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Découverte de cette autrice avec ce livre dont j'ai entendu parlé. Voilà un témoignage à partir de peu d'élements sur une famille qui a du quitter l'Algérie en 1962. Ses grands-parents ont été tiraillés entre leur vie en Algérie et leur difficile adaptation en France alors qu'ils ont tout perdu. Elle développe aussi l'attitude des français qui voyaient très mal ces "français venus d'ailleurs" dans une France en pleine mutation. je le recommande pour les familles ayant ces mêmes racines.
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1958 : quatre ans après le début de ce qu'on a enfin appelé plus tard la guerre d'indépendance de l'Algérie.

Marcel, juif français né dans ce qui était encore une colonie française. Cet homme fier, d'être français et patriotique, est enlevé en pleine nuit par un groupe de soldats du FLN (front de libération nationale). À chaque enlèvement, c'est la mort. Pourtant, lui, Marcel Elkaim, le tailleur de Relizane, est relâché quelques jours plus tard. Pourquoi ? Que s'est-il passé ?

Cette rencontre va le changer à jamais.


Un roman pur, fort et bouleversant qui dépeint l'histoire des pieds-noirs durant la guerre d'Algérie, autrement et bien plus complexe que ce que l'on apprend dans les livres d'histoire actuelle.

Olivia Elkaim nous raconte son histoire, mais aussi celle de sa famille et notamment de ses grands-parents Marcel et Viviane Elkaim.

Elle nous raconte par ses mots et par cette valise secrète qui retrace ses origines, la peur, la fuite, l'abandon, les pertes et les désillusions qu'a connues sa famille, mais aussi les difficultés qu'ils ont traversées.

J'ai trouvé le récit d'Olivia vraiment très poignant avec une écriture très forte presque brutale, mais qui dégage une grande mélancolie.

Je ne peux que conseiller cette lecture pour apprendre et comprendre l'histoire de l'Algérie.
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Que s'est-il passé pendant ces 3 jours où Marcel , en 1958, en pleine guerre d'Algérie, a été enlevé à Relizane, petite bourgade algérienne ? Marcel, c'est le grand-père d'Olivia Elkaim. Et avec sa femme et leurs 2 enfants, ils vont vivre et subir la guerre d'Algérie, l'exil en France et les conditions qui les attendent à leur arrivée.

Dans le tailleur de Relizane, Olivia Elkaim nous invite à vivre les conditions des pieds noirs qui ont dû fuir leur propre pays pour leur sécurité. Mais aussi, les conditions dans lesquelles ces pauvres immigrés ont été accueillis dans notre pays. En parallèle, l'auteure nous explique comment elle en arrive à retrouver ses racines.
Le texte est magnifique, poétique. J'ai aimé passer du temps avec Marcel et sa famille.

Merci Olivia Elkaim pour ce magnifique texte qui est une véritable ode à l'amour familial.
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Magnifique plongeon dans l'histoire familiale d'Olivia Elkaïm, dans leur lien avec L'Algérie. de 1950 au départ jusqu' au rêve de retour...

De quoi ça parle ? Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative.

Une période de l'histoire sur laquelle je n'avais encore rien lu, et je suis très heureux d'avoir commencer avec celui-ci ! Témoignage sensible, émouvant sur 3 générations qui racontent leurs liens avec l'Algérie

Parce que c'est une histoire douloureuse, du départ à l'arrivée, c'est une histoire nécessaire qui se répercute encore aujourd'hui sur la migrations des peuples, l'accueil et la douloureuse adaptation. Une roman poignant à ne pas manquer
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Etonnante découverte que ce roman que je n'aurai jamais lu si je n'avais pas participé au Prix du meilleur roman des lecteurs Points (alors merci à eux de m'avoir sorti de ma zone de confort littéraire !).

L'autrice raconte ici son histoire qui a débuté en Algérie avec celle de ses ancêtres directs. Une histoire qui a fortement été impactée par la guerre d'Algérie puisqu'ils ont été contraints à l'exil par les pro-indépendance et qu'ils ont du fuir en France.

C'est cette partie que j'ai préféré dans le roman : non pas leur souffrance, mais la fresque historique que dessine l'autrice en nous dévoilant un pan méconnu de notre passé colonial, auquel mon propre grand-père a été contraint de participer sans jamais nous en parler par la suite. J'ai trouvé en ce récit un écho particulier avec notre histoire d'aujourd'hui. La famille Elkaim incarne pour moi ces migrants d'alors, rejetés par leurs terres et leur nation.

