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EAN : 9782228899222
340 pages
Payot et Rivages (15/10/2004)
3.9/5   5 notes
Résumé :

Dans ce magistral ouvrage paru en 1947, Henri Dontenville expose un vaste matériel qu'il regroupe sous le nom de " mythologie française ". En 1937, au congrès international de folklore, les spécialistes étrangers avaient attiré l'attention de leurs collègues français sur la carence de la collecte de contes dans l'Hexagone. Aussi l'auteur relève-t-il un véritable défi en élaborant sa méthode ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre intéressant, mais très dur à appréhender.

J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Non pas que l'écriture soit compliquée, mais l'auteur fait appelle à la philologie et l'évolution des mots : on s'y perd, car on ne comprend pas forcément les changements (et les rapprochements). Donc la lecture est assez lourde, car on suit l'évolution de mots et de terme qui parfois prennent des pages.

Ensuite, le livre début avec une introduction en évoquant les Celtes et les Gaulois et qui permet de poser les bases de sa thèse. le problème, c'est que cela marche pour l'époque de l'écriture du livre (lié à l'actualité de la recherche). Maintenant, tout est « faux », car les recherches historiques et archéologiques ont évolué. Donc, tout le livre se base sur des choses désormais obsolètes. Donc tout est à prendre avec des pincettes.
De plus, l'auteur ne se montre pas toujours très neutre dans ces propos (les références sexistes sont nombreuses : il faut éduquer nos fils [et pas les filles], les femmes doivent être de bonnes mères…).

Après, malgré ces défauts, le livre reste intéressant. Il s'intéresse particulièrement au personnage de Gargantua et démontre comment ce personnage devait être un élément de la mythologique « Française » c'est-à-dire soit pas Romaine (ou biblique). Il revient aussi sur Mélusine et le cheval Bayard.
Personnellement, j'ai surtout retenu les références aux géants. Mais comme je sais que les géants sont parfois les premiers habitants de certains pays (Angleterre par exemple), j'avoue ne rien avoir vraiment appris de particulier. Si ce n'est la présence absolument énorme de ce géant « Gargan » dans le paysage toponymique française.

Bref, un livre assez compliqué a appréhendé, mais qui reste riche et intéressant. Mais je le déconseille aux personnes qui ne serait ni passionnée, ni n'ayant de bonne connaissance de base.
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Un géant qui façonne le paysage et la géologie, laissant là une trace de pas qui forme un lac, laissant ici tomber un objet de sa hotte, créant menhirs et mégalithes, ou déviant des cours d'eau pour apaiser sa soif ; dragons et autres sauriens fabuleux présidant à la vie des cours d'eau et provoquant crues et inondations ; ogres gardant l'entrée des gorges comme gardiens des Enfers ; fées vivant près des sources et des puits ; lutins peuplant nos foyers ... c'est le sujet de cet ouvrage fondateur des études mythologiques françaises.

Gargantua, fée Mélusine, cheval Bayart, fée Morgue, Gobelins, Vouivre, Tarasque, etc., sont les célèbres noms d'êtres fabuleux issus des légendes françaises (c'est à dire du pays où se parlent les langues romanes d'oïl et d'oc) : leur étude particulière forme les chapitres de ce livre (même si la plus grosse part est réservée ... au géant Gargantua).

Derrière la culture chrétienne, qui soit a diabolisé ce que les païens adoraient jadis, soit l'a recouvert d'un vernis chrétien, se cachent des légendes et des êtres fabuleux, des héros et des dieux, dont l'origine peut être gauloise, voire pré-celtique et néolithique.

A compléter avec la lecture d'autres ouvrages qui peuvent corriger celui-ci, le rectifier, le mettre à jour ou l'approfondir.
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Ouvrage très instructif qui permet de découvrir une mythologie méconnue et pourtant si proche de nous!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Cependant, ce qui intéresse Dontenville, c'est le dragon, pas le saint. Pour lui, comme auparavant pour Saintyves, le christianisme représente une couche culturelle récente, supercificelle. La mythologie qu'il cherche à reconsistuter plonge ses racines avant lui, avant Rome même. Le christianisme n'a pu apporter que des réinterprétations. Il ne constitue pas la mythologie française.
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Comme tous les Êtres étudiés, les fées sont susceptibles de métamorphoses. Elles hésitent surtout entre la forme humaine et la forme de "vouivre". Les guivres, wiwres, vouivres (vèvres) sont proprement serpents, petits serpents, et elles le sont déjà dans leur nom qui est "vipera", ainsi que l'atteste la confrontation des Bestiaires en roman et en latin. Elles habitent alors des fontaines, mais elles ne sauraient se diriger si elles n'avaient au front une étincelante escarboucle (comme Tervagant). De même le serpent figuré sur quelques monuments gallo-romains avaient besoin d'une tête de bélier pour se conduire. Lorsqu'elle veut se baigner, la vouivre pose son escarboucle sur la margelle de la fontaine, mais il arrive de nos temps que des gens mal intentionnés la lui volent et la rendent ainsi aveugle comme l'orvet. La vouivre n'est pas qu'aquatique, elle est aussi aérienne, elle déploie ses ailes et vole dans le Jura et en Bourgogne d'une château à l'autre, parfois d'une simple rocher à un autre, comme à Solutré (la bête Faramine) ou à la source de la Loue.
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Malgré les objections de l'Église, des seigneurs au Moyen-âge n'avaient pas renié la parenté de leurs aïeux avec les fées. On verra tout à l'heure le cas des Lusignan et des Sassenage. Également un croisé comme Godefroi de Bouillon pensait descendre d'une fée du côté maternel, un Plantagenêt aussi, un comte de Toulouse aussi. Ainsi, dans l'Antiquité, de la gens Julia, de la famille de César, qui se glorifiait d'avoir Vénus pour aïeule. Des hiérogamies sont à l'origine des nobles lignées.
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La peur, disais-je, tiens au bord de l'eau, au dégât qu'elle commet et aux bêtes qui y gitent. Les deux faits sont liés dans l'esprit du primitif. Le fleuve, Être puissant, s'incarne en des formes changeantes ; il peut être matrona ou vouivre à sa modeste source ; il devient monstre terrible là où il a pris largeur et force. Pour le Rhône, à Lyon, c'est déjà, non un petit drac, mais déjà l'horrible et énorme "Mâchecroute" qui a gîté sous l'actuel pont de la Guillotière. La bête, maîtresse de la profondeur, est responsable de l'inondation. La correspondance est constante : Noves connaissait les crues de la Durance, Tarascon celles du Rhône, parfois doublées de celles de son affluent proche. La fontaine de Vaucluse sera gonflée par le Coulobre, le Clain par la Grand'Goule, la Seine par la Gargouille. Le tableau dont parle Cerquand à Jarjeau, montre un fleuve en crue. La grande gueule du monstre peut absorber, tarir à demi ; elle préfère généralement déverser.
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Cependant, il faut s'entendre. Tous ces petits Êtres, venus des monts, des eaux et des bois, sortis en Poitou de quelque roche aux fadets, ou trou des farfadets, sortis en pays wallon des trous et fosses aux nutons, ont été des protecteurs du foyer. Seulement le christianisme les a poursuivis, traqués, et ils se sont vengés. C'est comme cela que depuis, les lutins se sont assis sur la poitrine des chrétiens endormis pour les oppresser et leur donner le cauchemar.
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