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EAN : 9791093104102
128 pages
Locus Solus Editions (05/02/2016)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Qu’il s’agisse du fabuliste babylonien ou du poète arabe médiéval, on voit ici s’exprimer le génie d’une littérature où les fleurs mais aussi les arbres fruitiers prennent vie dans des paroles pleines de poésie, de retenue ou de vivacité, parfois de dérision dans lesquelles s’affronte la dualité du bien et du mal… toute l’ambiguïté contemporaine de nos rapports avec notre environnement.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Wouah !

Un petit bijou de toute beauté tant que par la subtile poésie des textes que par les magnifiques illustrations.

Si l'on connaît bien les fablesDe La Fontaine où les animaux ont la part belle, celles qui font appel aux plantes aromatiques, aux fleurs et aux arbres nous sont pour le moins assez étrangères. Et pourtant, quelle merveille que ces débats parfois violents et toujours si humains entre la rose et le narcisse, entre le mûrier et l'abricotier, entre les différents aromates, entre la rose et l'églantine,… le dialogue retrouvé le plus ancien (qui ne figure pas dans ce recueil malheureusement), le palmier et le tamaris, remonterait à 2000 avant J.-C., et est donc bien plus ancien que les fables d'Esope qui ont servi de modèle à notre cher La Fontaine.

Entre débats et fanfaronnades, paraboles et requêtes, dialogues et allégories, ce genre littéraire tout en finesse et qui a fleurit au cours des siècles en Orient mérite clairement notre attention de lecteur. Plein d'humour et de tendresse, de sagesse et de justice, ces petites fables sont juste un délice.

« La bien aimée n'a de beauté que par le teint que donne à ses joues le rosier ! »

« Et les gens, le palais encore frémissant, au souvenir d'une bonne saison de goût et de plaisir, regrettèrent le temps éphémère des abricots et des mûres. »

Une découverte que je vais approfondir, un vrai coup de coeur, une source d'inspiration aussi, un livret que je vais relire souvent, juste pour le plaisir.
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Avant d'attaquer la critique proprement dite, je tiens à remercier les éditions Locus Solus ainsi que l'opération masse Critique pour m'avoir accordé la chance de découvrir ce livre ♥

… Livre que j'ai l'impression de n'avoir pas su apprécier à sa juste valeur, malheureusement.
Disons qu'il est un peu compliqué d'aborder un tel OLNI (objet littéraire non identifié) et plus encore impossible de le traiter comme un livre classique.
« Dialogues de fleurs », c'est 128 pages où différentes plantes s'affrontent pour déterminer laquelle est la meilleure, à grands coups de métaphores pas toujours (et même rarement) transparentes. Et bien évidemment avec toute la verve et la mauvaise foi dont sont capables de faire usage nos politiques bien humains...

Parfois, c'est extrêmement court (« La requête de la pastèque »), parfois exagérément long (« Le narcisse et la rose »). Certains textes ont un petit côté conte vraiment agréable (les histoires du jujubier ou du figuier), empreints de morale à peine voilée ; d'autres sont enchanteurs de par la poésie qui les habite (surtout les trois allégories qui terminent le recueil).
Mais il y a le reste... ces interminables étalages de vantardise ou de déballage de défauts, parfois tout sauf clairs. Déjà qu'il peut parfois être un peu longuet d'écouter un arbre dénigrer le bois, la valeur des fruits ou l'aspect esthétique d'un autre, mais quand le tout n'est plus évoqué qu'indirectement (le « sale caractère qui l'expose à la cisaille » désignant ainsi les épines du mûrier), la lecture se transforme en casse-tête cérébral pour essayer de saisir de quoi ça parle. Bref, c'est par moments très obscur et à moins de connaître sur le bout des doigts les végétaux dont il est question, il n'est pas toujours évident de tout comprendre... Dès lors, ne reste que la forme, et force est d'avouer que seule, elle ne peut faire de miracles. Tout ça est très bien tourné, mais ça reste des énumérations.

Comment, donc, critiquer de façon constructive un ouvrage aussi singulier, plus proche de l'expérience littéraire que du livre à lire, absolument pas facile d'accès ? Les amateurs de botanique et de poésie se régaleront sans le moindre doute, tandis que le lecteur lambda se retrouvera (comme moi) immanquablement sur le carreau. Et pourtant, ce livre constitue une occasion unique de découvrir un genre littéraire à part entière, dont l'histoire nous est très bien résumée dans la préface.

Bref, c'est spécial, très spécial. Et il vaut mieux savoir de quoi il retourne avant de d'y embarquer, même si l'expérience sera à coup sûr intéressante.

Enfin, il faut mentionner les très jolies illustrations d'Anne Sorin, délicates et foisonnantes de détails malgré un trait parfois épais, et aux couleurs très douces. A chaque texte son dessin, faisant du livre en lui-même un très bel objet.
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"Il y a quatre mille ans, les Sumériens, habitants de l'Irak ancien, ont inventé un genre littéraire appelé adaman-du-ga. Ce genre met en scène des plantes, des arbres et des arbustes..."

Ce petit livre joliment illustré rapporte des fables florales écrites au IIIe siècle après J.C. et traduites en 902, de la langue syriaque en arabe. de la Mésopotamie aux rives du Guadalquivir, les histoires donnent la paroles aux végétaux et leur attribuent des sentiments humains pour débattre de leurs conditions et exprimer des requêtes.
Bien souvent, même s'il y a une grande solidarité entre eux, leurs conversations ne sont pas des causeries harmonieuses, mais plus des altercations et des polémiques très bavardes. Fleurs, arbres, arbustes défendent leurs droits, leurs rangs dans la hiérarchie des plantes, et deviennent de véritables tribuns justiciers. Ainsi lit-on qu'une ketmie se compare à la mandragore et demande que les Magiciens de Babylone réévaluent sa position. Ou, lors des élections de la reine des fleurs avec les différentes délibérations envers la rose, qui dans une autre fable se targue d'être aussi la reine des aromates. Ou, le jujubier qui demande grâce à son bûcheron... Ou bien encore, les prétentions d'un abricotier et l'arrogance d'un mûrier qui se disputent la place...

Toutefois, si ces vindictes se montrent violentes, elles n'en ont pas moins une poésie orientale, spirituelle et enchanteresse qui donne à la lecture sa musique et son miel.
Des images se dessinent, des jardins antiques foisonnants comme les illustrations, avec ses patios et ses oiseaux. La végétation domestiquée ou sauvage a du tempérament et aime jouter. Il faut lire ce livre sans vouloir dans un premier temps chercher les symboles que les paraboles veulent raconter. Il faut simplement se laisser mener vers une dimension féérique et trouver aux verbes leurs belles mélodies, leurs couleurs et leurs essences, juste pour un plaisir gourmand.
Je vous recommande ce beau recueil de contes sur la flore.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Il y a quatre mille ans, les Sumériens, habitants de l'Irak ancien, ont inventé un genre littéraire appelé adaman-du-ga. Ce genre met en scène des plantes, des arbres et des arbustes..."
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