Les personnages et leurs relations sont aussi intéressantes : Marcel, celui que rien ne terrasse, Pierre l'intenable puis le revanchard, Viviane, l'éplorée. Je l'ai vraiment trouvé insupportable du début à la fin même si je crois qu'elle a subi sa vie plutôt que de la choisir. En tout cas, les personnages sont bien dépeints et attachants. On se plaît à suivre cette famille et à espérer une issue favorable pour eux.

J'ai moins apprécié le côté un peu nombriliste de l'histoire de l'autrice et les incursions sur sa vie personnelle surtout au vu de la distance qu'elle met avec ses personnages, pourtant membres de sa propre famille. Je me doute qu'il a fallu prendre du recul et des pincettes pour écrire ce récit familial mais cette plume distante m'a franchement agacée par moments.

Malgré ce point plus négatif, je recommande ce roman. Si vous êtes adeptes de romans historiques, foncez !
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Comment ne pas être touchée par ce roman (mais en est-ce vraiment un ?) qui m'a immergée dans ma propre histoire familiale ? Ces noms de villes, ce paradis perdu sur lequel je n'ai jamais voulu poser le pied de peur que le mirage se dissipe, ces traditions, la musique de l'accent, l'odeur de l'anisette, le miel et la fleur d'oranger des gâteaux, mais aussi les valises perdues dans les eaux de la Méditerranée, le rejet de ces pairs qu'on pensait fraternels, ces familles dispersées aux 4 coins de France voire du monde, ces cadres d'1m3 qui contentaient toute une vie, ces vieillesses amères, ces enfances tronquées, ces existences à recommencer, ailleurs… ce sentiment d'être déraciné, apatride, trahis, sacrifiés. Tout cela est dit sans pathos, avec le recul de 2 générations, avec fatalité par O. Elkaïm qui mène un travail autant thérapeutique qu'historique dans ce livre. Certains se sont « intégrés », d'autres rebellés, d'autres encore ont renoncé, mais tous ont voulu rester dignes de cette nationalité française, qui semblait finalement différente selon qu'elle était métropolitaine ou ultramarine.
Bien sûr, cela devait arriver. Evidemment, un peuple ne peut rester asservi par un autre durant des éternités, mais la politique n'est pas le quotidien, les tailleurs ne sont pas les décideurs, et ceux-là ont souffert de perdre leurs amis Arabes, leur petit bout de terre française chauffée au soleil d'Algérie, leurs idéaux humanistes.
Et c'est tout cela que retrace l'auteure avec brio, dans sa quête intime de racines personnelles. Dans un roman dense, écrit de manière journalistique, mêlant passé et présent, quêtes des origines et peurs profondes, elle nous transporte dans son histoire mais également dans cette Histoire encore mal connue et porteuse de préjugés.
Le ton est juste, le mot percutant, l'écriture clinique et malgré tout l'émotion gagne, et c'est sans doute tout cela qui fait la puissance et la beauté de ce récit que je recommande +++
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Le Tailleur de Relizane est un récit transgénérationnel comme l'Algérie en propose, où la grande Histoire transforme la vie des individus et la destinée des familles. On pense notamment à L'art de perdre d'Alice Zeniter , à Au vent mauvais de Kaouther Adimi et, coté cinéma, à l'excellent Leur Algérie de Lina Soualem et à Marin des Montagnes de Karim Aïnouz.
Ce livre apporte d'abord un point de vue original et intimiste sur la guerre d'Algérie.
Il documente ensuite avec sensibilité et précision le traitement réservé par la France de de Gaulle aux pieds-noirs les plus modestes. Elle décrit aussi très efficacement l'évolution des relations au sein de la famille et montre comment, hyper-sensibilisée aux effets de l'Histoire, elle réagit bien plus qu'une autre à ses soubresauts, avec même la tentation de l'alya.
Le contexte socio-culturel dans lequel Olivia Elkaim insère précisément ses personnages (jusqu'à la chanson de J. Dutronc "J'aime les filles") m'a donné à penser que j'avais sans doute croisé cette famille...
NB. Marcel garde longtemps la clé de la maison de Relizane. Ceci rappelle un des symboles palestiniens de la Nakba...
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J'ai apprécié cette lecture, voilà une histoire que je connais mal : le passé en Algérie et leur arrivée en France des "pieds noirs", bien entendu j'en ai entendu parler mais pas en suivant des faits historiques. Je me souviens d'amis "Pieds noirs" qui parfois parlait de leurs souvenirs là bas avec nostalgie. Je me suis attachée aux personnages et j'ai suivi leur évolution au fil des années de manière attentive. On suit la vie en Algérie de Marcel et sa famille puis leur exil pour arriver ensuite en France où rien ne les attend où même l'état ne les reconnaît pas. En Algérie ils avaient une vie avec un métier en France ils ne sont plus rien.

