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EAN : 9782752905512
112 pages
Libretto (30/11/-1)
3.2/5   22 notes
Résumé :
Sur les rives du Bosphore, des palais abandonnés témoignent du raffinement d'un Empire ottoman balayé par l'Histoire. de ces yalis vides, aux fenêtres cassées ouvertes aux quatre vents, une fillette passe des heures entourée de silence. Sa grand-mère, gardienne des valeurs, consciente de la force des femmes, veille sur elle et lui transmet sa dignité.Le temps passe, la fillette grandit. Devenue belle au-delà des mots, un homme dit l'aimer. Un autre la désire... ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ouvrage lu dans le cadre du prochain rendez-vous du Club-lecture auquel et qui avait pour thématique "la littérature turque", j'ai découvert ici d'autres moeurs et un mode de vie qui est totalement étranger à celui que nous connaissons.

Issue d'une riche famille, Djélilé, bien qu'ayant été privé de mère alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, celle-ci n'a pourtant jamais manqué de rien, autant bien sur le plan matériel qu'affectif. elle a grandi avec sa grand-mère mais, celle-ci étant une femme très occupée en tant que veuve d'un ancien pacha, ce sont sa nourrice qui l'a élevé. Grandissant dans une immense demeure, les cachettes qu'elle découvrait dans les multiples pièces constituèrent l'un de ses jeu préféré car en tant que petite-fille du défunt pacha, elle n'avait pas le droit de se mêler aux autres enfants de son âge, eux, issus de condition beaucoup plus modeste. Sa nourrice se chargeait assez bien de l'en dissuader dès qu'elle essayait de faire un pas près de ces fillettes qui n'habitaient pourtant qu'à quelques pas de la demeure. C'est donc auprès de la femme du jardinier, du majordome, de sa nourrice, du cuisinier et de tous les anciens employés de la maison qu'elle passa son enfance sans pour autant s'en trouver malheureuse. Elle grandissait cependant dans un monde dont elle ignorait tout, ne redoutant pas que sa grand-mère était sur le point de se retrouver ruinée et qu'il lui faudrait un jour quitter cette luxueuse demeure. Tout ceci cependant, le lecteur ne l'apprend qu'en cours de lecture car, comme dit si bien celui qui est devenu son mari, Ahmet, vous ne pouvez pas comprendre qui est Djélilé sans savoir ce qu'elle a vécu durant toute son enfance et adolescence § Habituée au luxe, il pensait qu'il ne pourrait la satisfaire qu'en la comblant de cadeaux et, pour se faire, en travaillant d'arrache-pied afin de gagner toujours plus d'argent mais, s'il s'était trompé ? L'histoire commence ainsi : Djélilé ne rentre pas chez elle et va alors débuter toute l'intrigue de cet ouvrage.

Un livre dans lequel il n'y a quasiment pas d'action au sens propre du terme mais dans lequel le lecteur s'immerge dans la culture turque et tente, tant bien que mal, d'imaginer cette vie. Un ouvrage qui s'ouvre sur le monde, avec des noms cependant pas évident à retenir et avec lesquels je me suis parfois emmêle les pinceaux (d'où ma note mitigée concernant cet ouvrage) mais qui mérite d'être découvert !
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Retour à la littérature turque que je n'avais plus explorée depuis un moment déjà. Pour m'y remettre , ce court roman d'une centaine de pages était parfait.
Très simple à lire, c'est un roman avant tout très descriptif, la romancière décrit les évènements, le passé et les pensées des personnages. Et les chapitres sont très courts, ce qui rend cette lecture encore plus "facile". Ce qui est moins facile en revanche ce sont les références historiques et culturelles contenues dans ce petit roman. Pour ma part je me représentais très bien l'environnement, les périodes historiques et coutumes auxquelles l'auteure faisait référence ; mais j'imagine bien que cela peut ne pas être le cas pour tout le monde.
En apparence, l'histoire est simple : un soir en rentrant, alors qu'il s'attend à retrouver sa femme, celle-ci n'est pas là. Après plusieurs heures, il apprend que Celile le quitte pour un autre. Quelque chose qui aurait pu être banal, réchauffé, mais qui dans la Turquie des années 1940 (et encore dans certaines familles ultra traditionalistes aujourd'hui) est ni plus ni moins qu'un scandale et le début d'un tsunami pour le trio. C'est aussi l'occasion pour la romancière de revenir sur l'histoire familiale de Celle, liée de très prêt à la chute du sultan Abdul Amit, et ainsi de parler rapidement et brièvement de la transition de ce monde privilégié et clôt vers le début du XXème siècle.

J'aurais aimé en savoir davantage sur ces personnages et leur univers. La romancière n'y va que par touches, c'est un choix qui met paradoxalement en valeur celle par qui tout arrive (comme dans les textes sacrés) mais qu'on entend pas : la femme. Celle qui refuse les traditions, les valeurs matérialistes, le souci du qu'en dira-t-on et des ragots, celle qui a des valeurs au-dessus des lois des hommes, qui s'exprime peu et que les deux hommes peinent à comprendre.

