Petite pousse

« Est-ce que les parents trouvent ça amusant, de contrarier leurs enfants ? »

Voilà la question qu'Archibald pose à sa mère, un soir au moment du coucher. Comprenez-le : Ce matin, il a dû se lever tôt alors qu'il aurait bien voulu dormir encore un peu. Maman l'a interrompu pendant son petit déjeuner afin de partir pour l'école. En chemin, il a fallu répéter la poésie, et sous la pluie ! Et puis, voilà qu'elle se fâche parce qu'il saute dans une flaque d'eau. Et en rentrant ce soir, rebelote : il a dû finir sa soupe, se brosser les dents, et encore se coucher de bonne heure !

Pour répondre à sa question, les parents d'Archibald l'emmènent pique-niquer dans un grand jardin, lui demandent d'observer le jardinier et lui expliquent qu'un enfant, c'est un peu comme une petite pousse et les parents comme des jardiniers. Pour que la petite pousse devienne un grand arbre solide, le jardinier doit prendre soin d'elle à chaque étape de sa vie, s'occuper d'elle tous les jours, l'aider à grandir et à s'épanouir, lui apporter le soutien dont elle a besoin. le jardinier peut faire des erreurs mais il sera là à chaque saison et par tous les temps.

"Petite pousse" est le troisième album de la collection "Une histoire d'Archibald" que nous découvrons à la maison, mais le neuvième si on tient compte de l'ordre chronologique de parution.

Une nouvelle fois, Astrid Desbordes sait nous toucher droit au coeur en mettant en avant le rôle et la place des parents dans la vie de leur(s) enfant(s), et ce même quand ils ont pris leur envol, alors que théoriquement ils n'auraient plus besoin d'eux. le parallèle entre l'enfant et la petite plante, puis entre l'adulte et l'arbre, est joliment trouvé. C'est touchant à souhait et mignon tout plein. Cet album exprime tout simplement mais avec de jolies métaphores tout l'amour qu'un parent a pour son enfant, même si ce dernier n'est pas obligé de le percevoir tout le temps dans la vie de tous les jours.

L'amour parental étant une fois de plus mis à l'honneur, "Petite pousse" est une jolie déclaration d'amour d'un parent à son enfant.

En revanche, je tiens à préciser que la comparaison entre le parent et le jardinier ne tient pas du tout la route avec moi. En tout cas, j'espère sincèrement être meilleure mère que je ne suis jardinière... Parce que les plantes et moi... les pauvres... Et c'est pas faute d'y faire attention pourtant... Vous connaissez l'histoire de la petite plante verte ? Non ? Attendez que je vous raconte : « C'est l'histoire d'une jolie petite plante verte. Et puis un jour, on me l'a offerte... »

J'ai déjà offert , de la même auteure " Mon amour" et " Les choses précieuses "à mes petits-enfants, je suis ravie d'avoir trouvé cette" Petite pousse" pour ma fleur Iris.

Je suis fan des textes d'Astrid Desbordes, qui abordent ,avec finesse mais aussi simplicité , les thèmes essentiels des sentiments et des émotions. Les illustrations de Pauline Martin, fraîches et pimpantes, utilisant surtout les couleurs primaires et quelques touches douces de rose, accompagnent le propos avec bonheur et expressivité. Mille petits détails sont à observer.

Ce tome est mon préféré car il développe subtilement la métaphore filée du parent vu comme un jardinier s'occupant à faire grandir une plante. Subtilement mais de manière compréhensible pour un enfant. Les dessins y contribuent beaucoup. En parlant des soins à apporter par le jardinier à cette pousse qu'est l'enfant , l'auteure écrit: " Et il a souvent besoin d'aide.Du bon engrais pour qu'elle s'épanouisse" et le petit garçon récurrent des histoires, Archibald, est représenté assis, entouré de livres. Cela ne peut que nous plaire, à nous , Babeliotes!

Voilà un album chaleureux , tendre, attractif, et invitant l'enfant à réfléchir sur lui-même et son entourage. Je recommande de suivre le parcours tout en sensibilité de cette jeune pousse!

"Petite pousse" met en scène Archibald, personnage récurrent du duo Astrid Desbordes / Pauline Martin (aussi héros de "Ce que j'aime vraiment" ou "Les choses précieuses").
Moins explicatives que la série des "Max et Lili", et destinée à un lectorat plus jeune, ces histoires d'Archibal invitent l'enfant à réfléchir sur des aspects de sa vie, tout en douceur.

Ici, le petit garçon s'agace des contrariétés que lui font subir ses parents. Est-ce que cela leur plaît de le contraindre perpétuellement ?
La maman répond avec bienveillance et propose une comparaison du rôle de parent avec celui d'un jardinier. le jardinier plante la graine, s'en occupe pour qu'elle pousse bien, droite. Mais une fois l'arbre suffisamment grand pour abriter oiseaux et écureuils, son travail n'est pas terminé pour autant.
Cette image, très concrète, amènera forcément l'enfant à partager son ressenti, et donc une discussion familiale. Et c'est tout l'intérêt de ces douces et tendres histoires d'Archibal.

Pas facile d'être jardinier. Une petite pousse, ça n'est pas facile à entretenir. On a beau tout faire pour l'aider à grandir, parfois on se trompe et parfois, elle souhaite grandir différemment...

Très joli album qui fait un parallèle entre l'entretien d'un jardin et l'éducation d'un enfant. Comme d'habitude, ce duo fait un sans faute dans le texte comme dans les illustrations. C'est beau et ça sonne juste.

Comparer son enfant à une petite pousse et se prendre pour un jardinier qui protège ce qui sera un futur arbre, c'est assez original. Les dessins sont expressifs, le texte est simple mais traduit bien les soucis que peuvent avoir des parents pour amener leur enfant à l'âge adulte. Mais comme un arbre n'est jamais définitivement achevé, un parent restera toujours un parent quel que soit l'âge de l'enfant. Joliment illustré et un brin philosophique ! G