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Avant de commencer il serait de bon de donner un petit aperçu physique du bouquin, histoire de ne surprendre personne : taille mi-poche mi-grand format, quasiment 1000 pages et écriture plutôt fine. Voila, maintenant si vous voulez vous lancer ce sera en toute connaissance de cause, ce n'est pas un bouquin que vous finirez en 3 jours. Vu le livre j'ai envie de diviser mon avis en deux parties. Premièrement le côté Historique. Ceux qui me lisent de temps en temps (oui, c'est très présomptueux de mettre ça au pluriel) savent que c'est ce qui m'attire vers un livre, et que je peux être assez tatillon. Je ne vais bien sûr pas déroger à la règle. L'ambition de Michael Ennis est de nous narrer la vie d'Harald Sigurdarson, futur Roi de Norvège, tout en l'entremêlant avec le destin de Byzance, Constantinople ou Miklagard selon vos affinités, qui en cette première moitié du XIème siècle -une fois n'est pas coutume- est en plein tumulte. La préface (écrite par?) affirme que tout ce qui est écrit est strictement vrai. Ce qui est faux. Enfin pas vraiment, mais l'affirmation est clairement mensongère. Bien sûr que le côté roman est là pour relier les faits connus entre eux, chose que l'auteur fait d'ailleurs plutôt bien dans l'ensemble, mais par exemple la partie pré-Byzance est étrangement fausse alors que visiblement plutôt bien renseignée. L'insidence est faible vu que le coeur du roman ne se situe pas là, mais c'est tout de même important de noter ces quelques libertés, et celui qui creuse un minimum remarquera certaines dissonances fâcheuses. Au delà des faits purs parfois bancals, il faut saluer le boulot de l'auteur qui fait un gros effort pour dépeindre la ville, ses moeurs et son fonctionnement de manière global. Les termes sont précis (bien que parfois étrangement traduits, genre Hétaïriarque au lieu d'hétériarque ça n'aide pas à trouver pour qui cherche), les descriptions d'ambiances nombreuses, et l'insertion en cours de texte des problématiques de l'Empire bien foutu. On y apprend le fonctionnement des thèmes ou des gardes impériales (dont Varangienne évidemment), on découvre les ors des palais et les taudis des quartiers pauvres, on y côtoie le faste et la violence. Tout en restant dans de la vulgarisation il faut tout de même avouer que le livre suinte Byzance par tous les pores, et que malgré certaines imperfections la crédibilité s'en trouve renforcée. Et puis en dehors de la partie Histoire il ne faut pas oublier le livre en lui même, à qui j'ai également des reproches à faire : pas toujours très subtil dans son approche, parfois un peu trop proche de la frontière imaginaire collectif/mythe à mon goût, quelques portraits caricaturaux voir surjoués, ou encore les sempiternels problème de cul d'un personnage qui n'apportent strictement rien… mais globalement il faut avouer que le plaisir de lire est bien présent. Le roman est brutal, moralement et physiquement, les complots sont incessants et jamais le livre ne nous laisse sur une fausse fin de chapitre, obligeant plus ou moins le lecteur à revenir prendre sa dose. C'est bien simple on dirait du HBO en bouquin, et ce serait mentir que de dire que je revenais en traînant la patte tant j'avais envie de connaitre la suite malgré tout ce que j'ai pu en dire de mal. J'ai longtemps vogué entre 6 et 7, finalement je pousse gentiment jusqu'au 7 car les 1000 pages sont tout de même passées relativement vite. + Lire la suite |