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EAN : 9791096906154
232 pages
GOUTTE D'OR (21/03/2019)
3.72/5   175 notes
Résumé :
Après une rupture amoureuse, Judith Duportail s'inscrit sur l'application de rencontre Tinder. Pluie de textos, dizaines d'hommes à ses pieds, ego boosté... Elle jubile. Jusqu'au jour où une information la scandalise : l'application délivre secrètement aux utilisateurs une note de « désirabilité » et les classe en exploitant leurs données personnelles. Autrement dit, Tinder décide pour eux, à leur insu. La journaliste prend alors le pas sur l'amoureuse. Elle se lanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 175 notes
Avec ce documentaire-témoignage, Judith Duportail tente de découvrir la recette secrète de l'algorithme de Tinder. Très vite, elle découvre que chaque utilisateur a une "note de désirabilité", le Elo Score, et elle décide de se mettre en quête du sien.

Car de confiance, elle en a bien besoin et voudrait savoir combien elle "vaut". Suite à une rupture difficile, elle s'inscrit à la salle de sport et sur l'appli Tinder et se booste un peu l'égo grâce à la masse de messages qu'elle reçoit. Dose quotidienne de sérotonine ! Mais c'est illusoire et lorsqu'elle rencontre les hommes irl, c'est la déception.

Mais le romantisme et l'espoir font vivre, ou plutôt "swiper". On ne sait jamais, au détour d'un hasard... Sauf que, comme elle va vite le constater, les "matches" ne sont pas du tout le fruit du hasard. En brassant et analysant nos données personnelles, l'appli a la main sur les mises en relation, créant des notes de compatibilité entre les utilisateurs. Nos descriptions de profil, nos photos, nos likes facebook, et jusqu'à nos achats sur Amazon sont décortiqués. de même, l'appli fait en sorte de mettre en relation des hommes plus âgés, plus diplômés et mieux payés avec des femmes plus jeunes, moins bien payées et moins diplômées. Tout simplement scandaleux pour une appli qui se dit "cool" et progressiste.

Une seule chose m'a gênée. J'ai trouvé le récit un peu trop autocentré sur la première partie, l'auteure se plaignant un peu trop à mon goût. C'est un peu la limite du documentaire-témoignage, l'objectivité n'est pas complète et l'on reste dans le cadre précis de la vie de l'auteure : une femme blanche, diplômée et citadine.

Mais la partie plus documentaire m'a fascinée et notamment comment, en tant que journaliste, elle va à la recherche des infos. L'exploitation des big data à des fins commerciales et "amoureuses" fait froid dans le dos et appelle à une nécessaire protection de nos données. Dégafamisons-nous ! de même, l'auteure nous parle de l'amour sous algorithme, cette quête de la moitié amoureuse dans un monde hyperconnecté où les liens de plus en plus nombreux n'empêchent pas la solitude.

Encore une belle découverte publiée aux éditions Goutte d'Or, dont les choix éditoriaux me convainquent !



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Bon sang de bon soir. J'ai été dure avec l'auteur de Sans alcool, je m'en rends compte en lisant ce livre. Parce qu'elle a réussi à lier enquête et « journal intime », avec une belle prose. On sent l'âme d'un écrivain, on lit un livre qui n'aurait rien à envier à d'autres romans. Ce n'est pas parfait, mais vraiment prometteur. Mais celui-ci… On reste dans le ton journalistique, avec tous les tics de langage qu'on entend à longueur de journée. Et c'est énervant, car on se demande pourquoi. Pourquoi ne pas trancher et faire un long article (car si l'on enlève tous les épisodes personnels, et les sources, il ne reste pas grand-chose), ou alors un journal, mais dans ce cas-là, travailler sa langue, nom d'une pipe en bois ! Sa vie, ses pérégrinations amoureuses sont plates, mais si plates qu'on pourrait tracer des lignes téléphoniques et rajouter des pigeons que ce serait moins plat. On est abreuvé de son manque de confiance avec l'impression de ressortir lessivé de l'appel d'une copine qui nous vide son sac dans les oreilles.

