Il m’est venu, rideau rouge, quelques regrets qui te concernent :
Regret de n’avoir jamais trouvé pour une de mes pièces les rebondissements susceptibles de rivaliser avec ceux proposés par un match de foot dont l’issue reste imprévisible pendant les 90 minutes du temps réglementaire.
Regret de ne pas avoir trouvé un dialogue chargé d’un pouvoir émotionnel comparable à celui qu’engendre le face-à-face muet du goal et du buteur pendant une épreuve de tirs au but.
Regret de ne pas avoir trouvé une réplique canon qui foudroie une foule comme le faisaient, entre autres, les époustouflantes reprises de volée de Zidane.
Regret de ne pas avoir trouvé la situation choc qui permettrait à un comédien de passer du paroxysme du bonheur au paroxysme du désespoir en un temps records : celui que met un footballeur pour réaliser que le but d’anthologie qu’il vient de marquer… est refusé - injustement - pour hors jeu !
Personnellement, je regrette de ne pas connaître le nom de l’être humain qui, pour la première fois, a ri ! Pour la première fois ressenti le besoin, la nécessité d’expulser sa gaieté intérieure par « un mouvement de la bouche accompagné de bruit » (dixit le Petit Robert : le dictionnaire, pas vous, jeune homme !).
Je regrette pareillement de ne pas savoir ce qui l’a fait rire, ce phénomène : une situation imprévue ? Une intonation inattendue ? Une blague au contraire dûment préparée ? Un bafouillage ? Une chute ? Un ahurissement ?
Je regrette encore de ne pouvoir rendre hommage au premier être humain qui, ayant repéré que dans le monde entier ses congénères étaient les seuls à pouvoir rire, décida d’exploiter ce phénomène unique et tenta de dilater la rate de son prochain : enfin une supériorité indiscutable sur les animaux !
Je vous jure - sur le sourire de vos parents - qu’en quittant le restaurant, vous aviez, certes, quelques centimètres de plus à la taille, mais visiblement trois rides de moins à l’âme, et que ça vous allez très, très bien.
J’ai pensé qu’on devrait se souhaiter une bonne semaine tous les lundis plutôt qu’une bonne année une seule fois tous les 365 jours.
Emission complète : http://www.web-tv-culture.com/gran-paradiso-de-francoise-bourdin-1319.html
Avec Françoise Bourdin, c?est un peu comme si on retrouvait une amie, un membre de la famille. Chaque année, elle nous revient et nous raconte une histoire. Lire Françoise Bourdin, c?est comme passer un moment avec un proche autour d?une tasse de café et l?écouter évoquer des personnages de notre quotidien, de notre entourage. de son enfance dans les coulisses des théâtres où évoluaient ses parents, artistes lyriques, Françoise Dorin a conservé le goût de l?aventure, des destins brisés, de ce grain de sable qui fait changer de direction, de ses rencontres amoureuses qui peuvent bouleverser une vie. Et l?on retrouve tout cela dans ses romans, ce qui fait de Françoise Bourdin l?un des auteurs les plus réputés du roman populaire à la française. Avec « Gran Paradiso », voici Lorenzo, une trentaine d?années. Malmené depuis son enfance par un beau-père un peu jaloux de la vie que son épouse a pu avoir avec son premier mari décédé, Lorenzo s?est construit tout seul et a réalisé son rêve. Ouvrir un parc animalier. Mais son amour des animaux n?est pas au goût de tous et sa vision des choses bien loin d?un zoo classique où la rentabilité financière reste primordiale. Lorenzo parviendra a rendre viable son projet de parc ? Parallèlement, que fera t-il de sa vie ? Saura t?il trouver une femme sensible à sa passion ? Jusqu?à quand courbera t?il le dos face à son beau-père pour préserver le reste de la famille ? François Bourdin nous interpelle sur la difficulté de faire sa place, en famille, dans la société, dans sa vie professionnelle. L?autre grand thème du roman est lié aux animaux, au respect qu?on leur doit, à la légitimité de les enfermer ou non, et sous quelle forme ? Tout cela porté par une plume vive et agréable dans ce nouveau roman rythmé, avec des personnages attachants et proches de nous. « Gran paradiso », de Françoise Bourdin est publié chez Belfond.
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