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EAN : 9791021050785
272 pages
Tallandier (07/10/2021)
3.83/5   20 notes
Résumé :
L’histoire des Africains-Américains est marquée au fer rouge par l’esclavage, la ségrégation et les violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d’une richesse inouïe, comme le gospel et le jazz.

De la révolte de Nat Turner en 1831 à l’abolition de l’esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Jeune Africains-Américains à Chicago, avril 1941 ", par Russell Lee. Voilà pour la photo de couverture, je le précise parce qu'avant même d'ouvrir le livre, c'est cette image qu'on a sous les yeux et disons-le, quelle classe ! S'il fallait une raison supplémentaire pour se plonger dans cet ouvrage historique, ce cliché devrait largement faire l'affaire.
Passons...

Pour nous parler de l'itinéraire mouvementé des Noirs Américains, Pap Ndiaye fait le choix intelligible de nous présenter leur histoire sous un angle chronologique en commençant son odyssée par « Les Enchaînés du roi coton » pour la finir avec « Black lives matter » et l'assassinat de George Floyd comme point d'orgue ; soit 400 ans d'histoire compressés dans un ouvrage de 250 pages. Et c'est là que le bât blesse, si tous les sujets abordés sont passionnants, leur survol tresse comme un noeud de frustration. Ressenti tout personnel et faussement accusateur car jamais ce livre ne se targue d'entrer dans les détails de l'Histoire Africaine-Américaine, au contraire, son but avoué est d'ébaucher les évènements, dates et grands combats (souvent malheureux, mais parfois, au prix de luttes acharnées, victorieux) dans un linéament instructif tout en laissant au lecteur la possibilité de revenir sur chacun des épisodes ayant émaillés ces quatre siècles d'histoire en puisant dans des études plus approfondies dont Pap Ndiaye dresse la liste dans une intéressante bibliographie en fin d'ouvrage.
En parlant de fin d'ouvrage, je regrette aussi un peu l'absence d'un cahier retranscrivant tous les des grands discours cités au fil du livre. Une valeur ajoutée qui aurait été la bienvenue.

Mais venons-en au coeur même de cette quarantaine de décennies que nous retrace Pap Ndiaye, spécialiste francophone de la question s'il en est, entre émeutes (Watts, Los Angeles...) et répressions sanglantes qui suivirent automatiquement, meurtres (Emmett Till, Rodney King, Michael Brown, Trayvon Martin...) création d'organisations visant à aider, soutenir et faire entendre la voix de tous les opprimés (UNIA, NAACP, BPP...) et promulgation de lois et d'amendements (civil rights act, 13e, 14e et 15e amendement...).
Quatre siècles d'Histoire tourmentée pour qu'aujourd'hui et malgré la réussite de certains, les africains-américains continuent d'occuper au mieux une place de citoyens de seconde zone dans une Amérique qui semble tenir autant à son KKK qu'à sa NRA.
La question de l'égalité pour les noirs américains reste toujours tristement brûlante d'actualité et bien loin d'être réglée puisque, à l'instar de l'excellent La couleur de la justice de Michelle Alexander, Pap Ndiaye démontre à son tour – si besoin en était – que le discriminant système de caste en place aux États-Unis depuis plus de 400 ans (esclavage, lois Jim Crow, ségrégation...) n'a pas vocation à se laisser déboulonner et malgré les forces jetées dans la bataille par les Harriet Tubman, Malcolm X*, MLK, Marcus Garvey, Stokely Carmichael et autres Black Panthers, le racisme systémique loin de s'éteindre malgré son grand âge parait avoir encore de beaux jours devant lui.
La lutte continue, donc. We shall overcome.


