"The House of Shadows" (titre en V.O) n'a rien à voir avec la chanson "The House of Rising Sun" (The Animals), parce que la première est une taverne où tous les escrocs de Londres se retrouve pour ripailler, tandis que la seconde était une maison de jeux.
Malgré tout, toutes les deux sont des maisons de perdition. Et, dans la taverne "La Nuit de Jérusalem" (The House of Shadows), il va y avoir des meurtres : un rouquin, deux prostituées et ensuite, plusieurs autres. Oui, on meurt beaucoup !
La bouffe n'est pas en cause, les boissons non plus. Par contre, les épées, poignards, pièges à loup, seront cités à comparaître.
Londres, en 1380, était mal famée, sale, puante, malodorante, remplie de gens louches, de voleurs, d'assassins, de tire-laine et j'en passe.
La parcourir, en compagnie de Frère Athelstan et du coroner Sir John Cranston, n'est jamais une partie de plaisir, même si j'aime les retrouver régulièrement. Heureusement, les livres ne sont pas en odorama. Et puis, du fond de mon fauteuil, je ne risque pas grand-chose…
On ne lira pas cette série pour avoir des polars historiques rythmés, mais pour le côté historique bien rendu, pour l'immersion dans la ville Londres plus vraie que nature et pour le côté politique qui règne en cette époque (sans que cela soit trop prégnant).
L'auteur connait son Histoire sur le bout des doigts et sait comment la mettre en scène à l'aide de petits détails qui vous plongeront dans le grand bain : nourriture, lexique de l'époque (mais on comprend tout), habillement, décors, personnages secondaires ou ceux qui ne font que passer, prisons, justice, exécutions, religion, moeurs,…
Sans jamais devenir lourd, l'auteur incorpore ces ingrédients dans son récit et cela donne un plat bien cuisiné, bien équilibré. Aucun ingrédient ne prend le pas sur les autres.
Pour la résolution des meurtres, une fois encore, notre frère Athelstan va faire fonctionner ses petites cellules grises, faire des déductions, ne digne fils qu'il est de Poirot, Holmes et Columbo (oui, ils s'y sont mis à plusieurs).
Attention, il est à noter que le frère Athelstan est vêtu de la bure des Dominicains, pas d'un imper froissé ou d'un costume de Savile Row.
D'habitude, dans les romans, il y a trois enquêtes, dont une qui semble être minime, mais qui ne l'est jamais. On change un peu dans ce dixième tome, puisqu'on a un cold case et des meurtres tout frais, mais pas de petits mystères sur le côté.
Mon flair était aux abonnés absents, car je n'ai pas trouvé la personne coupable, ni le truc dans l'astuce, ou l'astuce dans le truc. Sur le coup, je me suis bien fait balader et j'ai ouvert grand ma bouche à la fin. Bien joué !
Une fois de plus, un polar historique agréable à lire, une plongée totale dans le Londres de 1380, un duo qui marche du tonnerre, des petites répliques amusantes, des morts qui se ramassent à la pelle et un récit qui se lit avec plaisir et qui vous transporte dans le temps.
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