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4,56

sur 2040 notes
Voilà c'est fait, j'ai fini Monte-Cristo. J'ai vécu 1400 pages, j'ai traversé Marseille, Rome, Paris, j'ai navigué, couru, dissimulé mon identité, goûté au plus cruel des poisons, vécu dans un cachot humide. J'ai été furieuse, surprise, émue aux larmes, inquiète puis soulagée, révoltée et attendrie. J'ai vu la ruine d'Edmond Dantès, le fond du gouffre puis la renaissance marine, l'émergence du comte de Monte-Cristo, la construction inflexible et brillante de l'édifice de sa vengeance qui n'épargne rien ni personne. L'argent, le pouvoir, la politique, la justice, l'amour, Dumas s'empare de tout cela avec un talent invraisemblable, moyens au service de sa narration démesurée et toujours implacable. Et quand on se dit que c'est aller trop loin, qu'on n'y croit plus à ce personnage désincarné que devient Monte-Cristo derrière tous ses travestissements, Dumas nous rend Edmond, il nous offre son humanité intacte, et son coeur généreux.

Quelques épisodes me resteront durablement en mémoire : la folie du prisonnier Dantès et l'abbé Faria qui éclaire les ténèbres du cachot, Villefort de Noirtier et son mutisme révolté (mon préféré), le duel avec Albert de Morcerf et ce qu'il dénoue dans l'intrigue. Et puis revenir enfin sur les traces du passé, parcourir les rues De Marseille, revoir le château d'If et laisser la mélancolie nous gagner lorsque Dantès disparaît à l'horizon.

Conteur hors pair, Dumas m'a transportée dans cette histoire de vengeance qui en contient mille autres, avec toute la fougue et le goût du rebondissement qui m'avait déjà enchantée dans "Les trois mousquetaires", dépeignant aussi avec talent son époque, du retour de Napoléon de l'île d'Elbe à la Monarchie de Juillet.

Sans surprise, j'ai adoré ce roman dès les premières pages, sublimées par la lecture magistrale en audiobook d'Eric Herson-Macarel chez Sixtrid Éditions.

Un voyage littéraire au long cours, une lecture jubilatoire pour un grand classique du XIXè siècle!

Si ce n'est déjà fait, lisez Monte-Cristo !

"Toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : attendre et espérer "
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j'ai été captivé par cette histoire totalement invraisemblable mais vraiment passionnante.
Difficile de ne pas être fasciné par la puissance que confèrent à Edmond Dantès l'éducation (reçue de l'Abbé Faria pendant des années au fond d'un cachot humide), l'argent (le trésor caché depuis des décennies sur l'île de Monte-Cristo) et le désir de vengeance.
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Comment publier une critique sur « un des plus grands monuments de la littérature française » ?
Avec neuf mots, les derniers de la phrase précédente…

Bon, c'est un peu court c'est vrai, mais si je devais résumer la version intégrale de la Pléiade (plus de 1400 pages tout de même) je ne saurais pas comment y arriver. L'histoire tout le monde la connaît, ou presque : une jalousie, un complot, une trahison, un emprisonnement, une évasion et une vengeance.
C'est un récit d'aventure qui fait voyager le lecteur comme les personnages dans toute la Méditerranée, et de Rome à Paris. du plus profond du cachot du château d'If au plus grand des palais des Champs-Elysées. le voyage n'est pas seulement géographique il est historique aussi, du règne de Louis XVIII à celui de Louis-Philippe, et commence le jour ou Napoléon quitte l'Île d'Elbe, élément déclencheur du sort funeste de Dantès - à son corps défendant. Enfin ce voyage est psychologique dans son approche de l'évolution d'un esprit simple, honnête et confiant à celui déterminé, manipulateur, implacable et sans retour possible ; peut-on appeler ça remords ou regrets ? Pour terminer il est également philosophique car il laisse au lecteur toute latitude pour porter un jugement ou avoir un avis sur le parcours d'un homme animé par une telle détermination.

