Avec sa sensibilité et sa belle écriture, Virginie nous offre un roman bien documenté qu'on ne peut pas lâcher facilement tant il est captivant.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour les personnages que Virginie met en scène dans une atmosphère dramatique, quelquefois mystique et imprégnée de mythologie aborigène .
Dans cet ouvrage, les grands sentiments règnent en maîtres et les protagonistes rebondissent en de belles résiliences.
J'ai beaucoup apprécié ce roman .
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Des bons sentiments , des personnages attachants avec qui l'on a envie de partir en voyage , beaucoup de tendresse et d'émotions . de drôles de vies qui se croisent. J'ai été embarqué par cette lecture. Je recommande ce livre que j'ai beaucoup apprécié et je félicite Virginie pour son écriture.
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Quant à papa, il se fiche pas mal de ce que je pense et quand il s’adresse à moi, c’est toujours pour me crier dessus. Il passe ses journées et une grande partie de ses soirées dans son atelier à restaurer des antiquités qui sont, paraît-il, des œuvres d’art. Il en est très fier. Au début, j’aimais bien le regarder travailler. J’avais envie de l’aider et je touchais à tout. Parfois, il me laissait sculpter un morceau de bois et trouvait que je me débrouillais plutôt bien. Mais un jour, j’ai fait tomber un outil et j’ai cassé une pièce de marqueterie. Il s’est fâché tout rouge en hurlant que je n’étais bonne à rien. Après, il est venu me voir dans ma chambre. Il s’est excusé mais pour moi c’était fini. J’ai bien compris qu’il faisait des efforts pour me supporter mais qu’au fond, il avait envie que je le laisse tranquille. Je sais qu’il aurait préféré avoir un garçon. Mais qu’est-ce que j’y peux moi ?
Je me souviens d’un lieu étrange, à la fois sombre et lumineux. Des hommes, nombreux, il y a longtemps, très longtemps, sont venus là pour y construire un temple. Je sens encore leur souffle chaud et je vois les murs pleurer. Ce sont des larmes de gratitude. D’autres hommes plus tard, beaucoup plus tard, sont venus eux aussi, détruisant, pillant, massacrant. Je sens encore leur haleine brûlante et je vois les murs pleurer. Ce sont des larmes de douleur. Le soleil se lève derrière la montagne. Je l’attends là où le feu se déploie et s’embrase, mais il surgit plus loin, immense et parfaitement rond, irradiant peu à peu l’arche anti-crépusculaire. La nuit reviendra et le jour aussi.
Patience, tout viendra à temps. J’ai senti que quelqu’un me regardait. Je ne le vois pas, je ne sais pas qui il est et pourtant, il m’est extrêmement familier. Peut-être l’ai-je déjà rencontré, dans une vie qui m’échappe ? Était-ce il y a longtemps ? D’ailleurs qu’est-ce que le temps ? Les mots me viennent comme ça, par habitude, mais je ne sais plus ce qu’ils veulent dire. Heure, journée, semaine, mois, année... Je sais que ça existe, mais comment les mesurer ?
Pernelle a trop mal d’être un être humain. Elle aurait préféré être un arbre, un oiseau, une tortue de mer…. Cette femme sans identité, endormie sur son lit d’hôpital, est comme une petite lumière vacillante et douce auprès de laquelle elle vient trouver l’apaisement dont elle a tant besoin. Son immobilité dans ce monde lui fait du bien. Elle ne bouge pas, elle est là, les yeux fermés, avec un étrange sourire qui donne à son visage un aspect serein.
Ce matin, un papillon est venu se poser sur le drap de mon lit. J'ai su qu'il était là sans pouvoir le voir ; j'ai senti comme une présence amie. Peut-on être l'amie d'un papillon ? Mes yeux refusent de s'ouvrir, je ne sais pas pourquoi et ma bouche ne veut pas parler non plus. Mon corps est comme un refuge immobile et clos. Pourtant, je l'ai vu ce papillon, je l'ai imaginé avec ses ailes bien serrées tandis qu'il était posé sur le drap.