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4,08

sur 1209 notes
Changement de style pour R.J Ellory avec Vendetta. Si "Seul le silence" baignait dans une atmosphère terrifiante, nostalgique et rurale, nous arpentons ici le bitume et des périodes plus récentes. le vrai personnage du roman est sans doute la Nouvelle Orléans et l'étrange et morbide pouvoir d'attraction qu'elle exerce sur ses enfants. En effet, une espèce de malédiction les tient prisonniers de cette terre lourde, de cette ambiance moite, pesante et fétide qui ne peut déboucher que sur la vengeance et la destruction. le style d'Ellory s'adapte alors à chacun des retours en Louisiane en devenant lui aussi, dense et touffu comme les bayous, coloré et étourdissant comme le Carnaval. Etrange construction pour ce roman qui nous présente un premier personnage de policier, pour l'abandonner assez vite et s'articuler autour d'un dialogue(plutôt un monologue d'ailleurs) au travers duquel les heures noires de l'Amérique vont défiler. En effet, l'histoire est chevillée au récit que livre un tueur de la Mafia -Ernesto Perez, dont on assiste à l'éclosion monstrueuse- à un obscur fonctionnaire Ray Hartmann, naufragé sentimental. C'est le récit d'une course contre le temps : l'Amérique dont le passé criminel défile (revisites historiques sur lesquelles plane l'ombre de James Ellroy et de ses personnages fétiches : Giancana, Kennedy, Hoffa...)et qui voit ses vieilles "familles" s'adapter ou disparaître, Ray Hartmann, qui n'aspire qu'à une chose, sauver son foyer et répondre à l'ultimatum que lui a fixé sa femme et enfin, le FBI qui doit retrouver une jeune fille kidnappée. le suspense est admirablement conduit et la qualité d'écriture est peut être encore supérieure par sa sobriété à "Seul le Silence", tout en réservant encore des passages quasi oniriques, notamment quand le tueur fait corps de manière hallucinée avec la boue de sa terre natale ou celle du Cuba de son père.
Roman formidable pour lequel je ne mets "que" 4 étoiles car il me semble qu'Ellory traîne encore quelques scories de style emprunté ailleurs (aux plus grands toutefois) et qu'à mon sens, il peut aller encore plus haut. Mais déjà, à cette hauteur, l'air s'est raréfié pour la plupart des écrivains qui encombrent le genre.
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Oh que c'est long... C'est un véritable suspense jusqu'au dernière pages.
On est rondement mené tout au long de cette histoire, on entre dans des détails qui peuvent sembler insignifiants mais tout fini par parfaitement s'imbriquer.
J'ai passé un excellent moment de lecture...
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Comme dans le "seul le silence" ce livre m'a transportee...
J ai découvert ce monde ténébreux des mafias et de leurs ramifications tentaculaires Que de violence terribles mais qui permettent de saisir ce que l'etre humain est en capacité de faire ou faire faire .Pas beaucoup sortent grandi de cette fiction que je pense proche de la réalité .

Curieusement le personnage le plus sombre apparait plus en capacité de rédemption que certains à la façade bien policée .je me sens inconfortable de l'avoir presque apprécié à certains moments .Se dire en effet qu'est ce qui aurait ou qui pourrait me mettre du mauvais cote ?

j'aime le style de cet auteur ,sa poésie ,sa nostalgie bien traduite du paradis perdu, "l'inconsolabilité "des êtres en déshérence se sentant si proches et si conscients du chemin perdu à tout jamais .
Il reste le thriller ,superbement bien mené qui reste malgré tout un prétexte heureux pour nous ,afin de nous parler de bien des choses en somme .
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La principale préoccupation de Ray Hartman est de se rabibocher avec sa femme, de pouvoir de nouveau vivre avec elle et leur fille de 12 ans. Ce policier de New-York a eu quelques problèmes avec l'alcool, dont la consommation a tendance à le rendre irascible, et une scène de trop au sein du domicile conjugal a poussé sa moitié à le mettre dehors...