L'écriture est flamboyante, le vocabulaire à la fois d'une richesse immense et son accès d'une facilité déconcertante. Certes, mais quel jeune peut aujourd'hui s'attaquer à un tel livre ? Sans doute sont-ils peu nombreux, peut-être aussi parce qu'il ne s'adressait pas à un jeune public au départ. Pourtant que de belles formules, que de descriptions de paysages, de villes, de décors. Les acteurs sont saisissants de vérité, par leur physique, leur caractère, leurs actes prévisibles ou inattendus, jamais sans raison. Dumas a cela de commun avec Hugo ou Verne, ou Balzac et Zola (et j'en oublie), tous ces auteurs avaient la passion et la perfection chevillée à la plume, il fallait que leurs personnages soient empreints de véracité pour que leurs actes soient immanquablement logiques et dans le prolongement de leur caractère. C'est à la fois magnifique et terrifiant. Quelle force peut transformer un fils aimant et respectueux, un fiancé fidèle, un marin courageux à l'honneur irréprochable, en un procureur froid et déterminé, se muant en bras armé d'une justice qu'il fait sienne, car celle à laquelle il croyait l'a brisé et humilié. Il y a chez lui du Vautrin, du Nemo, du Valjean et du Javert à la fois, et ce n'est sans doute pas un hasard si ces personnages évoluent à la même époque. le XIXe siècle devait être celui d'une littérature exaltée et réaliste en même temps. du moins c'est ainsi que je le ressens.
Quant au scénario lui-même fallait-il que son auteur fut habité par une flamme aussi puissante que celle de son héros pour produire un tel ouvrage. Car même les fâcheux qui l'accusent de tirer à la ligne par appât du gain, sont obligés de reconnaître que les nombreux chapitres qui nous paraissent un peu étrangers à l'histoire, comme les longues vacances de Morcef à Rome, la bataille de Janina ou d'autres encore sur la vie parisienne et l'immobilier de l'époque, (que j'avoue aussi avoir eu du mal à lire), viennent s'imbriquer tôt ou tard dans cette quasi-épopée.

