ont en eux du sang d'animal, ils sont de la famille des hordes, des ruées, des charges - furieux, irrésistibles sont certains désirs.
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Elle n'avait parié qu'une seule fois sur l'avenir. Elle avait tout misé sur sa vie dans le Maine, sa vie de femme mariée avec Paul Ashland, sur l'amour de Paul, sur une maison face à la mer, sur un chien renifleur d'épaves et un hangar à bateaux, sur des étés aux odeurs de foins chauds et d'algues fraîches.
Elle avait perdu. La bille de la roulette n'était pas tombée dans cette alvéole sur laquelle Joanne avait joué l'idée qu'elle se faisait du bonheur. La bille continuait de courir sur le cylindre, mais ça n'était plus sa bille, c'était celle de Carolyn Ashland.
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Aux solstices, quand elle embrassait Paul, Joanne ne s'occupait pas de savoir ce que faisait sa langue enfouie dans la bouche de son amant. Un baiser, c'était comme un soir d'été quand on libère le chien après dîner en lui disant : "Allez, va jouer, le chien !", et qu'on lui laisse organiser sa petite joie de chien libre. Qui se soucie des bonds du chien, de ses cabrioles ? Les chiens dans les soirées d'été, les langues dans les bouches amoureuses, ça gambade sans trop réfléchir, ça fait ce que l'instinct commande, ça va où le bonheur les mène.
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Du coup, Paul Ahsland se considérait comme une espèce de point au milieu duquel se rencontraient des gens - essentiellement Denv'Hair et Carolyn, mais parfois aussi les agents du fisc - pour s'échanger entre eux tous ces dollars qu'ils avaient gagnés et dont il ne profitait jamais. Le fait d'être un homme-pont était la preuve flagrante qu'on lui marchait dessus, qu'on le piétinait.
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Videos de Didier Decoin (41) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Didier Decoin
Auteur de près d'une cinquantaine de livres et d'une quarantaine de scénarios pour le cinéma et la télévision, membre de l'Académie de Marine, président des Écrivains de Marine, Didier Decoin nourrit aussi une véritable passion pour la navigation. En invitant Isabelle Autissier, Isabelle Carré et un invité surprise à sa carte blanche, le président de l'édition 2022 Du Livre sur la Place réunit toutes ses passions.
Isabelle Autissier, "Le Naufrage de Venise" (Stock) Isabelle Carré, "Le jeu des si" (Grasset) Didier Decoin, "Le Sang des Valois, tome 1 - L'Homme du fleuve" (Glénat)
Une rencontre animée par Françoise Rossinot, le 9 septembre 2022 à l'Opéra national de Lorraine.
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