*Si d'aventure les éditions Tallandier – qu'au passage je remercie chaudement ainsi que Babelio – devaient passer par là : ce serait bien qu'à l'occasion d'une réédition, Malcolm X (et non Malcom) retrouve son nom justement orthographié.
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J'ai lu cet ouvrage lors de mon retour d'un voyage aux USA. J'y ai visité le musée de l'histoire Afro-américaine, dernier-né des musées du Smithsonian Institute à Washington. Il en est question dans le préambule du livre. L'ouvrage est une suite d'articles détaillés parus dans le magazine L'Histoire, enrichis de liens pour établir un ensemble coordonné. Ceci étant dit, je ne peux que recommander ce livre qui est une bonne introduction à une histoire qui nous interpelle au delà des USA et des noirs qui y habitent aujourd'hui, descendants d'esclaves, faut-il le rappeler. L'organisation chronologique est parfaite, les chiffres donnent la mesure de ce commerce qui s'étale sur plus de trois siècles. Il n'est pas pris en compte l'esclavage endémique endogène africain, des razzias arabes sur le continent noir, bien avant le commerce triangulaire.
12 millions de noirs africains furent arrachés à leur continent, dont 500000 arrivèrent sur le sol des futurs Etats-Unis. La majeure partie atterrit en Amérique du Sud et dans les îles des Caraïbes, le développement économique lié aux plantations diverses ne se fit qu'à la sueur de cette main d'oeuvre corvéable, sans autre statut que celui d'une "marchandise". Il est toujours compliqué de concevoir un être humain comme un simple bien mobilier, comptabilisé comme tel. Tel fut le cas de millions d'êtres humains entre le 16ème et le 19ème siècle. Les afro-américains ont une histoire à part, dans le sens où ils composent une partie de la première puissance économique, que la violence des rapports humains y fut sans doute plus âpre qu'ailleurs. La légitimité raciale auto-proclamée par delà les lois d'un Etat en construction provoqua une guerre civile dont on voit ici qu'elle ne fut pas dictée par un humanisme dénué de toute arrière-pensée. La mise au ban de l'esclavage ne mit pas fin à une séparation humiliante entre les noirs et la population blanche. Un siècle de ségrégation raciale, ahurissant anachronisme dans ce pays dit démocratique, marque au fer rouge l'histoire des États-Unis, par ailleurs très prompt à donner des leçons au monde entier. Les anecdotes concernant les soldats noirs américains débarquant en France lors de la seconde guerre mondiale montrent le décalage dans la perception de la couleur de peau, et la surprise de ces soldats sur l'égale sympathie qui leur fut prodiguée. le retour au pays fut d'autant plus rude, une pierre supplémentaire vint construire la conscience d'un nécessaire changement. La vie des descendants d'esclaves aux USA dans les années cinquante avait peu évolué depuis le 19ème siècle, dans l'exclusion de toute une population de la vie sociale, d'interdictions humiliantes et de mauvais traitements, et de lynchages impunis. Un siècle de ségrégation jusqu'à une batterie de lois sur les droits civiques en 1965 qui reconnurent cette abomination et donnèrent une structure législative et un vrai pouvoir d'exécution à ceux chargés de les faire appliquer. La bataille n'est jamais terminée, les derniers évènements le prouvent. le racisme endémique, dans la police notamment, alimente des comportements hors d'âge, de plus en plus difficilement acceptés par la population noire et une partie non négligeable des Américains. L'histoire de ce pays a deux blessures originelles : le massacre et l'acculturation des Indiens et l'esclavage des noirs.
Dépasser cela est le plus grand défi collectif que ce pays aura à régler, par delà toute hégémonie planétaire, forfanterie dérisoire par ailleurs.
A noter que l'auteur est devenu depuis ministre.
Livre synthétique à lire.
Merci
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De la naissance de l'esclavage dans les champs de coton du sud des États Unis aux premières révoltes, soulèvements des esclaves les plus braves, en passant par le président Lincoln qui débute un soupçon de prémices abolitionnistes qu'à l'époque on pense majeurs dans l'histoire.
Mais, c'était sans compter sur le degré de suprématie raciale très élevée des sudistes ségrégationnistes qui ne sont pas près à lâcher un cm de liberté aux esclaves Noirs.

Chaque micro victoire gagnée à la sueur de leurs espoirs étaient anéantis ou annihilés par un retour de bâton de ces blancs, sudistes, riches propriétaires influents politiquement, aider par le Ku klux klan dont les actions se forgent par la force et le feu. La couardise, la manigance et la lâcheté qui se cache derrière le klan montre que l'humain est le seul être à être autant impitoyable envers sa propre race sans raison fondé sur le juste.