Comme j'aurais aimé écrire ainsi, mais à chacun son destin, le mien est de pouvoir lire ces oeuvres monumentales, et si j'y ai passé autant de semaines à l'automne dernier, il fallait bien attendre ce début d'année pour que j'en retire la substantifique moelle et vous fasse partager mon avis.
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Difficile de parler d'un "meilleur" roman en parlant de Dumas, tant chacune de ses oeuvres est magistrale.
Pourtant, je me risquerai à dire que le Compte de Monte-Cristo est sans doute le meilleur de tous à mes yeux.
L'histoire commence par nous plonger dans la parfaite petite vie d'Edmond Dantès, matelot sur le point de devenir capitane, fiancé comblé, ami de tous.
Puis soudain, on est assomé. Comme lui. Sans explications, sans ménagements, il est emporté manu militari et mis hors du monde. Il est jeté dans une oubiette d'ou il ne peut même pas voir le jour. le supplice dure 14 ans. 14 longues années au cours desquelles il va essayer de comprendre pourquoi il a été enfermé là. L'arrivée souterraine d'un allié inattendu va lui permettre de comprendre tout, et va le préparer à prendre sa revanche. Une revanche d'autant plus terrible qu'il aura largement eu le temps de la ruminer...
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Une amie me l'avait recommandé avec ferveur, mais c'est pourtant avec scepticisme que j'ai commencé ce premier tome du Comte de Monte-Cristo. Va savoir pourquoi, je m'étais imaginée un récit d'aventure folklorique et rocambolesque mais sans âme... Comme j'avais tort! Comme mon amie a bien fait d'insister! Je lui en suis encore aujourd'hui reconnaissante car elle m'a fait vivre là l'un de mes plus grands plaisirs littéraires! En effet, dès les premières pages de ce tome, je suis tombée amoureuse d'Edmond Dantes et arrivée à la moitié du livre, je souffrais avec lui de l'infamie de son histoire! Je ne connaissais pas Dumas et j'ai découvert avec ce roman ses grandes qualités de conteur : le style unique avec lequel il relate son récit, comme si il était assis à coté du lecteur et tenait à tout prix à ce qu'il le comprenne, m'a beaucoup séduite et a ajouté, en plus du scénario hors du commun, à me faire dévorer ce premier tome du roman.
Amour, tendresse, candeur, générosité... Haine, jalousie, peur et trahison... C'est un florilège d'émotions humaines peu commun que nous découvrons dans ce premier tome du roman, et il va sans dire qu'après cette première partie plus que réussie, qui nous laisse au moment où ce cher Edmond est sur le point de changer de vie et de devenir le comte, je me suis jetée avec appétit sur le Tome 2 de l'histoire, qui fut à la hauteur de mes attentes! La suite au prochain épisode...
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Voila certainement l'ouvrage qui m'a définitivement vouée à la passion des livres. Tous les ingrédients romanesques sont réunis pour tenir le lecteur en haleine : l'injustice, l'ambition, la vengeance, et bien sûr l'amour. Je me souviens avoir avalé les trois tomes d'une traite, au risque de devenir totalement asociale. Cette figure d'Edmond Dantès, trahi par ses proches, emprisonné à vie, et échappant au château d'If pour orchestrer sa vengeance, est inoubliable. le thème, universel. J'aime à présent retrouver le souffle du Comte de Monte Cristo dans mes lectures plus récentes (dernièrement dans La Religion de Tim Willocks), avec bien sûr la modernité inhérente au siècle qui sépare Dumas d'auteurs plus modernes. C'est incontestablement le livre que je mettrais entre les mains d'un lecteur encore novice pour lui donner le goût de lire.
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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Voilà comment on écrivait au siècle de Dumas. de l'emphase, un style pompeux, une sensibilité toute autre que celle qui nous fait désormais vibrer:
"Alors, au fond de ce coeur malade naquit le premier germe d'un ulcère mortel. Cet homme qu'il sacrifiait à son ambition, cet innocent qui payait pour son père coupable, lui apparut pâle et menaçant, donnant la main à sa fiancée, pâle comme lui, et traînant après lui le remords, non pas celui qui fait bondir le malade comme les furieux de la fatalité antique, mais ce tintement sourd et douloureux qui, à de certains moments, frappe sur le coeur et le meurtrit au souvenir d'une action passée, meurtrissure dont les lancinantes douleurs creusent un mal qui va
s'approfondissant jusqu'à la mort. Alors il y eut dans l'âme de cet homme encore un instant d'hésitation. Déjà plusieurs fois il avait
requis, et cela sans autre émotion que celle de la lutte du juge avec l'accusé, la peine de mort contre les prévenus ; et ces prévenus, exécutés grâce à son éloquence foudroyante qui avait entraîné ou les juges ou le jury, n'avaient pas même laissé un nuage sur son front, car ces prévenus étaient coupables, ou du moins Villefort les croyait tels."
Je connais l'histoire mais je crois que je serais capable de la relire et de l'apprécier tout autant, ne serait-ce qu'à travers du souvenir des émotions que la première lecture avait su soulever en moi.
Oh boy! C'est un style qui déteint!!!
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Je dis que je l'emporterais sur une île déserte, eh oui, je serai en bonne compagnie, celle d'un personnage on ne peut plus complexe, contradictoire et fascinant.
Le roman est l'histoire d'une époque, d'un grand amour, d'une chute, d'une peine, d'un purgatoire, d'un endurcissement et d'une vengeance, terrible. le Comte de Monte-Cristo, froid, calculé, énigmatique, conduit sa vengeance en les menant tous à leur perte, froidement, lentement, avec une précision terrifiante. Ayant toutes les ficelles dans ses mains il est le seul à tout savoir, et à s'en réjouir... amèrement...
Époustouflante de complexité, l'action se passe dans la France de la Restauration quand les bonapartistes et les monarchistes ne vivaient pas tout à fait en paix.
Les hantises humaines, ou peut-être les monstres qui nous hantent pendant notre vie, sont toutes présentes : la trahison, les regrets, la soif de pouvoir, la détermination dans le mal, la vengeance...
Dumas a construit son roman d'une main de maître, rien n'est écrit au hasard, tout s'imbrique à la perfection, tout se fait écho, tout se tient, voilé, dévoilé, déguisé et démasqué.
Et la langue, grand fleuve riche de tous ses affluents, - la langue des pauvres, et celle des riches, la langue des bandits et des honnêtes gens, une langue franche ou celle à double sens - est utilisée avec grand soin, chaque mot et chaque temps bien pesés et placés là où il faut pour l'immense plaisir de Dumas et de nous lecteurs. A lire et relire sans s'en lasser.
L'amour rédempteur et gratifiant n'est pas au rendez-vous, mais l'espoir y est, tout n'est peut-être pas perdu ...
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Impardonnable. Je ne découvre Monte Cristo qu'à mon âge...avancé! Quel trésor!
Je suis enchanté, ravi de cette lecture. Riche d'enseignements.
D'ailleurs pourquoi n'est-il pas enseigné au collège ou au lycée?
C'est à proprement parler un chef d'oeuvre.

La qualité du texte dépasse tout ce que j'ai pu lire à ce jour. On pardonnera quelques incohérences sans importance de date, de noms d'ailleurs corrigées dans l'édition Bouquins.

Les descriptions (personnages, lieux…) sont admirables de précision et de concision:
Ainsi la description de l'abbé Faria:
« C'était un personnage de petite taille, aux cheveux blanchis par la peine plutôt que par l'âge… la maigreur de son visage creusé par des rides profondes, la ligne hardie de ses traits caractéristiques, révélaient un homme plus habitué à exercer ses facultés morales que ses forces physiques ». Je vois le vieillard affaibli mais pétillant d'esprit et d'intelligence.

