Dans La terre, qui clôt sa tétralogie (Le fleuve, le ciel, l'enfer), Sylvie Drapeau s'adresse à sa soeur aînée Suzanne, à qui elle rend hommage, et qui vient de mourir à 52 ans d'une rupture d'anévrisme. Elle-même sur le point de craquer d'épuisement professionnel, l'auteure tente de comprendre pourquoi sa sensibilité couplée à une culpabilité grandissante lui ont rendu la vie impossible. « Le tragique me traverse, comme le fleuve traverse la terre qui nous a vues naître. »
Ses mots parlent de sa relation au père, « insatiable dans sa nature trouble », de ses liens compliqués avec la fratrie, de sa chute vertigineuse à la suite d'un burn-out et de ses craintes face aux anxiolytiques qui la rendent d'une « extrême fragilité, l'impression de n'être plus étanche ».
Lu en un après-midi, ce récit m'a traversée, tellement il est puissant et émouvant.
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Généreuse, authentique, sincère, l’actrice Sylvie Drapeau révèle comment elle est arrivée à se tourner vers la lumière en prenant un temps d’arrêt nécessaire, il y a 9 ans, dans le quatrième tome de son cycle familial romanesque, La terre.
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L'acteur doit descendre au fond du gouffre et revenir avec une part d'obscurité pour lui faire rencontrer la lumière.
Nous sommes ignorants du sens profond de ce qui nous entoure et, malgré cela, nous passons le plus clair de notre temps dans la logique des apparences. Nous nous y enlisons. Nous avons tout jeté du ciel et de sa contemplation.
Dans l'enfance, on les fait très épais, ces murs, de peur d'être anéanti par le chagrin. Et c'est en fait à eux qu'on devra survivre, car ils furent d'abord barrière de protection avant de devenir rempart à l'amour.
Il fut un temps aussi où nous nous demandions bien pourquoi on nous avait fait si nombreux, nous, la meute. Alors que l'amour semblait être une denrée si rare au coeur de la maison de notre enfance.
#SalonDuLivreDeMontreal #slm2022
Sylvie Drapeau présente Le jeu de l'oiseau