Cela manque de perspective. L'autrice dit à certains moments qu'elle a pu interroger d'autres personnes sur leur rapport à Tinder. Ben où sont-ils ? Cela aurait été intéressant, de voir d'autres conceptions. L'enquête n'en est pas vraiment une, puisqu'on a l'impression qu'elle tombe sur les bonnes personnes au bon moment, mais qu'elle ne creuse pas beaucoup. Ce sont juste quelques phrases rapidement scientifiques, quelques chiffres, mais toujours en surface. Oui, les réseaux sociaux, quel qu'il soient sont addictifs, oui, c'est matière à toujours plus de compétition, mais on n'avait pas besoin de ce livre pour l'apprendre. Je ne voulais pas faire de chronique à la base, parce que bon, y a d'autres trucs à faire que descendre des livres dans la vie, mais quand on lit les avis sur Instagram « C'est édifiant » et autres danses de la joie…on ne peut qu'avoir la moutarde qui monte au nez. Quand Delphine de Vigan devient la nouvelle norme, ou le nivellement par le bas.

Alors que Claire Touzard creusait et allait en profondeur dans son sujet, Judith Duportail l'effleure et se contente de sortir quelques poncifs qui luisent tellement ils sont poncés. Bref, on sent que l'article (je laisse ce lapsus volontairement) a été édité uniquement grâce au réseau de la journaliste. Et bon, des jeunes journalistes ou chercheurs talentueux qui aimeraient bénéficier d'un coup de pouce pour faire des recherches, y en a pléthore. Et non, en ressortant de ce livre je n'ai pas l'impression d'avoir lu le témoignage de « la française qui fait trembler Tinder », mais bien l'inverse. Ce qu'on en tire (je vous fais le résumé pour que vous ne perdiez pas trois heures de votre vie) : Tinder, c'est mal, les gens qui jugent sur le physique, c'est mal, et ceux qui larguent sans explication, c'est mal. La solution ? Trouver son Elo score (ou égo score, elle le dit elle-même, c'est à dire son score de désirabilité), pour vaincre Voldemort. Ah non ? Tant pis.
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Love me tinder, love me true.... Outil indispensable de la drague version 2.0, Tinder s'est invité dans les smartphones de la plupart des célibataires du troisième millénaire. Swipe à gauche, swipe à droite... tout le monde connait. Mais ce que l'on sait moins bien, c'est que nos amis de chez Tinder biaiseraient nos rencontres grâce à un algorithme mis en place à notre insu.

Tout a commencé lorsque Judith Duportail a découvert que Tinder, dans sa magnificence, attribuait à ses utilisateurs une note secrète de désirabilité, autrement appelée "Elo score" à laquelle nous n'avons pas accès. Ainsi, si une personne dite "désirable" a liké votre profil, votre note augmente ; au contraire, si une personne jugée peu désirable like votre profil, votre note diminue.

En poussant un peu plus son enquête, Judith Duportail découvre que Tinder va plus loin en se servant de nos données personnelles pour nous proposer des matchs : date de naissance, pages likées sur facebook, voire même notre QI. Ainsi, si je suis une jeune cadre dynamique qui aime les voyages et les grands bruns barbus, j'ai plus de chances de matcher sur Tinder avec un grand brun barbu de la même catégorie socio-professionnelle que moi et qui a liké les mêmes pages facebook que moi. En somme, les beaux et riches matchent avec les beaux et riches et les moches et pauvres matchent avec les moches et pauvres...

Moi qui pensait que mes match étaient le fruit du hasard et de la géolocalisation, je me suis bien mise le doigt dans l'oeil (aïe, ça fait mal !)

Judith Duportail met également l'accent sur un point que j'ai trouvé très intéressant. Lorsqu'on est une fille, aller sur Tinder permet de se prendre un shot de narcissisme : on se sent belle, désirable, il y a tout de suite pleins de garçons qui veulent nous rencontrer. Et puis quand on a obtenu ce frisson d'égocentrisme, quand Tinder a comblé le vide que l'on était venu combler, on a souvent tendance à lâcher son téléphone et à oublier de répondre aux messages. Comportement que l'on reproche d'ailleurs souvent à la gente masculine...

J'ai adoré ma lecture de "l'amour sous algorithme" et j'ai trouvé que cet essai présenté sous la forme d'une enquête journalistique était extrêmement intéressant et révélateur, non seulement sur le réel fonctionnement de Tinder, mais également quant au comportement amoureux de notre fameuse génération Y. Bravo !

