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Nicholas Nickleby tome 0 sur 3
EAN : 9782264002822
10-18 (09/09/1998)
3.94/5   25 notes
Résumé :
L'intrigue est centrée sur le personnage de Nicholas, jeune homme laissé impécunieux par la mort de son père et devant subvenir aux besoins de sa mère et de sa sœur. Son caractère droit et indépendant suscite l'antipathie de son oncle Ralph Nickleby qui le juge à tort sans valeur et le poursuit de son inimitié.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
1300 pages, voilà un indice qui peut éclairer sur l'auteur de ce beau pavé. Charles Dickens est coutumier du fait d'écrire de grandes sagas sociales dans le Londres du XIXème siècle. Un Londres noir de crasse, de suie et de misère, riche d'inégalités entre les classes.

Tout comme dans "Oliver Twist" et "David Copperfield", ou encore dans "De grandes espérances", l'auteur choisit un jeune homme comme personnage principal. Jeune privilégié trop tôt orphelin de père et en charge de sa mère et de sa soeur, Nicholas Nickleby va faire l'amer apprentissage de la vie hors du cocon protecteur d'une famille nantie. Vous vous en doutez, le chemin vers la lumière sera long, sombre et douloureux.

Si vous aimez comme moi la narration incroyablement développée de Dickens et si vous avez apprécié quelques uns des romans susnommés, alors "Nicholas Nickleby" est fait pour vous. Construction romanesque impeccable, palette de personnages principaux et secondaires variée et tout en contrastes, ton tour à tour dramatique et humoristique, rencontres improbables, destins croisés, rebondissements surprenants, génie de l'ironie et du cynisme, vous êtes sûrs de ne pas vous ennuyer, si tant est que vous appréciez les romans fleuves.

Personnellement, je ne m'en lasse pas.


Challenge PAVES 2022
Challenge ABC 2022/2023
Challenge XIXème siècle 2022
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« Il avait à passer par un pauvre petit cimetière, – un méchant terrain, élevé seulement de quelques pieds au-dessus du niveau de la rue dont il n'était séparé que par un parapet très bas, surmonté d'une grille en fer : lieu fétide, malsain, dégoûtant, où il n'y avait pas jusqu'au gazon de chiendent qui ne semblât dire, par ses touffes maigres et chétives, qu'il ne tenait sa nourriture que du corps des pauvres diables enterrés là, et qu'il poussait ses racines dans la bière de misérables accoutumés à pourrir, dès leur vivant, dans des cours humides et dans des taudis d'ivrognes affamés ».

Ce personnage, qui traverse de nuit ce chemin lugubre, est Ralph Nickelby. A la mort de son frère cet homme insensible, retors et avare n'a rien voulu faire pour sa belle-soeur ruinée, Mme Nickelby. Son neveu Nicholas, le personnage pivot de ce vaste roman feuilleton en deux volumes, il l'a contraint à accepter un emploi sordide dans une pension sinistre du Yorkshire, qui tient davantage du mouroir pour enfants dont personne ne veut que d'un établissement d'éducation digne de ce nom. Et sa nièce Kate n'est pas mieux lotie : il se servira de sa beauté et de son innocence pour appâter des libertins vers son commerce d'usurier.

Comme souvent chez Dickens, la narration fait appel à une multitude de personnages hauts en couleur, qu'on a plaisir à retrouver çà et là quand on ne s'y attend pas. Il n'y a pas moins de trois franches crapules : Ralph Nickelby, le libertin Mulberry Hawk et enfin le maître d'école Wackford Squeers. Mention spéciale à ce dernier, répugnant à souhait !

Ce roman a eu du succès, et même beaucoup, à sa parution en 1838-1839. Pourtant j'ai trouvé sa construction en deçà de ce qu'on attend habituellement chez Dickens. Les personnages de Nicholas et de Kate sont un peu trop univoques et j'ai peiné parfois à m'intéresser à leurs destinées.

Le début est excellent, toutes les avanies que subissent Nicholas et Smike, le souffre-douleur de Squeers dans le Yorkshire sont captivantes. Ensuite, il y a parfois des passages à vide, à l'exemple de ces deux contes insérés dans un chapitre (le procédé un peu cliché des voyageurs bloqués une nuit dans une auberge et qui doivent tuer le temps). Les causes de ces faiblesses doivent avoir pour origine l'emploi du temps épouvantablement chargé de l'auteur à cette période. Il écrivait en même temps pour deux journaux différents Oliver Twist et Nicholas Nickleby.

