AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782804706579
156 pages
Mardaga (17/04/2019)
4/5   1 notes
Résumé :
De la jeune Europè de Phénicie à l'Union européenne des Vingt-Sept de Bruxelles, du mythe des origines à la réalité d'aujourd'hui, que de chemin parcouru! Paraphrasant Victor Hugo, fervent partisan de l'unification de l'Europe, on pourrait parler, à propos de cette construction hors du commun, d'une "idée qui va". La volonté de rassembler les peuples du Vieux Continent, si souvent pris autrefois dans l'engrenage de conflits meurtriers, de nombreux philosophes, écriv... >Voir plus
Que lire après L'Europe, du mythe à la réalitéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'Europe, une notion ancienne. Nombreux, au cours des siècles, sont ceux qui ont avancé des idées et des propositions concernant une intégration européenne. Dante Alighieri au Moyen Age ; Erasme, Maximilien de Béthune et William Penn à l'époque des Temps modernes ; puis Emmanuel Kant, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo ... le texte est étayé de nombreux extraits de la plume ces penseurs.
Le livre se présente selon un axe chronologique et se positionne résolument en faveur de l'Europe comme garante de la paix face aux replis identitaires et autres nationalismes.

Sous l'impulsion des pères fondateurs de l'Union européenne que furent Jean Monnet, Robert Schuman, Konrad Adenauer, et d'autres, le projet d'unification européen s'appuie sur les intérêts économiques des anciens adversaires de la Seconde Guerre mondiale. Ces solidarités matérielles serviront à la construction d'une Union politique européenne qui hélas de nos jours ne fait plus rêver, se lézarde et est durement malmenée. Les doutes dominent et la construction de l'Europe est plus lente et complexe que prévu.
Un livre éducatif sur les idées fédératrices de la construction européenne.
Commenter  J’apprécie          330

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le sursaut de l’entre-deux-guerres

11 novembre 1918 à 11 heures : l’armistice entrait en vigueur, et, avec lui, prenait fin la Grande Guerre. Le bilan de celle-ci, qui devait être la « der des ders », suscite encore aujourd’hui l’épouvante : même s’il est impossible de chiffrer avec exactitude le nombre de ses victimes, on estime celui de ses morts – militaires et civils – à 18 millions environ, auxquels s’ajoutent les 17 millions de blessés dont près d’un tiers d’infirmes (mutilés, gazés, « gueules cassées ») et quantité de traumatisés à vie. Le nombre d’hommes sous les drapeaux qui ont été tués sur le front de l’Ouest est terrifiant, lui aussi : 1 393 000 Français, 1 950 000 Allemands, 776 000 Anglais, 114 000 Américains et 44 000 Belges.
Ceci dit, en présence d’un tel carnage où La Faucheuse fut durablement épaulée par la folie nationaliste des hommes, on ne peut qu’être ému par la question toute simple – mais ô combien révélatrice – posée par une petite fille à sa maman agenouillée devant la tombe improvisée de son mari mort au combat : « Papa sait-il qu’on est vainqueur ? »
Commenter  J’apprécie          190
Quand l’idée devient réalité