Ou encore l'éblouissement qui envahit Dantès à son premier séjour sur l'île de Monte Cristo:
« Le soleil était arrivé au tiers de sa course à peu près, et ses rayons de mai donnaient, chauds et vivifiants, sur ces rochers, qui eux-mêmes semblaient sensibles à la chaleur; des milliers de cigales, invisibles dans les bruyères, faisaient entendre leur murmure monotone et continu; les feuilles de myrtes et des oliviers s'agitaient frissonnantes, et rendaient un bruit presque métallique; à chaque pas que faisait Edmond sur le granit échauffé, il faisait fuir des lézards qui semblaient des émeraudes… ». J'entends et je vois la garrigue. Pour qui randonne en Provence ou en Corse, nul besoin d'épiloguer.

La qualité des dialogues est incomparable: dynamisme, réflexion profonde, répartie en sont les ingrédients.
Ainsi l'abbé Faria se proposant d'éduquer Edmond Dantès, de lui inculquer une solide culture générale:
«-Deux ans! Dit Dantès, vous croyez que je pourrais apprendre toutes ces choses en deux ans?
-Dans leur application, non; dans leurs principes, oui: apprendre n'est pas savoir; il y a les sachants et les savants: c'est la mémoire qui fait les uns, c'est la philosophie qui fait les autres.»

Ou encore la répartie du comte de Monte Cristo lors de l'entrevue avec Villefort, venu le remercier d'avoir sauvé sa femme et son fils: « et ce bonheur qui m'arrive vous dispensait, monsieur, de remplir un devoir dont l'exécution m'honore sans doute, car je sais que monsieur de Villefort ne prodigue pas la faveur qu'il me fait, mais qui, si précieuse qu'elle soit cependant, ne vaut pas la satisfaction intérieure ».

Enfin, bien évidemment que dire d'autre de la qualité de l'intrigue si ce n'est que le lecteur est emporté dans un tourbillon d'actions et de situations haletantes.
On suit avec avidité les tourments de Dantès, sa volonté de vengeance et son opiniâtreté dans son exécution.
Les rebondissements sont multiples, les destins croisés, les fortunes diverses, les amours contrariés.
Les feuilletons s'égrènent à grande vitesse, le suspense à son comble.
On notera des chapitres clés comme « Le trésor », « La promesse » (entre Valentine et Morrel) ou encore le point de bascule dans le mental de Dantès avec « La rencontre », sa rencontre décisive avec Mercédès.

Dumas a écrit: Monte Cristo n'est pas un roman, mais une histoire dont j'ai trouvé la source aux archives de la police. Il a su tirer de se matériau quelque chose de palpitant.

Les éléments de morale sont omniprésents et deux camps s'affrontent: les nobles de coeur et les opportunistes.
Les premiers d'entre eux, Morcef, Villefort et Danglars, fondent leur existence et leur position sur la lâcheté, la vantardise, l'égoïsme, l'opportunisme et la cupidité; le profit et la position sociale au détriment de toute morale.

Les éléments du capitalisme contemporain sont jetés: ainsi les trois ordres de fortune énoncés par le comte de Monte Cristo résonnent aujourd'hui parfaitement:
-Premier ordre: revenus du sol (les terres, les mines…)
-Deuxième ordre: les entreprises, les industries
-Troisième ordre: les revenus financiers
Une seule différence aujourd'hui: les troisièmes sont devenus les premiers…

C'est un roman fantastique, incomparable.
Je serai indubitablement amené à le relire tant les idées et les réflexions sur la nature humaine sont intemporelles.

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Il ne m'arrive pas si souvent de relire des oeuvres. Celle-ci, j'ai du la lire 3 ou 4 fois, sans compter la relativement bonne adaptation de Josée Dayan, vue à plusieurs reprises.
Le comte de Monte Cristo fut pour moi une merveilleuse introduction au romanesque. Bien sûr, il s'agit d'un roman populaire, et on a vu oeuvre littéraire plus ciselée. Ce n'est pas Proust! Mais quel souffle, quelle épopée. Dumas nous fait vibrer, nous fait rire et pleurer, nous fait rêver, nous emmène dans un autre monde! Dumas, c'est le foisonnement de la vie, à l'opposé de toute mesquinerie ou stérilité. On aime ou on déteste ses personnages, il nous balade dans son histoire et on aime ça.
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