La palme du personnage le plus agaçant revient à Mme Nickelby mère : elle est vraiment perchée ! Et comme c'est une bavarde impénitente, le lecteur doit supporter des pages de non-sens parfois dignes du surréalisme le plus débridé. Ce qui n'est pas forcément désagréable, mais peut passer aussi pour du délayage…

Je suis pourtant globalement heureux d'avoir mené à bout cette lecture des deux tomes. Je reviendrai évidemment à Dickens dans un futur proche.
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Dickens a écrit des pavés avec beaucoup de personnages.
Celui-ci n'échappe pas à la règle. le personnage central, Nicholas Nickleby ainsi que sa soeur, Kate vont passer à travers moultes épreuves à commencer par la malchance de leur père qui défunte assez tôt, les laissant seuls avec leur mère à charge et leurs bonnes volontés pour trouver du travail. Leur oncle Ralph, frère du défunt, fait figure d'un usurier sans scrupules et sans sentiments. Il place Nicholas, par relations interposées chez un certain Squeers comme enseignant mal payé de l'institution que celui-ci dirige d'une main de fer : Dotheboys Hall où les enfants sont affamés et régulièrement battus et humiliés. Parmi eux, Smike, une espèce d'esclave personnel de Squeers, chétif et souvent victime d'injustice.
C'est avec Smike que Nicholas s'enfuira de Dotheboys Hall, caricature de la pension sordide et marquante avec un directeur âpre au gain, ce qui le rapproche de Ralph. Nicholas fera donc du théâtre à Plymouth avec Vincent Crummles tandis que sa soeur, victime des assiduités de Sir Mulberry Hawk, ami financier de lord Verysopht, jeune noble naïf. Nicholas et Smike gagnent alors Londres pour protéger la soeur et la mère. Enfin Nicholas rencontre des comptables philanthropes en les frères Cheerryble et se fera un ami de l'employé exploité de Ralph, Newman Noggs.
On n'oubliera pas les personnages « comiques » sensés équilibrer le roman qui aurait trop l'aspect d'un mélodrame : les Mantalini ainsi que la concierge peintre de miniatures, Miss La Creevy ; il en va de même pour Mrs Nickleby, mère de Nicholas, pour ses raisonnements de « bon sens.»
On aura vu que les noms que Dickens donne à ses personnages sont lourds de signification : Hawk, le faucon (rapace) et Verysopht (= very soft : très doux) ; Cheerryble (Cheer + able : capable de réconforter) etc. Tous sont des types en fait et l'on pourrait reprocher à Dickens d'en mettre trop parfois sans trop savoir que faire de ceux-ci en fin de parcours bien qu'il en parle dans la conclusion de ce livre aux 65 chapitres et de 934 pages quand même.
Les méchants qui courent après l'argent au mépris de leur propre famille sont punis quand ils ne punissent pas eux-mêmes et les jeunes gens de bonne volonté sont récompensés de leurs efforts et de leur sens moral. Beaucoup de manichéisme dans ce roman de Dickens jeune puisque c'est le premier qui apparaît en feuilleton et suit de près « Oliver Twist. » Certes, le propos de l'auteur est édifiant : on méprise l'argent à tout prix, raille une société où la liberté des jeunes gens est bafouée par leurs parents ou tuteurs, où, pour de sombres affaires d'héritage, on n'hésite pas à marier les vieux messieurs aux tendres jeunes filles, et celles-ci se soumettent parce que leur père a des dettes.
Mais la lecture est assez agréable et le style de Dickens tout en langue très classique voire latinisante, marque du XIXe siècle, et toute en nuances comiques donne des qualités à ce roman. Et puis on lit aussi Dickens pour l'ambiance et le fait qu'il ait ensuite écrit des histoires de fantômes, notamment dans « le Conte de Noël » n'est pas étranger à la façon qu'il a de décrire le Londres des bas-fonds :
“Having but one outlet, it was traversed by few but the inhabitants at any time, and the night being one of those on which most people are glad to be within doors, it now presented no other signs of life than the dull glimmering of poor candles, from the dirty windows, and few sounds but the pattering of the rain, and occasionally the heavy closing of some creaking door.”
(“La rue était boueuse, sale et déserte. N'ayant qu'une issue elle n'était traversée que par ses rares habitants à n'importe quel moment, et la nuit étant de celles où la plupart des gens préfèrent rester chez eux, elle n'offrait à présent d'autres signes de vie que la morne lueur vacillante des pauvres bougies derrière des vitres sales, et l'on n'entendait que les gouttes de pluie et parfois le battement lourd d'une porte qui grince. »)
De plus, on sent ici et là que Dickens a lu et relu son Shakespeare et ses portraits d'usuriers qui vivent dans la misère (Arthur Gride ici, Shylock chez Shakespeare) se font l'écho de personnages Shakespeariens ainsi Squeers qui considère Smike comme sa propriété n'est pas loin de la livre de chair que Shylock réclame comme paiement de sa dette en apparaissant comme l'ogre du conte :
“‘It isn't a dream!' said Squeers. ‘That's real flesh and blood, I know the feel of it;
(“ Ce n'est pas un rêve, dit Squeers, c'est de la vraie chair et du sang, je connais cette sensation »)
Pour tout cela, il faut lire Dickens. Il nous attend au détour d'une phrase, d'un mot, d'une subtilité. Et puis quoi, c'est relativement bien ficelé même si l'on voit parfois un peu trop les ficelles.


