Être ou ne pas être ? Qu'est-ce-que la liberté ? La beauté ? Pourquoi rechercher l'altérité ? Autant de questions que l'on croyait - par erreur (ou par orgueil ?) - réservées à l'homme. En effet, cette jolie collection Philoménale met à l'honneur les arbres, qui eux aussi se posent les mêmes réflexions, les mêmes questions existentielles. Grâce à Babelio et sa masse critique, ainsi qu'aux éditions du mercredi, j'ai pu découvrir "
La Paresse du Bouleau" et je les en remercie !
J'ai pris plaisir à suivre Philomène et son chat dans cette belle quête initiatique, qui consiste ici à trouver l'intérêt du travail. C'est vrai après tout, pourquoi s'embêter chaque jour à apprendre de nouvelles choses compliquées, à acquérir de nouvelles compétences, à gagner sa vie à la sueur de son front, alors que, gratuitement, les fruits poussent sur les arbres et l'eau coule dans les ruisseaux ?
Une série de réponses est apportée par la petite héroïne au bouleau, malheureux de se donner autant de mal. le plus bel argument - à mes yeux - est le travail que l'on doit chaque instant se donner la peine de faire pour transmettre ce qu'on nous a, à nous-même, appris. En effet, il n'est pas facile de devenir un bouleau, alors s'ils refusaient tous de travailler et de partager leurs expériences, leurs savoirs accumulés, que deviendraient les nouvelles générations de bouleaux ?
Le tout est magnifiquement accompagné d'exquises illustrations, c'est un véritable plaisir de lecture !
Je tiens aussi à souligner la très ingénieuse idée d'avoir ajouté en fin d'histoire une double page nous offrant un florilège de citations sur le thème du travail; et c'est d'ailleurs sur une citation qui aurait pu figurer dans ce recueil que je termine ma critique, citation empruntée à
Baudelaire: " Il faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque, tout bien vérifié, travailler et moins ennuyeux que s'amuser. "