Pour moi, la communauté noire du passé à aujourd'hui a été la plus forte, sa résilience, leurs combats sans lâcher prise qui perdurent encore à notre époque montrent leur détermination. Ils ont oscillé entre la non violence pacifique de Martin Luther King, et l'arrivée des actions plus dynamiques avec le black power et Malcolm X qui avait une vision plus mondialiste du problème des droits légitimes de sa communauté.

On constate malheureusement que les nombreuses actions de soulèvement n'ont pas fait aboutir aussi vite que l'aurait souhaité la population noire, leurs droits. En cause, les présidents qui se sont succédés sans pour autant prendre le problème avec force, leur frilosité face aux états sudistes influents. Encore de nos jours la situation n'est pas totalement réglée, le racisme du sudiste à la dent dure !

Ce livre est intéressant, instructif or je reproche à cet ouvrage sa désorganisation et sa façon de survoler le sujet. C'est à dire qu'à première vue, il suit un fil conducteur qui malheureusement se perd dans une chronologie abstraite qui ne cesse d'aller entre un passé esclavagiste et l'aboutissement du Black lives matter, avec des dates qui se répètent page après page. Ma lecture en devient rébarbative. Je déplore aussi le manque émotionnel de cette retranscription d'évènement, car les africains-américains ont tellement subi, endurés plus qu'aucun peuple n'aura jamais à endurer sur une période aussi longue, tout cela pour des droits qui leurs sont à l'origine légitimes !
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Le livre "les noirs américains : de l'esclavage à Black Lives Matter" est un projet ambitieux. Un peu trop ambitieux pour tenir sur 250 pages/ Certes le livre est intéressant sur le fond mais ne fait que survoler l'histoire des Africains-Américains comme se plait à le dire Pap Ndiaye. L'envie d'approfondir le sujet est omniprésente à la lecture du livre. En cela nous ne pouvons pas le reprocher à l'auteur.
J'ai trouvé également que la construction du livre est un peu scabreuse, le rythme de lecture s'en voit réduit. L'ordre chronologique des événements n'est pas si clair que cela.
Je n'ai également pas compris la présence de certains éléments, comme la biographie de Lincoln qui n'est pas forcément lié à l'histoire des noirs-américains.
Pour moi, la lecture a été inégale et j'avoue avoir peiné à finir le livre.
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Ce fut une lecture très instructive pour ma part
je suis plus que novice dans l'histoire des Noirs Américains ( en règle générale, en histoire tout simplement ) mais quand le sujet est intéressant , je lis avec grand plaisir .
C'était donc une découverte pour moi ,même si quelques événements et grands noms ne m'étaient pas inconnus.
.
A la fin du livre, on retrouve plein de notes sur chaque chapitre, qui correspondent aux documents sur lesquels l'auteur s'est appuyé.
Et la.chronolpgie aussi ma bien aidé.
.
Ce livre convient à tout type de lecteur , novice comme confirmé, et peut même aidé de support pour les cours d'histoire ( même si je ne suis pas sur que le.sujet est abordé)
.
Merci babelio et les éditions Tallandier :
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critiques presse (1)
LesEchos
12 novembre 2021
Le grand intérêt du livre de Pap Ndiaye, professeur à Sciences Po et spécialiste de l'histoire nord-américaine, est de nous éclairer sur les rapports entre radicalité et modération dans les mouvements noirs qui se sont succédé aux Etats-Unis pour défendre la cause des Afro-Américains.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Début 1864, Lincoln était encore indécis au sujet des droits politiques des affranchis, d'autant qu'il se préparait à l'élection présidentielle à la fin de l'année : il s'attendait à être accusé de préférer l'émancipation à la paix, alors que les nouvelles du front n'étaient pas bonnes. Lincoln était traité par la presse démocrate de « faiseur de veuves » et de roitelet africain, « Abraham Ier l'Africain » dont « le sang noir souille ses veines ».
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Videos de Pap Ndiaye (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pap Ndiaye
Pap Ndiaye était l'invité de notre antenne mercredi 22 février 2022. le ministre de l'Éducation nationale ses pistes de travail. Il a notamment évoqué le niveau des élèves en baisse dans des disciplines, la rémunération des enseignants ou encore la mixité sociale dans les établissements.
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