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900 pages de romanesque à l'état pur. Il a des orphelines belles et vertueuses, de beaux et courageux jeunes hommes pauvres, un méchant oncle usurier, des détournements d'héritage, des personnages pittoresques, des enfants maltraités……

Tout cela avec une grande efficacité de construction, de l'humour, de l'émotion. Parfait dans son genre, même si c'est un peu trop peut –être dans le genre, dans le shéma, un peu moins surprenant qu'Oliver Twist, par exemple. Et malgré tout un tout petit peu long, alors que l'on se doute déjà depuis quelque temps de l'heureux dénouement.

Une lecture plaisir, même si un petit peu trop prévisible et stéréotypée parfois.
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Y a-t-il pire choix, pour une veuve et ses deux orphelins, que de confier leur destinée aux projets turpides d'un Ralph Nickleby, oncle usurier dont le coeur racorni n'exsude plus que fiel ? C'est pourtant confiante que la sotte et impécunieuse Mrs Nickleby se rend à Londres pour prier son beau-frère de lui venir en aide : son entregent pourrait peut-être aider son fils Nicholas à trouver une situation et sa fille Kate un engagement. Las, l'ignoble pouacre n'aura d'autre but que d'éloigner définitivement le premier et de prostituer la seconde.

Ce très gros roman d'apprentissage, écrit à la petite semaine par un feuilletoniste pressuré -Dickens rédige alors 3 romans à la fois-, s'encombre trop souvent de péripéties oiseuses et de personnages superflus. Perdus dans la luxuriance du récit, ses héros apparaissent bien falots : Nicholas, jeune homme honnête aux fureurs justicières, manque de profondeur ; sa soeur subit passivement ses tourments et l'abominable Ralph peine à n'incarner autre chose qu'un type, celui de l'avare méchant homme.

Là où Dickens triomphe c'est lorsqu'il se fait journaliste ou portraitiste. Qu'il témoigne du dévoiement des institutions scolaires ou de la vie d'une troupe de baladins, son oeil se fait perçant, sa voix accuse ou réhabilite et sa plume vibre de génie. Ainsi quand le candide Nicholas se retrouve adjoint à Dotheboys Hall, épouvantable école du Yorkshire, c'est l'occasion pour Dickens de dénoncer ces mouroirs à enfants, précurseurs d'un système concentrationnaire où règnent déshumanisation et sévices. A rebours, le regard du romancier se teintera d'aménité en dépeignant les us et coutumes de la troupe de comédiens ambulants du jovial Crummles : les répétitions chaotiques, les représentations périlleuses et les jalousies corporatistes...

Nicholas Nickleby regorge de seconds couteaux sensationnels et tout l'art de Dickens c'est de les rendre inoubliables. On pourra reprocher au romancier un certain manichéisme (les bons d'un côté, les méchants de l'autre) mais il parvient toujours à insuffler suffisamment d'humanité à ses personnages pour les rendre définitivement concrets. Il en est ainsi de la famille Squeers, tortionnaires et affameurs de père en fils, qui dirige d'une poigne de fer le collège de Dotheboys. Squeers, borgne pernicieux, et son horrible matrone, brillent au firmament des malfaisants sublimes !

