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EAN : 9782807004191
144 pages
M.E.O Editions (11/01/2024)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Ils ont la vie derrière eux, du moins le croient-ils. L’un et l’autre ont choisi la solitude comme viatique pour la route qu’il leur reste à suivre. Par commodité pour lui, par défaut pour elle.
Le hasard ou le destin, même si les deux solitaires ne font aucunement confiance à ces génies de l’inconnu, vont néanmoins s’intéresser à eux. Avec un peu de compassion, un rien d’humour et une bonne dose de cruauté, selon la règle.
La vie devant soi sera-t-ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Reçu le 26 janvier 2024 / Masse Critique Littérature

(***irrésistibles premières lignes d'un texte que je viens de recevoir d'un éditeur bruxellois/ en partenariat avec Babelio)

"J'aurai soixante- soixante-quinze ans dans six mois et vingt- huit nuits.Il me reste à peu près la moitié de mes dents.De quoi mordre encore dans la chair des jours."

Merci à l'éditeur bruxellois M.E.O que je découvre en même temps que cet écrivain, romancier, poète, philologue, chroniqueur, homme de théâtre, un travailleur acharné, et amoureux engagé vis à vis de la Nature.
Ce texte est cependant le tout 1er roman de ce jeune octogénaire...qui a dû longuement mûrir cette narration; le personnage central masculin, Frédéric, exprime et s'interroge en profondeur sur sa vie et cette vieillesse qui se confirme..Que peut - il en faire, en mieux...en comparaison d'une existence assez plate et banale ?!

Un écrivain au parcours brillant, tissé de mille curiosités...

Ce roman est un petit trésor, interpellant, émouvant, dérangeant...qui va nous faire accompagner deux personnages attachants, intéressants : Frédéric (75 ans) et Marie ( dont on ne saura pas exactement l'âge...visiblement sa cadette, travaillant encore quelque peu, rédigeant des articles ), des solitaires , tous les deux, marqués à la base par des drames très différents, ayant toutefois impacté très douloureusement leur existence, chacun n'ayant jamais construit ni couple ni famille...

Ils se sont inscrits à une agence de rencontres...et chacun est furieux, désappointé des personnes insipides présentées...un dernier rendez- vous leur est proposé, et leur abonnement prendra fin !

Cela sera ainsi qu'ils feront connaissance....Une très belle rencontre tendre, lucide, respectueuse qui les fera en quelque sorte faire oeuvre commune de
" réparation, restauration" de leurs existence réciproque si " trouée , si cabossée "!...

"- Tu as dû sentir, Frédéric, que je n'étais pas là pour refaire ma vie.M' en débarrasser n'était pas la meilleure solution non plus.
Il fallait trouver quelque chose comme une pause, un entracte, plus consistant toutefois que la pièce elle-même. Rencontrer quelqu'un, un peu troué comme moi, vidé de tout sauf de l'arrière- goût de la vie.(...)
Qui n'a pas , cachés dans un herbier, des pétales de tendresse cueillis dans son jardin ? Sans quoi, tu crèves plus tard comme une pomme véreuse. Tu es tout noir à l'intérieur, vidé de ton jus.Pour tenir, il faut que tu aies gardé le goût, la trace, même minuscule, d'un atome de temps plein."

Tour à tour drôle, ironique, grave, poétique, l'auteur excelle par un style, des dialogues spontanés, vivants, passant par toutes les émotions ...Exercice périlleux car Michel Ducobu s'attaque à des sujets très " casse- gueule " où on pourrait tomber très rapidement dans les plaintes et les
larmoiements insupportables !!

Parmi ces sujets sensibles : L'approche et l'appréhension de la vieillesse, l'isolement, la solitude voulue ou subie, la sexualité et la vie amoureuse des Seniors, et en filigrane, le droit de choisir en toute conscience et dignité " Sa Fin" ...

Eh bien rien de triste, loin de là ...
Frédéric et Marie, joyeux, heureux de s'être trouvés, mais aussi conscients, possédant tous deux la faculté de se moquer d'eux- même , des mauvais tours de la vie, ont l'intelligence et surtout le désir de se rendre la vie aussi plaisante et colorée que possible le temps qu'ils passent ensemble; ils partiront en escapade...dont une échappée sur une île grecque...Ils ne veulents pas réfléchir plus loin...ils sont juste bien et en vie...ensemble...

