T. J. English/5
8 notes
Résumé :
La Corporation, c’est le nom que s’est elle-même donné l’organisation mafieuse la plus prospère des États-Unis au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.
S’appuyant sur la communauté cubaine exilée en Floride, profondément humiliée par la déroute de la baie des Cochons, un ancien policier de La Havane, Pedro Miguel Battle, a bâti un empire financier à la vitesse de l’éclair à partir d’une loterie illégale, la bolita, qui lui a vite assuré des reven... >Voir plus
S’appuyant sur la communauté cubaine exilée en Floride, profondément humiliée par la déroute de la baie des Cochons, un ancien policier de La Havane, Pedro Miguel Battle, a bâti un empire financier à la vitesse de l’éclair à partir d’une loterie illégale, la bolita, qui lui a vite assuré des reven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Cuba, 110 860 km2 d'épine dans le pied des Américains.
Pour descendre Castro, tous les moyens sont bons, cigare piégé, pilules empoisonnées qui se dissolvent dans l'eau… Et pour gagner en efficacité, la CIA décide, comme lors de la Seconde Guerre Mondiale, de s'appuyer sur la Mafia pour reconquérir l'île des Caraïbes.
La Corporation de TJ English s'ouvre donc sur l'opération ratée de la Baie des Cochons, et le sort des 1100 « soldats » prisonniers des Cubains, échangés plus tard contre de la nourriture et des médicaments.
Parmi ses hommes que Kennedy rencontrera à leur libération , il y a Jose Miguel Battle Sr., ancien policier qui rejoint l'armée américaine avec le grade de lieutenant. Quittant l'uniforme, Battle Sr, qui n'a jamais digéré l'échec de la Baie des Cochons, ouvre un bar dans le New-Jersey, devient le roi de la bolita (jeu de hasard populaire chez les hispaniques), et très vite, le chef de "La Corporación", alias la Mafia cubaine, plus discrète que sa "consoeur" 'italo-américaine, mais toute aussi redoutable, très puissante (25.000 membres), qui lave plus blanc que blanc et investit dans toutes les branches de l'économie. Nous ne sommes pas très loin de Tony Montana et de son "You know what capitalism is? Getting fucked!"
Le journaliste TJ English nous livre une nouvelle fois une enquête qui se lit comme un roman. Certes, ce n'est pas un styliste, la somme d'informations est colossale, mais il n'empêche. La Corporation, comme son excellent Nocturne à la Havane, est un véritable thriller sur
la communauté cubaine , celle des exilés de Floride, celle des anti-castristes, celle des criminels ultra-violents qui ont noyauté aussi la côte est. Et sur la route de la Corporation, il y a un flic opiniâtre, une sorte de Sisyphe, David Shanks, qui s'échine à faire tomber le padrino Battle Sr.
Se plonger dans les 500 pages de la Corporation, c'est retrouver Castro, les Kennedy, Santo Trafficante, voyager de la Caraïbe au Pérou, du New-Jersey à Tampa, coller aux basques de l'un des hommes les plus riches du monde, et se demander de quelle manière David Shanks va parvenir à faire tomber le Roi de la Bolita. Vivement l'adaptation avec Shanks/DiCaprio et Battle Sr/Benicio del Toro!
Pour descendre Castro, tous les moyens sont bons, cigare piégé, pilules empoisonnées qui se dissolvent dans l'eau… Et pour gagner en efficacité, la CIA décide, comme lors de la Seconde Guerre Mondiale, de s'appuyer sur la Mafia pour reconquérir l'île des Caraïbes.
La Corporation de TJ English s'ouvre donc sur l'opération ratée de la Baie des Cochons, et le sort des 1100 « soldats » prisonniers des Cubains, échangés plus tard contre de la nourriture et des médicaments.
Parmi ses hommes que Kennedy rencontrera à leur libération , il y a Jose Miguel Battle Sr., ancien policier qui rejoint l'armée américaine avec le grade de lieutenant. Quittant l'uniforme, Battle Sr, qui n'a jamais digéré l'échec de la Baie des Cochons, ouvre un bar dans le New-Jersey, devient le roi de la bolita (jeu de hasard populaire chez les hispaniques), et très vite, le chef de "La Corporación", alias la Mafia cubaine, plus discrète que sa "consoeur" 'italo-américaine, mais toute aussi redoutable, très puissante (25.000 membres), qui lave plus blanc que blanc et investit dans toutes les branches de l'économie. Nous ne sommes pas très loin de Tony Montana et de son "You know what capitalism is? Getting fucked!"
Le journaliste TJ English nous livre une nouvelle fois une enquête qui se lit comme un roman. Certes, ce n'est pas un styliste, la somme d'informations est colossale, mais il n'empêche. La Corporation, comme son excellent Nocturne à la Havane, est un véritable thriller sur
la communauté cubaine , celle des exilés de Floride, celle des anti-castristes, celle des criminels ultra-violents qui ont noyauté aussi la côte est. Et sur la route de la Corporation, il y a un flic opiniâtre, une sorte de Sisyphe, David Shanks, qui s'échine à faire tomber le padrino Battle Sr.
Se plonger dans les 500 pages de la Corporation, c'est retrouver Castro, les Kennedy, Santo Trafficante, voyager de la Caraïbe au Pérou, du New-Jersey à Tampa, coller aux basques de l'un des hommes les plus riches du monde, et se demander de quelle manière David Shanks va parvenir à faire tomber le Roi de la Bolita. Vivement l'adaptation avec Shanks/DiCaprio et Battle Sr/Benicio del Toro!
Citations et extraits (1)
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En secret, le gouvernement américain s'était allié avec des gangsters à différents moments de son histoire quand il l'avait jugé nécéssaire. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les services secrets de la Marine américaine s'étaient procurés l'aide de la Mafia pour dénicher les espions et les saboteurs allemands dans les ports de la côte est. Meyer Lansky avait été un agent de liaison de premier ordre entre la Marine et la Mafia, notamment en rendant parfaitement clair le fait que c'était Charles "Lucky" Luciano, en prison pour proxénétisme, qui était la seule personne assez puissante pour favoriser la coopération élargie avec Mafia. Par "patriotisme", disaient-ils, Lansky et Luciano acceptèrent de participer à l'effort de guerre. Ils en profitèrent pour manipuler le rapport de force afin de commuer la peine de prison de Luciano.
Le gouvernement américain n'était donc pas au-dessus d'un partenariat avec des gangsters professionnels. Mais en lançant un programme qui incluait l'emploi de la Mafia pour exécuter un assassinat politique, la CIA entrait dans un nouveau territoire. C'était le début d'une alliance professionnelle entre la CIA, la Mafia et les exilés cubains qui allait durer un demi-siècle et changer le cours de l'histoire américaine.
Le gouvernement américain n'était donc pas au-dessus d'un partenariat avec des gangsters professionnels. Mais en lançant un programme qui incluait l'emploi de la Mafia pour exécuter un assassinat politique, la CIA entrait dans un nouveau territoire. C'était le début d'une alliance professionnelle entre la CIA, la Mafia et les exilés cubains qui allait durer un demi-siècle et changer le cours de l'histoire américaine.
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