Lien : http://mademoisellechristell..
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Je ne sais trop quoi penser du livre de Judith Duportail. Son enquête à propos de l'application de rencontres Tinder à fait grand bruit, et à juste titre car il est plus qu'intéressant de de s'interroger sur le fonctionnement réel de ces réseaux. Le constat est éloquent, nous sommes tous les sujets d'algorithmes gigantesques liés à nos recherches internet, nos abonnements divers, nos mots clés dans les barres de recherche, etc. Autant d'éléments permettant aux appli de nous cibler et de nous proposer des "profils" en "adéquation" avec le notre, sous couvert d'un faux hasard, d'une fausse destinée commune.
En ce sens j'ai trouvé cette enquête pleine d'intérêt et de surcroît très facile et fluide à lire. de plus on suit vraiment l'enquête de la journaliste pas à pas, nous immergeant un peu dans le processus de recherche.
J'ai malgré tout une retenue car je m'attendais à lire un propos plus fouillé sociologiquement, à y trouver une ouverture plus large sur les comportements et les influences sociales liés aux applications. Beaucoup de sujets sont effleurés mais pour l'ensemble la narratrice se sert essentiellement de sa propre expérience pour illustrer son propos. Ce n'est pas désagréable, mais pour moi on est du coup entre le rapport journalistique et la bio thématique.
En tout cas j'ai bien retenu une chose de cette lecture : Ce commentaire ainsi que chaque clic sur Babelio est noté et enregistré quelque part dans une banque de donnée ayant un fichier à mon nom ;) ... glaçant!
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L'auteure alterne le récit touchant de ses expériences malheureuses sur Tinder et celui de son enquête sur le mode de fonctionnement de Tinder avec l'usage d'algorithmes qui permettent d'accumuler, sélectionner, croiser les données personnelles des individus à partir de différentes sources (fiches de présentation, mots utilisés, photos mises en lignes, donnés Facebook, goûts musicaux, etc) pour dresser des profils et favoriser certains types de rencontres entre profils. L'auteure dénonce l'exploitation des individus à des fins financières (options payantes pour être mis en avant sur le site, vente de fichiers à des fins publicitaires) et la manipulation dont les individus sont l'objet (octroi de points pour hiérarchiser la valeur des profils, valorisation de l'homme riche, mûr, que le système orientera plus systématiquement vers une femme plus jeune et moins mûre).

Une lecture intéressante sur les coulisses de ces monstres que sont les sites de rencontres, mais aussi balayage d' un certain nombre d'études de psychologie ou de sociologie actuelles (par exemple, page 88 Eva Illouz et son « Pourquoi l'amour fait mal » font l'objet d'un développement autour de la marchandisation des rencontres).

Le témoignage de l'auteur sur l'expérience Tinder est sincère, touchant, pas superficiel du tout. le style est vif.

Après, on peut dénoncer légitimement, ou accepter ces règles implicites de fonctionnement des sites de rencontres. Personnellement, je n'ai pas d'états d'âme, l'essentiel est que les individus puissent se rencontrer et trouver les personnes qui leur correspondent. A chacun d'être assez intelligent pour trier et ne pas perdre son temps avec des profils qui conduiront à l'échec. C'est un choix, prendre son temps pour diminuer le risque de se tromper, ou accepter la précipitation et le charme de la surprise… et de l'échec qui fait mûrir.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
* Depuis mon premier jour sur Tinder, il me semble ne plus être une loseuse de l’amour... Là, j’ai l’impression d’être de celles qui détiennent les cartes, les codes, d’être une femme alpha comme chez les louves, une cheffe de meute, ne plus être celle qui attend, fébrile, des réponses à ses messages, ne plus être celle qui court après. Enfin, j’ai purgé mon esprit de ses calmars géants… «Tu fais partie du 1 % de la beauté, de celles qui ont tout pour elles», me glisse par message un homme et le pire, c’est que j’adore. Je suis enfin du bon côté de la hiérarchie, du bon côté de l’« Extension du domaine de la lutte».

* Qu’est-ce que ça change de se rencontrer sur Tinder ? La réponse s’imposera à moi, doucement. Quelqu’un qui ne tombe pas amoureux de vous à cause de Tinder est juste quelqu’un qui n’est pas amoureux, c’est tout.