Entre temps, Frédéric fera une sacrée frayeur à Marie, en voulant absolument, réussir un défi de natation... il en sortira indemne grâce à son aide.Le besoin de se sentir, sans doute, plus vivant...Ils sont très complémentaires, ayant des centres d'intérêts très différents, leur noyau dur c'est de ne pas avoir su ou pu adhérer totalement à la Vie....

Poignant, bouleversant, lumineux, analyses tout en en finesse de la difficulté de Vivre, et du sens qu'on peut y trouver ou non, d'autant lorsque l'âge avance et oblige aux bilans drastiques..!

J'ai lu quasi d'une traite ce roman qui m'a prise à la gorge, en souriant aussi, souvent; toutefois la fin m'a percutée de plein fouet et totalement surprise ! Je ne soufflerai pas un mot de plus , là dessus!

Très heureuse d'avoir croisé la plume fort élégante de ce poète, proche de la nature, et visiblement sensible à la Beauté, sous toutes ses formes, dont un fort intérêt qu'il exprime à travers Frédéric, pour l'Art.....j'ai ainsi fait la connaissance d'un important peintre impressionniste belge (* dont j'ignorais tout): le peintre Albert Dandoy....





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(Merci à Babelio Masse Critique et aux éditions M.E.O. de m'avoir envoyé un exemplaire de ce livre en échange d'une critique.)


Ce roman poétique et lent nous plonge dans l'intimité de deux personnes blessées, Marie, 58 ans, et Fréderic, 75 ans. Ce sont deux personnes solitaires aux passés marqués par le traumatisme ou la douleur/tristesse. Après une rencontre en ligne ils tentent de trouver le bonheur ensemble.


Marie est une femme tendre et putôt profonde qui porte les cicatrices d'un abus sexuel subi dans son enfance, perpétré par son propre père.
Fréderic, de son côté, a été privé d'une jeunesse insouciante par des parents sévères et leur décès précoce, et il a mené une vie de grisaille, de souffrance et de solitude.


Leur rencontre offre un semblant de répit à leur existence morne et solitaire. Ensemble, ils partagent des moments de complicité, de bonheur et de rires.
Pourtant leur joie demeure fragile, la tristesse qui les habite depuis toujours plane constamment au-dessus d'eux.
Ainsi, Marie ne parvient pas à couper les ponts entièrement avec son père, pourtant chaque fois qu'elle l'a vu, elle fond en larmes après.
Ou encore, quand Fréderic la prend beaucoup trop brutalement sexuellement, elle trouve qu'il en a le droit. Que c'est normal. Lui pouvait faire ça. Qu'elle n'ait pas voulu l'accepter, c'était sa faute… tellement typique pour les femmes maltraitées : Marie culpabilise, son passé reste en elle.
Et Fréderic ? Quand on voit son caractère, on voit qu'il continue d'être le personnage médiocre que sa jeunesse a fait de lui. Lui non plus ne parvient pas à se défaire de son passé. Quand il l'essaie, il utilise les moyens qu'il a appris pendant sa jeunesse, des méthodes conservatrices, machistes, sévères. Il reste ce personnage médiocre.


Mystère dans l'intrigue
Il y a quelque chose dont je ne suis pas certaine dans l'intrigue.
Fréderic est d'abord être un homme machiste et manipulateur. Au début, c'est clair : il focalise sur ses propres aspirations, la réalisation de trois épreuves, et il sera aidé par la femme qu'il a rencontrée, même s'il se réalise qu'elle a déjà été ‘utilisée'. La première épreuve étant la sexualité, il utilise Marie comme un outil pour atteindre ses objectifs, sans se soucier du fait qu'elle a déjà été utilisée dans sa jeunesse. Mais après, il se fera encore aider par elle, mais il apprendre à être délicat, il apprendra de ses erreurs, ils connaitront de biens meilleurs moments ensemble.
Et puis à la fin, Je n'arrive pas à saisir ce que l'auteur a voulu dire, quelle est l'intrigue, et c'est pourtant essentiel pour interpréter les personnages.