À la veille de la Révolution française, évoquant les provinces du royaume, Mirabeau (1749-1791) parlait d’« un agrégat de peuples désunis ». L’image aurait pu convenir aussi bien aux pays européens, meurtris et divisés, au sortir de la Seconde Guerre mondiale. À l’est, ils avaient été libérés, à l’exception notoire de la Yougoslavie, par l’Armée rouge, ce qui les fit très vite entrer dans l’orbite soviétique. À l’ouest, ils l’avaient été par les troupes américaines, mais comme pas mal de leurs citoyens risquaient d’être tentés par le communisme, les Anglo-Saxons – États-Unis en tête et Churchill en sentinelle vigilante – veillèrent à les en dissuader. Le plan d’aide matérielle lancé outre-Atlantique en juin 1945, connu sous le nom de plan Marshall, poursuivait ce but, tout en s’engageant à redonner du souffle à une économie européenne devenue exsangue. C’est d’ailleurs à toute l’Europe qu’il était destiné, URSS comprise, mais Staline le refusa : la Tchécoslovaquie, qui l’avait initialement accepté, en fit d’ailleurs les frais.
En fait, depuis février 1945, l’Europe se trouvait prise dans les rets de Yalta, même si tout ne se décida pas à son propos au cours de cette conférence réunissant Roosevelt, Staline et Churchill au bord de la mer Noire. Mais l’appui apporté à l’Europe occidentale par Washington ne pouvait être mené qu’à une condition expresse : que les États du Vieux Continent s’unissent ! L’Organisation européenne de coopération économique (OECE) – future Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) –, regroupant les seize pays qui acceptaient le plan Marshall, fut créée à cette fin en avril 1948.
Commenter  J’apprécie          120
Et maintenant ? Il ne faut pas être atteint du syndrome de Cassandre pour s’apercevoir que le ressort est cassé. La construction européenne n’avait pourtant pas trop mal démarré dans les années 1950, en dépit de l’accroc de la CED. Le traité de la CEE, donnant l’impulsion au Marché commun, visait à « établir les fondements d’une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens ». Ceux-ci allaient désormais bénéficier, au sein de la Communauté, de la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux. Même l’historique opposition entre la France et l’Allemagne était en passe de s’apaiser : le 15 septembre 1958, peu après son retour au pouvoir, Charles de Gaulle recevait Konrad Adenauer chez lui, à la Boisserie, rencontre qui aboutira, le 22 janvier 1963, à la signature entre les deux pays du traité de l’Élysée, lequel instaurait entre les anciens « ennemis héréditaires » une coopération accrue dans les domaines des relations internationales, de la jeunesse et de l’éducation, tout en voulant détacher dans la mesure du possible Bonn de son puissant protecteur américain. Et l’entente, pour ne parler que des deux mêmes pays, se poursuivra par la suite entre le président Valéry Giscard d’Estaing et le chancelier Helmut Schmidt, ainsi qu’entre François Mitterrand et Helmut Kohl : qui ne se souvient de la photo où les deux hommes se tiennent main dans la main, le 22 septembre 1984, au cimetière de Douaumont lors de la commémoration de la bataille de Verdun.
Commenter  J’apprécie          100
Le siècle des Lumières

« Le bonheur est une idée neuve en Europe », lançait dans son discours du 3 mars 1794 à la Convention, en une formule devenue célèbre, « l’Archange de la Terreur » ou « de la Révolution » Saint-Just. On était alors à la fin du siècle des Lumières. À son début, dans un registre moins prométhéen, Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre (1658-1743) rêvait d’apporter la « félicité » à cette même Europe, laquelle venait d’être passablement ravagée par les guerres de Louis XIV. Resté connu sous le nom d’abbé de Saint-Pierre, il avait participé, aux côtés du cardinal de Polignac, aux négociations qui allaient aboutir en 1713 à la paix d’Utrecht mettant fin à la guerre de succession d’Espagne.
Commenter  J’apprécie          50
La Respublica christiana du Moyen Âge

Après la cassure Est-Ouest et Nord-Sud, consécutive à la disparition de l’Empire romain d’Occident en 476 et à la conquête arabe du VIIe siècle, le mot « Europe », dépourvu de tout contenu politique aux yeux des Anciens, a sensiblement servi à désigner l’aire géographique occidentale du Vieux Continent. Mais, l’expansion du christianisme aidant, le concept qu’il véhiculait cahin-caha s’est bientôt chargé d’une signification inconnue dans l’Antiquité païenne. Autrement dit, la Respublica romana de l’Antiquité s’est petit à petit muée en Respublica christianade l’âge médiéval.
La mutation du monde païen en monde chrétien, car c’est bien de cela qu’il s’agit, ne s’est pas opérée du jour au lendemain, comme on s’en doute. « Il a fallu de nombreux siècles pour que s’impose le terme de “chrétienté” (christianitas), appliqué à une région. » Elle se fit, grosso modo, du Ve au XIe siècle. Durant le Haut Moyen Âge, par exemple, dans un manuscrit d’Isidore de Séville figurant l’orbis christianus, la Terre, entourée d’un cercle, est divisée en trois parties : Asia, Europa, Africa ; à chacun de ces trois continents sont respectivement attribués les noms de Sem (pour l’Asie), de Japhet (pour l’Europe) et de Cham (pour l’Afrique), tous trois fils de Noé selon la Bible. Un plus grand cercle, englobant le premier, figure l’Océan. Mais le mot « Europe » ne désigne chez l’évêque auteur de cette représentation qu’une réalité géographique, confirmée du reste dans son Traité de la nature (v. 620).
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : sciences politiquesVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (1) Voir plus




{* *}