Bonne initiative, visiblement, puisque Ray a, depuis, arrêté de boire, et il nourrit le début d'un espoir en ce qui concerne une éventuelle réconciliation. En effet, son ex lui a fixé un rendez-vous dans les jours à venir...

C'est pourquoi, lorsqu'il est réquisitionné pour une durée indéterminée par le FBI, qui le fait appeler à La Nouvelle Orléans, d'où il est originaire, il n'est pas vraiment à la fête.
Ceci dit, difficile de refuser...
La fille du gouverneur de Louisiane a été enlevée, le cadavre de son garde de corps retrouvé dans le coffre d'une vieille Triumph, et le ravisseur a demandé à s'entretenir spécifiquement avec Ray, seule condition à laquelle il acceptera de dévoiler le lieu où il détient sa victime.

C'est le début de longues heures de tête à tête, pendant lesquelles Ernesto Perez -c'est le patronyme sous lequel s'est présenté le kidnappeur- raconte à Ray l'histoire de sa vie, qui sera l'occasion de révélations impliquant parfois des personnalités du monde politique ou du spectacle.

Lui aussi né en Louisiane, d'un père cubain extrêmement violent et d'une mère américaine, il commet très jeune son premier meurtre sur la personne d'un représentant de commerce qui avait tenté de lui vendre des encyclopédies...
Sa rencontre avec des membres de la mafia italienne sera l'occasion de mettre son sang froid au service de la Cosa Nostra. Ceci dit, son statut d'"étranger" l'empêchera toujours d'être réellement considéré comme un membre à part entière du clan.

Avec le récit d'Ernesto, c'est au coeur de plusieurs décennies d'histoire de la mafia italo-américaine que nous sommes plongés. Les événements du monde servent de toile de fond à sa confession, la nourrissent, certains épisodes de l'Histoire (incidents de la guerre froide, assassinats des Kenndy ou de Jimmy Hoffa) s'entremêlant à ceux de son existence, ancrant le récit dans une tangibilité qui le crédibilise.
Corruption au plus niveau de l'état, magouilles de haut vol, les confidences d'Ernesto, ce tranquille sexagénaire à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession, sont souvent fracassantes !

Mais c'est aussi d'un destin individuel dont il est ici question, celui d'un jeune adolescent maltraité, miséreux et négligé, qui dans sa soif éperdue de reconnaissance, ne trouvera sur son chemin qu'une seule main tendue, celle qui le mènera au crime, sans possibilité de retour...

Très bien mené, "Vendetta" est un récit passionnant. Roger Jon Ellory le mène tambour battant, ses personnages -même secondaires- sont très bien construits, et le final est à l'avenant du reste, très réussi (et surprenant)...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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La narration va alterner entre le récit de l'enquête et la confession d'Ernesto Perez, qui se fait là à la première personne. L'homme n'hésite pas à rentrer dans les détails les plus sordides, il va raconter les meurtres qu'il a commis, spontanément puis sur ordre. S'il met au début beaucoup de distance avec ces actes horribles, il devient peu à peu "humain", notamment après avoir rencontré sa future épouse et eu ses enfants. Et cette humanisation du criminel amène le lecteur peu à peu à s'attacher à ce meurtrier aux ordres de la mafia.

Face à Perez, Hartmann... Un policier alcoolique, foutu à la porte de chez lui par sa femme, et qui tente de se soigner pour pouvoir retrouver sa vie de famille : un profil un peu trop ique dans les romans policiers et les thrillers... La récurrence de ce profil de flic dans la littérature noire finit par me lasser. du coup, Hartmann est bien gentil, mais j'ai eu plus d'une fois envie de le secouer..