Ce que je comprends, par contre, c'est que je trouve que Fréderic est un homme excessivement conservateur, machiste, banalement ambitieux, avec ses trois épreuves. Comme s'il fallait des épreuves, des ‘sursauts d'être' pour être heureux ! Il confond spectaculaire, adrénaline, plaisir et vrai bonheur.
Je comprends aussi que Marie


Une écriture sensible
La prose est lente, sensible, poétique. L'auteur explore les méandres de l'humain blessé, révélant les fissures et les douleurs auxquelles il fait face. "Seul & seule" est un récit faussement ensoleillé, car la lumière peine à percer les ténèbres plus profondes de ces deux êtres.
L'auteur donne de très belles descirptions des émotions et des sentiments des personnages, ils sont bien typés. La différence de style entre la voix de Marie et celle de Fréderic est remarquablement bien faite.
Pourtant, surtout vers la fin, les personnages (surtout Fréderic) utilisent beaucoup de références à la mythologie, ou alors leurs dialogues deviennent théâtraux. le font-ils par humour ? Ou parce qu'ils trouvent que c'est beau ? J'ai trouvé que cela brisait l'aspect poétique du livre, et je ne l'ai jamais trouvé humoristique.


Un bémol : les âges
Marie, 58 ans, et Fréderic, 75 ans ? Bien que Marie rédige occasionnellement des articles, cela semble être sa seule activité professionnelle. L'auteur semble la dépeindre comme une personne déjà à la retraite depuis tout un temps, bien que son âge ne corresponde pas encore à celui de la retraite.
De plus, les malheurs de Fréderic, sa fureur et sa tristesse, sont largement attribués au vieillissement (et à la peur de vieillir), notamment avec l'apparition de l'arthrose. Cependant, dans la vie réelle, de nombreuses personnes, malheureuses comme Fréderic, traversent des tristesses similaires, mais cela à tous les âges. Certains en viennent à des solutions extrêmes, tandis que d'autres continuent à vivre malgré ces difficultés.
L'âge en soi ne devrait pas être considéré comme un facteur aggravant. Car ce n'est pas le vieillissement qui affecte la tendance des individus à ressentir de la tristesse ou de la mélancolie.
En somme, au lieu d'aller à la recherche de véritables causes biologiques ou/et psychiques, il semble que le livre montre une image négative du vieillissement qui ne correspond pas à la réalité.


Conclusion
Ce roman est une lecture lente et sombre sur les blessures du passé, la quête de bonheur. Il montre combien il est triste que les êtres humains soient tellement tordus, qu'ils aient si peu la capacité d'être simplement présents et heureux, en rejetant le passé.
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Un récit curieux, sombre, tortueux et... lumineux
Les sexa et septuagénaires s'y retrouveront.
Ils sont deux sur les rives du Styx .
Un et un ça ne fait pas forcément deux.
Des passés abîmés les ont meurtris ,
des présents, discrets, en marge,
un rien misanthrope et misandre.
Un avenir court sur pattes et incertain.
L'écriture est étonnante, elle s'avale
ou se fait précieuse, distante.
Découverte de ce premier roman
d'un écrivain belge qui a déjà beaucoup
publié dans d'autres genres.
Ce détour va vous plaire.

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Un roman qui se lit d'une traite, emporté par une histoire pour le moins surprenante. le début du récit est drôle, enlevé, caustique et plutôt sympathique mais il devient peu à peu amer, sarcastique, sombre, pathétique, tragique.
Les personnages sont néanmoins attachants. Frédéric, "soixante-quinze ans dans six mois", solitaire taciturne et quelque peu misanthrope, s'est mis en tête d'assouvir trois fantasmes avant de rendre l'âme. Pour réaliser les trois défis - sexe, danger, violence - il lui faut faire une rencontre. Ce sera Marie, cinquante huit ans, qui, malgré un passé sexuel douloureux, espère encore. Aussi décide-t-elle, si ce n'est trouver l'amour, de tenter une ultime et palpitante rencontre. Celle-ci va avoir lieu par l'intermédiaire d'une agence matrimoniale.
Le roman démarre bien, l'humour et l'autodérision sont au rendez-vous, puis l'auteur, comme s'il s'était laissé dépasser et emporter par l'élan de ses personnages, chemine sur un sentier plus chaotique, périlleux même, où il n'aurait pas peut-être pas voulu s'aventurer, pour aboutir, vaille que vaille, au bord d'un abîme dans lequel il n'aurait probablement pas souhaité plonger. le lecteur, quant à lui, essaie de se raccrocher aux branches mais il est vite embarqué dans cette aventure singulière et déroutante, un tant soit peu sordide et finalement effrayante. Navigant tant bien que mal de Lui, à Elle, à Nous, à Eux, aux Autres, à Soi, on sort du roman ébranlé mais satisfait malgré tout. Il faut dire que Michel Ducobu a du talent. Un roman troublant, sûrement à relire une fois la fin connue, pour en découvrir toute l'ingéniosité et savourer la finesse.
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Masse Critique janvier 2024
Un livre délicat et sombre.