Une belle découverte pour moi, un livre à lire
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La guerre d'Algérie est un sujet qui m'intéresse. J'ai été influencée par le fait que mon beau-père est pied-noir. J'ai eu envie de savoir, d'apprendre de comprendre. J'ai voulu savoir, c'est quoi être pied-noir, apprendre la guerre d'Algérie, parce que je n'en ai aucun souvenir scolaire, avait-on abordé le sujet qui ne s'appelait pas guerre mais « évènements »?, comprendre pourquoi tous ces gens ont-ils dû fuir.

J'ai lu un ouvrage succinct mais tellement instructif : La guerre d'Algérie expliquée à tous, par la référence en la matière, Benjamin Stora. Il y a toutes les clés pour comprendre ce conflit. J'ai d'autres ouvrages à lire pour aller plus loin.
La littérature n'est pas en reste, il y a des livres qui tournent autour de, ou qui ont pour toile de fond, la guerre d'Algérie. J'ai notamment lu Ultime preuve d'amour de Michel Canesi et Jamil Rahmani. Je l'ai lu il y a longtemps mais j'essaierai de le chroniquer, c'était une magnifique lecture.

Mais revenons à, le tailleur de Relizane. Ma maman me l'a prêté, je l'ai mis dans un coin et un peu oublié. Jusqu'à ce que je parte quelques jours chez elle, c'était le moment de le lire pour le lui rendre! Comme d'habitude je n'ai pas lu la 4eme de couverture, de mémoire ça se passait en Algérie, sans connaitre plus de détails. J'ai entamé le livre et découvert assez rapidement qu'on était entre la biographie des grands-parents de l'auteur et l'autobiographie de l'auteur, Olivia Elkaim, à la recherche de ses racines. Sur le coup je n'ai pas été très enjouée, j'ai lu la 4eme de couverture qui a confirmé. J'ai quand même continué, grand bien m'en a pris. J'ai découvert une belle plume, l'histoire d'une femme, qui malgré elle a fini par explorer et découvrir la première vie, si je peux dire, de ses grands-parents. Elle romance les trous et lacunes, mais ça ne rend pas l'histoire moins crédible. Et pour la première fois j'ai découvert le pendant, j'ai lu le avant, le après, jamais je n'avais lu en détail l'exil, l'exode, la perte, le déracinement, l'arrivée, l'accueil en France… Par moment en sert les dents et on retient les montées lacrymales.
L'auteur entremêle l'histoire familiale celles de ses grands-parents, de son père, à la sienne, pourquoi elle n'a jamais rien voulu savoir dans un premier temps, et finalement pourquoi ce besoin de savoir. Elle a su partager beaucoup d'émotions, sans jamais tomber dans le drama, dans le voyeurisme et encore moins le pathos.

Un récit bouleversant qui se lit, avec beaucoup d'émotions, comme un roman.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
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Fragilisée par une rupture dans sa vie Olivia Elkaim ressent le besoin de se replonger dans la vie de ses grands parents Viviane et Marcel juifs d'Algérie. Nous les suivons dans la première partie du livre depuis leur mariage, la naissance de leurs enfants.


Puis en 1954 c'est le début de la guerre ou plutôt des évènements comme il était dit à l'époque et tout change. Marcel; le tailleur de Relizane, aimé de tous est tiraillé de tout coté.


A l'espoir succèdent la peur, les représailles, le triste oeil pour oeil. Et en 1962 tout comme des milliers d'autres marcel et sa famille doivent quitter l'Algérie.


C'est là qu'arrive la seconde partie du livre. Les pieds noirs sont mal accueillis, même des hommes politiques à l'époque leur conseillent de s'installer dans d'autres pays.


C'est la misère pendant plusieurs années avant que tout s'améliore et viviane et marcel terminent leur vie .

Ce livre d'Olivia Elkaïm est profondément attachant, les personnes sont vrais.

La fiction quand elle est bien faite, permet vraiment de vivre les choses de l'intérieur et on se rend compte à quel point loin des livres d'histoire, ce genre de tragédie historique, ce ne sont pas que des dates et des faits froidement énoncés.

Olivia Elkaim a écrit son livre avec son coeur, elle ira elle même en Algérie sur les traces de ses grands parents et on partage son émotion.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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