Bon livre pour découvrir l'histoire globale des Etats-Unis d'Amérique ainsi que les enjeux et les valeurs qu'ils l'ont animé durant plus de trois siècles.
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L’Amérique du Nord avait une vie avant la naissance des États-Unis. Cette « préhistoire » est une période importante pour qui veut comprendre ce qui suit. L’historien René Rémond rappelait qu’il y avait autant d’années entre la fondation de Jamestown – le plus ancien établissement anglais au Nouveau Monde (1607) – à la création des États-Unis (1776) qu’entre cette création et la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945) .
Cette longue période est faite de diversité. Diversité des peuples amérindiens : il n’y a pas une nation indienne, mais une pluralité de langues, de cultures et de modes de vie. Diversité également des colonies installées en Amérique du Nord : il y a plusieurs nationalités d’origine, plusieurs institutions, etc. L’autonomie de chaque colonie est d’ailleurs entière. En dépit de cette diversité, c’est au cours de cette période que l’idée d’unité a germé. Les 13 colonies ont entre elles des points communs qui préfigurent une identité de destin.
1 . Les Indiens « découvrent » Christophe Colomb. Depuis 1937, les Américains célèbrent chaque année le Colombus Day. Tous les deuxièmes lundis d’octobre, il s’agit de commémorer la découverte de Christophe Colomb (1451-1506). Mais cette « découverte » relève plus du mythe que de la véritable histoire. D’abord, parce que l’Amérique était peuplée avant l’arrivée des Européens. En anglais, on utilise même le terme de Native Americans (Américains d’origine) pour désigner les premiers occupants du territoire. Ensuite, parce que Christophe Colomb n’a pas « découvert » le territoire correspondant aux États-Unis d’aujourd’hui…
« Nous, le peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite… » : les premiers mots de la Constitution rappellent qu’il y a un « Nous » qui transcende les différences. La question de l’unité est d’abord une question institutionnelle. Comment constituer un seul pays à partir de plusieurs territoires ? Après la question du « pourquoi », c’est donc bien la question du « comment » faire l’unité qui se pose aux Pères fondateurs. Les intérêts des ex-colonies divergent, en particulier sur la question de la représentation démocratique. Les gros États souhaitent pouvoir compter en proportion de ce qu’ils représentent démographiquement. Les petits États, par peur de ne pas exister au sein de l’Union, souhaitent au contraire l’égalité stricte de traitement. La Constitution américaine doit donc résoudre un paradoxe : ce n’est qu’en assurant le respect de la pluralité qu’elle peut prétendre construire l’unité. La démocratie américaine est en perpétuelle tension entre ces deux forces. La première, centripète, tend à faire du gouvernement fédéral un État fort ; l’autre, centrifuge, vise au contraire à garantir les droits de chaque État et la liberté des individus.
« America Is Back ». – « L’Amérique est de retour, et c’est à Ronald Reagan qu’elle le doit » : comme le précise le slogan de la campagne de 1984, le président s’est attelé à redonner confiance au peuple américain. Au début des années 1980, celui-ci vivait dans la crainte du déclin, résultant d’une double concurrence : celle de l’Union soviétique sur le plan géostratégique et celle du Japon sur le plan économique. Pour Reagan, la principale faiblesse de l’Amérique tient à son organisation interne : « L’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème".
Sur le plan politique, la présidence Obama incarne la réaffirmation de la place de l’État fédéral en pleine période de crise, notamment par le vote d’une loi sur l’extension de l’assurance santé publique. En 2016, avec l’élection de Donald Trump, c’est le retour d’une politique extérieure plus agressive, incarnée par le slogan « Make America Great Again » (« Rendons sa grandeur à l’Amérique ») et concrétisée par une guerre commerciale contre la Chine. Sur le plan intérieur, Donald Trump s’appuie sur une base électorale nostalgique d’une Amérique anglo-saxonne.
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Invité : François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis, et Yves Jaeglé, journaliste au service culture “Le Parisien”
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