Un arbre de nuit et autres histoires

Un petit tour classique chez Truman Capote avec les huit nouvelles du recueil Un Arbre de nuit et autres histoires, traduit par Serge Doubrovsky et Maurice-Edgar Coindreau. Huit textes assez inégaux et disparates, ayant cependant tous en commun un style irréprochable et une ambiance angoissante et fantastique plus ou moins appuyée.

Lu nouvelle après nouvelle en parallèle de plusieurs romans, c 'est cette maîtrise à installer rapidement, en quelques phrases, une atmosphère pesante et intrigante qui me frappe une fois le livre refermé. L'apanage des grands auteurs, d'être aussi efficace.

Les textes les plus fantastiques - Une dernière porte est close, Miriam ou L'épervier sans tête – m'auront laissé spectateur. D'autres - Monsieur Maléfique, Ma version des événements ou Un arbre de nuit – m'auront intéressé. Sans plus.

Mais ce recueil contient deux petites perles de nouvelles : Tel des enfants, au jour de leur anniversaire, texte tragi-comique à l'entame fulgurante sur la vie et la mort de Miss Bobbit, jeune fille débarquant dans une petite ville pour y bousculer la vie de ses habitants. Et La Bonbonne d'argent, histoire extraordinaire du jeune Pépin-de-Pomme qui croyait tant en sa destinée - « parce qu'il était né coiffé » lui avait-on prédit – qu'elle finit par lui sourire.

Deux textes où Capote maîtrise totalement l'art de la nouvelle, inspiré dans les deux cas par la jeunesse faussement naïve des protagonistes qu'il met en scène. Et rien que pour ces deux textes, le recueil vaut la lecture !

Sous ce titre sont réunies 8 nouvelles, assez inégales pour moi.

Pour chacune d'entre elles, c'est le plus souvent une introspection du personnage avec ses pensées, souvenirs, peurs et rêves. A la limite pour certaines du fantastique et j'ai trouvé que certaines pourraient être l'ébauche d'un film ou d'un roman.

J'ai beaucoup aimé Monsieur Maléfique, l'acheteur de rêves, Miriam, cette étrange rencontre entre deux personnages portant le même prénom mais d'âges différents, dédoublement de personnalité ? Schizophrénie ? Tels des enfants au jour de leur anniversaire...... à la chute saisissante, La bonbonne d'argent, troublante etc.... Une ou deux me sont restées assez hermétiques. 

Comme souvent Truman Capote avec une écriture directe, concise, nous transporte dans un univers parfois glaçant, à la limite d'un monde parallèle mais pourtant réel. Les couches de la société y sont décrites, confrontées ainsi que les couleurs de peau. Fin chroniqueur de la société, américaine et de ses différentes classes, on ressent un certain plaisir à dénoncer l'arrivisme, le désir, la frustration. 

On ressent parfois comme un malaise, une gêne comme si l'on se glissait dans l'intimité d'êtres, observant leur comportement, leur façon de réagir, avec parfois des petites touches d'humour un peu grinçant et moqueur.

C'est un peu dérangeant, je pense que certains récits me resteront en mémoire car originaux, modernes et très actuels mais je dois lire prochainement (depuis des mois dans ma PAL) de Sang Froid du même auteur, apparemment son oeuvre maîtresse pour me faire un avis plus complet sur cet écrivain.
Lien : http://mumudanslebocage.word..

Un recueil de récits fantastiques. de temps en temps, on perçoit qu'il s'agit presque d'un prétexte. Je cite une histoire où un petit garçon pauvre passe son temps à regarder un récipient dans lequel se trouvent de nombreuses pièces de monnaie. le tenancier a promis le contenu à celui qui devinerait la somme exacte. Je vois cela un peu comme une métaphore du capitalisme : le riche fait miroiter une aumône, le pauvre passe son temps à la regarder plein de désir.
Le procédé ne manque pas de maîtrise.

Cet ouvrage comporte 8 nouvelles ou histoires, comme vous préférez, dont celle de Monsieur Maléfique dont j'ai déjà dans une de mes critiques antérieures. La nouvelle qui m'a le plus marqué ici est celle de Miriam. Il s'agit d'une vieille dame qui recueille chez elle, de temps en temps, une petite fille âgé d'une dizaine d'années qui porte la même prénom qu'elle. Cette dernière va devenir si envahissante pour la chaleureuse vieille dame qu'elle en viendra même à lui usurper son identité et, en quelque sorte, à lui voler son âme. Toujours plein de mystères, Capote nous emmène une nouvelle fois dans le monde de l'étrange à la limite du paranormal.
Pour ceux et celles qui ont lu mon profil et qui savent donc que je suis une fan inconditionnelle de Truman Capote, je ne peux qu'une nouvelle fois louer ses mérites d'écrivain en vous recommandant vivement cette lecture qui est un vrai régal à mon goût !

huit récits
le style est "daté", d'école, de belles phrases bien formées, bien riches, usage maîtrisé des temps et des propositions en tout genre; n'empêche, la lecture est aisée, malgré l'édition folio de l'époque où c'est encore écrit en times new roman 10 (si c'est pas du 8!!!) et c'est intéressant (pourtant ce n'est pas ce que je préfère, comme style!!!!). il y a une façon d'effleurer à peine la psychologie des personnages qui est sympa : on en sait rien, ou presque, on devine, on perçoit; jamais on ne sait vraiment ce qui les pousse à agir de la sorte, et pourtant leurs actes ne semblent pas étranges... thème principal : la fatalité. (ce ne sont pas des récits très gais, ça c'est sur!!!)