Comment ne pas s'esclaffer devant les contorsions ridicules du couple Mantalini : elle, naïve rombière, proie de son aigrefin de mari ; lui, gigolo érotomane aux désirs somptuaires ? Ne pas s'attendrir face aux jumeaux Cheeryble, parangons de toutes les bontés ? Ne pas s'exaspérer aux discours confus de la si peu perspicace Mrs Nickleby ? Ne pas s'émouvoir à l'histoire du pauvre Smike, victime propitiatoire d'un siècle infanticide ?

Soufflant le chaud et le froid, le rire et les larmes, Dickens enchante autant qu'il épuise son lecteur. Pléthorique, son roman aurait gagné à être délardé mais le génie dickensien -comme le diable- étant dans les détails, on lui pardonnera ses excès pour le plaisir qu'il nous a donné.

Un plum-pudding ! Un peu de graisse de rognon, beaucoup de sucre, quelques surprises (fruits secs ou confits et épices), le tout arrosé d'alcool... Calorique mais délicieux !
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Manoir de Dotheboys, Jeudi matin.
« Monsieur, Papa me prie de vous écrire, car les médecins ne save pas s'il pourra jamais recouvrir l'usage de ses jambes, ce qui l'empêche de mettre la main à la plume.
Nous sommes tout sans dessus dessous, et le visage de papa n'est qu'une plaie bleue et verte, sans conter deux bancs qui sont beignets de son sang. Il a fallut le faire transporté dans la cuisine où il est encore couchez. Vous pouvez juger par là qu'il est encore bien bas.
Quand votre neveu que vous avez recomandé comme sous-maître a eu fait ça à papa en lui piétinant le corps aves ses pieds, avec des mots que je ne veux pas soulier ma plume en les répétant, il s'est élancé sur maman avec brutalité, l'a flanqué par terre et lui a enfoncer son peigne d'écailles de plusieurs pouces dans la tête. Un peu plus il lui serait entré dans le crâne. Nous avons un certificat médical que, dans ce cas-là, l'écaille aurait fait une lézion au serveau.
Moi et mon frère, nous avons été ensuite la victime de sa rage, et depuis nous soufrons beaucoup, ce qui nous donne la cruelle sertitude que nous avons des contuzions internes, surtout qu'on ne voit pas de marque de violence à l'extérieur. Je ne fais que jeter les hauts cris tout le temps que je vous écrie, mon frère aussi, ce qui m'empêche naturellement de faire atention, aussi j'espère que vous excuserez mes fautes.
Le monstre, après avoir rassasiait sa soif de sang, c'est sauvé en emmenant avec lui un mauvais garnement qu'il avait exciter à la révolte, et une bague avec un grena apartenant à maman, et n'ayant pas été aprehandé par les gendarmes, on pense qu'il a prit une diligeance. Papa vous prix, s'il va chez vous, de tâcher moyen de renvoyer la bague, et de laisser partir ce voleur et cet asasin, parce que si nous le poursuivons, il sera seulement envoyé au bagne tandis que si on le laisse partir il sera pendu avant longtemps, ce qui nous évitera des ennuits et sera bien plus satisfaisant. Dans l'espérance d'une réponse à votre commodité,
Croyez moi, etc…
FANNY SQUEERS. »

Chapitre XV.
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C’est ici le lieu de présenter au lecteur Mlle Fanny Squeers, alors âgée de vingt-trois ans. S’il est vrai qu’il y ait une grâce et des agréments inséparables de cette heureuse période de la vie, nous devons croire qu’elle possédait ceux-là, plutôt que de supposer qu’elle formait une exception unique à la règle générale. Elle n’était point aussi grande que sa mère ; elle était, au contraire, petite comme son père. Elle avait emprunté à la première une voix aigre et dure ; au second, une expression particulière de l’œil droit, qui consistait à n’en avoir pas du tout.
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L'extérieur de monsieur Squeers ne prévenait pas en sa faveur . Il n'avait qu'un oeil et, je ne sais pas si c'est un préjugé, mais généralement on en préfère un de plus .
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"Une des plus grandes auteures américaine actuelle qui revient avec un chef d'oeuvre ! Une transposition de David Copperfield dans les Appalaches digne de Charles Dickens ! " - Jean-Edgar Casel.
Demon Copperhead réimagine le roman de Dickens dans une Amérique rurale moderne confrontée à la pauvreté et à la crise des opioïdes ... le roman de Kingsolver vous emporte avec autant de force que l'original.
À retrouver en librairie et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/on-m-appelle-demon-copperhead.html
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