Dans cette critique je resterai volontairement vague, je déteste que l'on en dise trop.
Tout le plaisir de la lecture réside dans la découverte !
Je vais donc essayer de vous livrer quelques points clés pour que vous puissiez cerner le style du livre mais sans trop le déflorer !

L'histoire débute par une rencontre. Frédéric, 75 ans, cherche via une agence matrimoniale à rencontrer quelqu'un.
L'homme est misanthrope et semble bien difficile à satisfaire. Celle qui y parviendra s'appelle Marie.

Ces 2 là ont en commun la pudeur, le respect des zones d'ombre de l'autre et, chacun à leur manière, un passé difficile.
Un passé qui au fil des pages va prendre le devant de la scène.
Tantôt par la voix de Frédéric, de Marie ou des 2 ensemble, ces 2 personnes abimées de la vie se découvrent, se révèlent et s'apprivoisent.

C'est un texte subtil et délicat où la culture n'est jamais très loin.
La sexualité des personnes âgées y est abordée sans tabou, Elle tient une place importante dans cette histoire.
Tout comme le passé des 2 protagonistes. Passé bien lourd dont le lecteur ne sortira pas forcément indemne.

J'ai apprécié ce livre même si les thèmes difficiles abordés m'ont parfois pesé.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Elle

Il m'attend, ce soir, devant le Phenix.On y joue un film avec un acteur qui lui ressemble assez bien, Patrick Chesnais, le même air perdu, paumé, gauche, mais qui a du charme, un certain attrait même et qui donne l'envie de l'aider, de le remettre gentiment sur les rails.Il a déjà progressé depuis la première fois.La tâche n'a pas été facile.Il n'avait envie de rien, de me voir sans plus, de me regarder avec une certaine insistance, de m'écouter plus souvent que de me parler. En réalité, il crevait d'envie qu'il se passe quelque chose, mais sans se mouiller. Il vivotait à sec.


( p.31)
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(***irrésistibles premières lignes d'un texte que je viens de recevoir d'un éditeur bruxellois/ en partenariat avec Babelio)


J'aurai soixante- soixante-quinze ans dans six mois et vingt- huit nuits.Il me reste à peu près la moitié de mes dents.De quoi mordre encore dans la chair des jours.
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- Tu as dû sentir, Frédéric, que je n'étais pas là pour refaire ma vie.M' en débarrasser n'était pas la meilleure solution non plus.
Il fallait trouver quelque chose comme une pause, un entracte, plus consistant toutefois que la pièce elle-même. Rencontrer quelqu'un, un peu troué comme moi, vidé de tout sauf de l'arrière- goût de la vie.(...)
Qui n'a pas , cachés dans un herbier, des pétales de tendresse cueillis dans son jardin ? Sans quoi, tu crèves plus tard comme une pomme véreuse. Tu es tout noir à l'intérieur, vidé de ton jus.Pour tenir, il faut que tu aies gardé le goût, la trace, même minuscule, d'un atome de temps plein.
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Tout doit être fait, de l'insignifiant au suprême. Du rassurant au sacrifice.Il serait si simple d'ajouter à la liste une petite tâche administrative, une brocante de quartier à fréquenter, un pot de couleur jaune pour rafraichir le hall d'entrée, une chose à faire (...)
En additionnant le tout, on parvient à s'en sortir ou à rentrer dans le rang.


( p.68)
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Il fait brillant juillet ce matin- là, dans le ciel et ils ont décidé de sortir plus longtemps qu'à l'ordinaire. C'est lui qui a choisi l'itinéraire.Elle le laisse souvent faire, car elle a constaté qu'il a mis le nez un peu partout et qu'il est instruit jusqu'à la corde.Comment pouvait l'être jadis un promeneur solitaire à la manière du Rousseau errant.

( p.115)
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