* Et puis surtout, je retrouve le même ami qui passe aussi sa vie dans ce café. Je le reconnais à son bandana rouge autour du cou. Lui et moi, on s’est adoptés et je lis bien la joie dans son langage corporel à chaque fois que je passe la porte et me rapproche de lui. Il s’appelle Hektor et si, au début, je n’osais pas, avec le temps j’aime passer ma main sur son ventre chaud et le gratter derrière les oreilles. J’adore les chiens.

* J’ouvre l’application et je like, tous les profils, les uns après les autres. Puisque je suis la seule conne tomber amoureuse sur Tinder, puisque je suis la dernière sur l’échelle du love, puisque je suis du plancton, puisqu’il n’y a que ça qui marche, je vais leur en donner du cul, puisque je suis la dernière débile de ma génération à rêver d’amour, je vais leur montrer ce que je peux faire, je vais gang-banger Paris et Berlin, à moi toute seule, je vais les épuiser à leur propre jeu ! Fallait pas me provoquer ! Je copie-colle les mêmes phrases à mes 45 nouveaux matchs, tu vois, 45 matchs en cinq minutes, c’est que t’es peut-être pas si moche, tu vois, je me susurre et je me méprise encore plus d’y trouver une forme de réconfort.

* Toute mon époque s’emploie à dévaloriser le concept de routine alors que moi j’en ai besoin, je la recherche. Le dîner des colocs du «dimanche soir, la grasse mat du samedi, le yoga du mercredi, je chéris ces petits plaisirs qui ponctuent ma semaine comme autant de points d’ancrage.

* J’ai hâte. J’ai hâte qu’on soit tous vieux, que la question ne se pose plus. Fini d’essayer d’être belle quand on a 70 ans, non ? Fini la concurrence ? Il me tarde d’être une petite vieille qui mange des gâteaux l’après-midi, d’être en dehors du grand marché du sexe. Et encore, il paraît que c’est la guerre entre femmes âgées pour se retrouver un mec, car les hommes meurent bien avant les femmes.
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En fait, c'est un miracle l'amour, c'est un miracle que les gens continuent à s'aimer. Un miracle que parfois l'on se comprenne. Qu'on arrive à se frayer un chemin entre ces bombardements d'injonctions contradictoires, ces incitations à se duper, à chercher à extraire sa petite valeur à soi dans ce que l'autre peut offrir, dans ce brouhaha de tout ce qu'on ne se dit pas quand on se parle, dans ce putain de jeu de billard à trois bandes entre ce que l'on veut croire, ce qu'on croit que l'autre croit et ce qu'on pense devoir faire croire. Un miracle que dans toute cette tempête il y ait quand même, parfois, un signal, un bout de sincérité qui passe.
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En fait, c'est un miracle l'amour, c'est un miracle que les gens continuent à s'aimer. Un miracle que parfois l'on se comprenne. Qu'on arrive à se frayer un chemin entre ces bombardements d'injonctions contradictoires, ces incitations à se duper, à chercher à extraire sa petite valeur à soi dans ce que l'autre peut offrir, dans ce brouhaha de tout ce qu'on ne se dit pas quand on se parle, dans ce putain de jeu de billard à trois bandes entre ce que l'on veut croire, ce qu'on croit que l'autre croit et ce qu'on pense devoir faire croire. Un miracle que dans toute cette tempête il y ait quand même, parfois, un signal, un bout de sincérité qui passe.
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En tant que Millenial typique constamment vissée à mon téléphone, ma vie virtuelle est devenue ma vraie vie. Il n'y a plus de différence. Tinder est l'outil avec lequel je rencontre des gens, c'est ma réalité. Une réalité qui est en permanence influencée par d'autres – mais je n'ai pas le droit de savoir comment.
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Je remue la tête pour la chasser ,comme on secoue le tapis pour dépoussiérer .Rappelle - toi,Judith.Aucune raison d'avoir peur .C 'est toi le tigre.Tête haute.Même devant un mec choisi par Tinder, c'est toi la patronne.La vraie reine de la jungle .
C est moi, et c'est vous.



Page 227
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Video de Judith Duportail (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Judith Duportail
- "L'amour sous algorithme", Judith Duportail, Éditions Goutte-d'Or Par Louise Perrin, IUT Nancy-Charlemagne, Métiers de Livre (stagiaire formidable !) https://www.librest.com/livres/l-amour-sous-algorithme-judith-duportail_0-5580601_9791096906147.html
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