Un retour intéressant vers la culture de ce pays pour lequel j'ai une affection particulière, pour le prochain je choisirai un roman bien plus épais pour palier à cette petite frustration de lectrice-diva.
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Je suis tombé par pur hasard sur ce livre dont l'auteure m'était complètement inconnue, non insensible sans doute à l'image de sa couverture, ainsi que sous l'emprise d'un chef-d'oeuvre cinématographique que je viens de découvrir quasi simultanément (Oh Moon! - en turc: A Ay! de Reha Erdem, 1989) et qui, comme lui, fait de l'abandon et des souvenirs d'un yali (villa en bois au bord du Bosphore) par une femme la métonymie de la chute de l'Empire ottoman.
Mes impressions de lecture peuvent ainsi se résumer: en dépit de la qualification de "roman", ceci est une longue nouvelle et doit être lu de cette manière. La nouvelle, d'habitude, c'est un genre dont je ne raffole pas. La lecture de celle-ci, à part la construction sur deux plans narratifs - l'histoire de l'héroïne qui quitte son mari pour un amant et le flash-back sur l'histoire du yali où elle a passé son enfance peuplée de personnages emblématiques du milieu et de l'époque - longtemps n'a pas été une exception. Longtemps: c'est relatif, compte tenu des temps courts d'une nouvelle... D'autant plus que la métonymie était très ouvertement affichée, pas trop étayée par une analyse psychologique de ladite héroïne, pourtant trop évidente (si l'on me passe ce paradoxe apparent). Mais justement, tout a pris une épaisseur et une vraisemblance nouvelle lors de la chute; je dirais même une profondeur frappante, dans les 5 dernières pages, comme il se doit dans toute bonne nouvelle, contrairement au roman. N'attendez pas de moi une révélation qui vous gâcherait toute éventuelle lecture!
Aussi, ai-je essayé d'en savoir plus sur l'auteure qui, me semble-t-il, ne figure pas dans la version française de wikipedia. Deux petits détails insignifiants peuvent être tirés de la quatrième de couverture que vous pouvez lire ici:
www.priceminister.com/offer/buy/1334953/Dervish-Suat-Les-Ombres-Du-Yali-Livre.html.

Non satisfait, je suis allé voir la version turque de "Vikipedi", et je crois faire une bonne action, pour qui sera curieux comme moi, en traduisant la partie biographique de l'entrée relative à elle, que voici:

"Fille du professeur de la Faculté de Médecine Ismail Dervish, Suat Dervish [1905-1972] fut un temps mariée à l'écrivain Resat Fuat Baraner. Elle fit des études littéraires ainsi que musicales au Conservatoire de Berlin et, rentrée en Turquie en 1932, elle poursuivit une activité de journaliste et d'auteure [14 romans publiés entre 1921 et 1968]. En 1940, avec son mari, elle fut responsable de la parution de la revue "Yeni Edebiyat Dergisi" [Revue de la nouvelle littérature], premier organe du courant du "réalisme social" en Turquie, dans laquelle elle publia des nouvelles, des articles satiriques et des critiques. En 1944, elle fut condamnée à un an de prison pour avoir été membre du Parti communiste turc (illégal) et pour avoir protégé son mari dans la clandestinité. Elle se réfugia alors à Paris, où elle vécut ensuite entre 1953 et 1963.
A son retour en Turquie, tout en s'occupant de la publication de ses oeuvres, elle participa à la fondation de l'Union des Femmes Révolutionnaires. Entrée dans la littérature par la poésie, elle a acquis sa renommée comme l'un des écrivains d'avant-garde dans l'établissement et l'évolution de la littérature sociale et réaliste."

Cela étant, de mon point de vue, ce qui est frappant dans cette nouvelle, ce n'est pas son réalisme social ou socialiste, mais peut-être cette étonnante et magnifique convergence entre le mépris du bourgeois de l'aristocrate déchu et celui du communiste...! (Mais ça, encore, c'est dans la chute autant que dans la biographie: je n'aurais peut-être pas dû en parler).
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Les Ombres du Yali, est selon les mots de l'éditeur, "un texte simple et pudique [qui] dresse le portrait d'une femme entière et complexe confrontée au désir et aux contradictions des hommes". Or ce court récit empreint de nostalgie et d'amertume reste, à l'image de Célilé, extrêmement distant... Au bout des 110 pages, notre lecture s'achève par la découverte d'un "monde hostile et plein de calcul" (p.107), qui semble-t-il aurait succédé au raffinement "d'un Empire ottoman balayé par L Histoire".

Terriblement déprimant.
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L'auteur décrit l'histoire d'une femme qui apparait très mystérieuse aux hommes qui l'aiment. Il s'agit d'un roman très court, qui a été écrit en 1945 par une auteur turque. Un roman qui nécessite d'être replacé dans un certain contexte car la narration a pris un sacré coup de vieux.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"[...] sans doute la femme-image était aujourd'hui bien mieux que la femme de chair...Les images ne vieillissent pas, elles..."
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Une vie meilleure attendait sans doute son enfant. Puisque tout se transformait, pourquoi les hommes de demain ne seraient-ils pas meilleurs que ceux d'hier? Elle saurait lui apprendre à devenir un être ferme et fort, généreux et droit. Elle lui apprendrait à lutter quand il le faut, à ne pas succomber. Elle lui dirait aussi qu'il faut aimer la vie. Elle veillerait sur son bonheur. Oui, il devait naître et vivre!
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