Au final, je referme ce roman avec un sentiment assez positif. J'ai aimé la fin proposée, même si elle a l'inconvénient (déjà relevé chez Ellory), d'être à peine légère par rapport à l'ambiance générale du reste de l'histoire. Mais c'est un détail, et je dois reconnaître que j'ai retrouvé tout ce que j'aime dans les romans d'Ellory, et notamment la noirceur et la manière de gérer son intrigue au millimètre près.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Aucune mauvaise surprise avec Ellory, roi du thriller. faut-il encore le présenter ? Cette fois, il nous entraîner à la poursuite des kidnappeurs de la fille du gouverneur de Louisiane. Même s'il joue avec les ficelles du genre, il le fait avec une maestria qui mérite d'être applaudie. Je n'ai pas été déçue par ce roman qui ne perd jamais son tempo et va crescendo à mesure que l'action se corse. Il y a bien entendu des passages très glauques mais ils font partie des codes utilisés. Quand on lit un thriller n sait généralement à quoi s'attendre et les esprits sensibles ont à se diriger vers d'autres ouvrages. Des livres romantiques, des récits vécus, des magazines ?
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Le polar contemporain n'est pas mon genre littéraire préféré. Ces romans sont souvent construits avec une structure reconnaissable, le style litteraire (ou la traduction) n'est pas particulièrement remarquable et souvent, ils sont trop longs par rapport à l'histoire à raconter. Une recension éblouissante de ce roman entendue lors de l'émission “Sous couverture” m'a incité à le lire, malgré ses 700 pages. Il met sérieusement à mal mes préjugés anti-polar. le monde mafieux de la Cosa Nostra aux USA, le crime organisé, les tueries de psychopathes, tout cela est décrit jusqu'à plus soif, en accompagnant ce porte-flingue des parrains mafieux. Mais ce mafieux se raconte, raconte sa vie et ses méfaits dans un récit qui fait penser au magistral Les Bienveillantes de Littell. Peut-on se laisser amadouer par des monstres, peut-on admettre que ces monstres sont aussi des maris et pères affectueux, peut-on admettre qu'ils aspirent à une vie tranquille après tant d'années de sordides méfaits ? RJ Elory prend à témoin ses lecteurs, présente les faits, ne juge pas et laisse parler le personnage principal. L'on se prend au récit et l'on se prend aussi d'un malaise vis à vis du personnage principal. le récit est captivant comme le serait un bon roman non policier et la qualité litteraire ou en tout cas, la qualité de la traduction, retient l'attention. Comme pour les Bienveillantes, l'on se demande s'il n'était pas possible de faire aussi bien avec cent ou deux cents pages en moins...Pas par fainéantise de lecteur, mais tant sont nombreux les autres livres passionnants ou en tout cas prometteurs qui attendent d'être lus.
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Prodigieusement ennuyeux

Je n'avais pas aimé "Un coeur sombre". Mais comme, le temps passant, on oublie, je suis retombée dans le panneau, l'extrait n'étant pas décourageant et le commentaire étant favorable. Je l'ai acheté. Je m'en suis mordu les doigts. Mais qu'est-ce que c'est ennuyeux, mortellement ennuyeux ! Comme s'il s'agissait d'une longue succession de mots qui font du son mais pas de sens. Il faut que je note quelque part de ne plus acheter d'Ellory.

Maintenant, c'est à vous de voir, chaque auteur a son public.
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Une magnifique fresque historique de la mafia américaine.
On se prend même de sympathie et d'empathie pour ce tueur à gage qui , comme tous les mafieux, met les valeurs de la famille au dessus de tout.
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Il s'agit du troisième thriller que je lis de cet auteur et pour l'instant ce roman est pour moi son meilleur (parmi ce que j'ai lu , après Seul le silence et Les neuf cercles) R. J Ellory a la facilité et la faculté de vous transporter en plein coeur de l'histoire américaine tout en vous tenant en haleine avec l'intrigue qu'il déroule au fil des pages. C'est mon coup de coeur de l'année. Il a une écriture fluide et on se laisse happer par l'histoire sans problèmes. Je le conseille vraiment.
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